Blog de mes créations poétiques et de mes projets en cours

    • Ton silence

      Je tourne dans les rues
      Comme je tourne dans ma tête
      Prisonnier d’une quête
      Sans but

      Thésée sans labyrinthe
      Chevalier sans Graal
      Ployant sous la grêle
      Des souvenirs

      Qui pour m’abriter ?
      Pas tes bras sans épaules
      Pas ton cœur mis à sécher
      Sur la corde de la Raison

      Je tourne dans ma tête
      Comme je tourne dans les rues
      Te cherchant aux carrefours
      Cherchant mon visage

      Sans reflet est mon visage
      N’imprimant que le mur
      D’un labyrinthe de mots
      Bruissant de ta voix

      Qui s’est tue.
    • Hellebore


      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le ciel au-dessus de ma tête
      Comme la terre sous mes pas

      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le soleil sur l’eau gelée
      Comme la fleur en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Dans cette répétition des mots
      Qui te ferait advenir

      Comme la première fois
      Où je t’ai reconnue
      Moi qui ignorais tout de toi

      Moi qui ne voyais plus le ciel
      Ni la terre sous mes pas
      Et gelé comme l’eau en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Non pour retenir
      Mais pour faire advenir

      La fleur en hiver
      L’épaule douce des mots
      A la commissure de tes lèvres.

    • Nouvelle parution.

      Mon quatrième recueil de poèmes commencé en Octobre 2024.

      Recueil de poèmes entamé en Octobre 2024. Tout est sur la quatrième de couverture…

      https://www.editions-harmattan.fr/…/l-horizon-de…/80382

    • Cécité du coeur

      Tu étais le jour en pleine nuit
      Quand tu ouvrais mon cœur

      Qu’as-tu fait du tien
      Offert à celui qui le ferme ?

      Tu es devenue la nuit
      Dans le jour de mon cœur

      Et tes yeux ouverts
      Restent fermés sur les miens.
    • Désir entêtant

      Tu es ce désir entêtant
      Sans tête ni visage
      Toi l’Effacée
      Dérobée à ma vue

      Souvent tu me reviens
      Quand je n’attends plus rien
      Sinon de te revoir
      Comme la première fois

      Fausse croyance
      Dirais-tu
      On ne retourne pas en enfance
      Quand on a tout perdu

      Mais tu me reviens quand même
      Dans la nuit nue
      Quand s’ouvre les yeux de l’insomnie
      Sur ton corps en absence.
    • Terminus

      Je reprends le train
      De Paris vers la Beauce
      Je refais le chemin à l’envers
      Tu n’es pas dans le train
      Tu n’y es plus depuis longtemps
      Les champs sont encore verts
      J’avais une main sur ton genou
      Tu portais une robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau

      Je refais le chemin à l’envers
      Tu es toujours dans mes pensées
      Mais le wagon est vide
      Et chaque gare à l’arrêt me ramène
      Au quai que tu as quitté
      Sans te retourner
      Dans un manteau d’hiver masquant
      Peut-être ton sourire ou tes larmes
      Je ne l’ai jamais su

      Ce que je sais seulement
      C’est que tu es toujours en moi
      Comme un coquelicot rebelle
      Qui tache ceux qui le touchent
      Rouge était ta couleur
      C’était la mienne aussi
      Rouge ta robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau
      Rouge mon cœur lourd

      A présent le train arrive en gare
      Non je n’ai rien oublié sur la banquette
      Le wagon est vide et sans voix
      Pour me dire : Je suis bien avec toi
      Impossible de refaire le chemin à l’envers
      Il faut sortir se cogner à la foule
      Prendre le visage des autres sans amour
      Avancer avancer encore vers la sortie
      Vers l’abime de solitude.
    • Fin du jour

      FIN DU JOUR, poème. Par Pascal Hérault.
      C’est la fin du jour
      L’heure que je n’aime pas
      Les volets se ferment
      Et les visages aussi
      Chacun dans sa tanière
      A ramasser la poussière
      Du jour fini

      D’aucuns disent
      C’était une belle journée
      D’autres encore
      Vraiment une journée pourrie

      Chacun dans sa tanière
      Ramasse sa poussière
      Où brillent des étoiles
      Ou des soleils morts

      Ainsi je vais par les rues
      Dérivant dans mon poème
      Sans trouver d’issue
      Les volets sont fermés
      Et les visages aussi.
    • Le Feu follet

      
      
      
      
      
      Il pleut à verse
      J’écoute l’eau couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je n’ai jamais eu d’attirance pour les gens heureux
      Je connais trop leurs mensonges
      Un portefeuille bien garni
      Une belle cuisine aménagée
      Une nouvelle vie après le sport
      Fais-moi l’amour chéri
      N’oublie pas ton Viagra

      On partira
      Comme on est né
      Dans les cris et les larmes
      Tout le monde assemblé
      Autour du malade
      Ou bien
      La solitude d’une chambre d’hôpital
      Merci de nettoyer la 264
      Un nouveau patient attend
      On fait ce qu’on peut avec les médicaments
      Il ne va pas tarder à crever

      Ou bien encore
      Si on a du courage
      Compter sur le Smith & Wesson 9mm
      Posé sur le chevet du soir
      Une balle suffit
      Viser le cœur
      Viser la bouche
      Repeindre la chambre en rouge
      Pour lui donner un air ensoleillé
      Mais c’est compliqué

      Il faut aller chez l’armurier
      Bonjour je cherche une balle qui tue
      Et produire aussi comble de la vertu
      Un permis de port d’arme
      Pour se zigouiller

      Depuis que je le sais
      L’idée de mourir a jeté sur moi
      Son ombre fatale
      Je n’y comprends que dalle
      A ces philosophes du Carpe Diem
      J’ai beau profiter
      Je vois toujours ma mort
      Se profiler
      Sur l’écran du GPS

      Où faut-il aller ?
      Où est la direction ?
      Pourquoi cette déviation ?
      Je voudrais rentrer chez moi
      Dans ma maison aux murs de charbon
      Sur lesquelles je dessine parfois
      Un oiseau libre
      Une empreinte sur le sable de la plage
      Un bouquet de pivoines explosé de blancheur

      Il pleut à verse
      J’écoute la pluie couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je suis cela
      Un feu follet
      Dont la lumière vive et brève
      Sera bientôt avalée par la nuit

      Les gens heureux
      Passez votre chemin
      Vous verrez bien qu’un jour
      En dépit du butin
      D’autres prendront votre tour
      Alors plus rien
      Seulement le mauvais jour
      La pluie qui tombe
      La pluie qui tombe à verse
      Et s’en va se jeter au fond du caniveau.

    • Dressage

      Je suis dans ton silence

      Comme un lion en cage

      Je rugis

      Tu te tais

      Je me fais docile

      Tu te tais

      Je t’envoie des mots de mer

      Tu te tais

      Comme la marée en son reflux

      Ainsi va ton dressage

      Qu’à la fin je me tais

      Emmuré dans mes mots

      Doux et durs

      Comme tes ongles acérés

      Reflets de ton propre langage.

    • Prière sans visage

      Je me suis dit
      Va écrire un poème
      Avant que la nuit tombe
      J’ai besoin d’entendre ta voix
      J’ai besoin de voir ton visage

      Alors j’ai écrit ce poème
      Avec mon cœur
      Avec mes doigts
      Te caressant dans la chambre nue
      Comme je faisais autrefois

      Puis j’ai éteint la lampe
      J’ai attendu que tu répondes
      Nulle voix
      Nul visage
      Juste le silence de la nuit.
    • Violence

      En moi tu as insufflé
      La griffe et le miel
      La caresse et le désordre
      Le chaos et la mer étale
      Le désir de l’attente
      Et la torture du silence

      En moi tu as déposé tout cela
      Sans vraiment y croire
      Comme on passe d’une pièce à l’autre
      Comme on feuillette un livre
      Qui bientôt tombera des mains

      Et à présent tout est là encore
      Tout est là sans usure
      Et sans usage
      La pièce tes mains le livre ouvert
      Refusés verrouillés cadenassés
      Par le rasoir de ton silence

      Tu as changé de quai
      Sans me dire au revoir.
    • Flux et reflux

      Si lointaine
      Et dans mon cœur

      La mer reflue
      Tu apparais

      Monte le soir
      Mon cœur se serre

      La mer reflue
      Où es-tu ?

      Dans mon cœur
      Et si lointaine

      Monte la mer
      Mon cœur déborde.

    • Rester ouvert

      Il est tard
      Dans la rue on ferme les volets
      Tu n’aimes pas ce qui se ferme
      Tu ne l’as jamais aimé
      Les volets
      Les cafés
      Les chemins
      Les visages
      Les livres
      Les jambes
      Les bras
      Les yeux
      Les cœurs
      Tu aimes ce qui reste ouvert
      Toujours
      De jour comme de nuit
      Les champs
      Les forêts
      Les lacs
      Les paysages de lande
      Loch Lomond
      Cap Fréhel
      Starnberger See in Bayern
      L’appel de l’océan
      Le vent qui fouette la peau
      Tous les oiseaux
      Tous les cieux ouverts
      Aux dieux tutélaires
      Au je-ne-sais-quoi
      Au promeneur solitaire
      Au mouvement
      A la danse
      A la nage
      Aux nuages
      Au partage
      A l’ivresse douce
      Au cœur aventureux
      A toutes ces choses enfin
      Qui laissent l’esprit ouvert
      En éveil
      Et qui font qu’on s’émerveille encore
      D’un rien
      D’un sourire
      D’une épaule douce
      D’une pierre trouvée sur le chemin.
    • IL BRUINE

      Il bruine

      Il bruine partout

      Sur les lunettes

      Et dans la tête

      Il bruine 

      Comme un chagrin

      Venu de loin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Il bruine dehors

      Il bruine dedans

      Les vitres pleurent

      Un vieux chagrin

      Tout suinte l’iode

      Et les embruns

      La plage brouillée

      La mer partout changée

      En fumée froide

      Un café tremblote

      Dans l’air marin

      Néons malingres

      On pousse la porte

      Bottes et cirés

      Ont élu domicile

      Il bruine encore

      C’est certain

      Mais la bière brille

      Entre les mains

      On se boit un coup

      Et puis un autre

      On oublie le crachin

      La mer fondue grise

      Comme un noyé

      Bottes et cirés

      Bavardent au débotté

      Et on espère

      Qu’on sortira bientôt

      De ce crachin

      De ce chagrin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Quand bien même

      Le soleil revenu

      Tous les deuils

      Ne seront pas effacés.

    • Retour

      J’ai laissé derrière moi la mer

      Comme une amante inassouvie

      La ville est fade 

      Confinée dans la chaleur

      Comme une petite vieille rabougrie

      Où vont ces rues sans horizon

      Sans voiles caressées par le vent

      Ces nageurs nus nageant

      A contre-courant ?

      J’erre

      Je cherche ma place

      Mes dernières pièces au bar

      Tandis que je rêve

      Aux souvenirs de la mer.

    • Nager nu

      Poème qui s’inscrit dans un projet de textes liés au monde de la plage et de la mer…

      Nager nu

      Nager à crue

      Sur un cheval d’eau

      Adieu maillot mailles liens

      Adieu ce qui retient

      L’eau rassemble

      La peau devient

      Eau flux et reflux

      Tout se fond en Un

      Un 

      Anagramme de Nu

      Tout s’unit

      La peau et l’eau

      Devenues amies

      Devenues amantes

      Tout devient sexe

      Étreinte océanique

      Soleil d’eau

      Yin et Yang

      Enlacés

      Rien n’est séparé. 

    • Interview

      Interview du 13 juillet 2025, à l’Echo Républicain, à propos de mon dernier recueil: Bois et Dérivés, éditions L’Harmattan.

    • Le Songe de la mer

      Un jour tu reviendras

      Dans le songe de la mer

      J’aurai laissé ma voix

      Dans les murmures de l’écume

      Je serai ce ressac

      Qui battra encore en toi

      J’aurai depuis longtemps

      Passé l’horizon calme

      Nulle part je ne serai

      Sinon dans ton cœur

      Qui se souviendra combien

      Il fut doux de se connaître

      Et les souvenirs seront là

      Comme ces vagues entêtantes

      Battant contre tes tempes

      Battant contre ton cœur

      Alors d’un regard tu embrasseras

      La mer aux larges épaules

      Je te verrai sans te voir

      En te serrant contre moi

      Dans le songe de la mer

      Où j’aurai disparu.

    • Le Belvédère

      Je me souviens de la maison de Ravel

      On voulait la visiter

      Mais elle était fermée ce jour-là

      Je t’ai prise en photo devant Le Belvédère

      C’était le nom de la maison

      Puis on s’est promené dans les petites rues

      Aux façades de maison de poupée

      Me rappelant que Ravel collectionnait les jouets

      Et qu’on ne lui connaissait encore amour féminin

      Travaillant sans relâche ses partitions jusqu’à l’ennui

      L’église était belle et toi aussi

      Belle cela rimait bien avec Ravel

      Tu m’as dit Je vivrais bien ici

      La campagne tout près de Paris

      Et je me suis vu avec toi dans une grande maison

      Où chacun aurait été libre de vivre sa vie

      On a bu des blancs sous une tonnelle

      On n’avait pas envie de rentrer

      On touchait là un petit paradis

      Fait de maisons sages et de roses trémières

      Encore un dernier verre et c’en serait fini

      Du petit paradis et de cette grande maison

      Où nous ne vivrions jamais

      Jamais nous n’avons revu la maison de Ravel

      Tu es partie vivre ailleurs

      Ailleurs c’est toujours mieux qu’ici

      On n’a pas à attacher son cœur

      Qui tôt ou tard se flétrit

      Comme les roses trémières. 

    • VILLA OUVERTE

      VILLA OUVERTE, poème. ©Pascal Hérault.

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      Le parfum des pins dans les dunes

      Je me souviens d’une villa ouverte au vent

      On y allait et venait au gré des marées

      Et des amours conjugués au plaisir de la voile

      On appareillait dans la lumière du matin

      La peau léchée d’écume et de soleil frais

      Vers des routes paresseuses bordées de criques

      On naviguait à vue en riant et en chantant

      On sautait dans l’eau sombre au large du littoral

      La plage au loin s’étirait comme un corps mince

      Plus tard on revenait par vent arrière le spi déployé

      Comme un étendard de joie et d’insouciance

      Les corps essorés d’embruns et de soleil salé

      On s’enfonçait mollement sur le rivage

      Fatigués et ravis d’avoir communié avec la mer

      La faim au ventre comme des naufragés sans blessures

      Plus tard encore dans la villa ouverte au vent

      On partageait le sable et le feu sur la terrasse fraîche

      Dévolue au festin des amours et du vin

      L’avenir se nommait Soleil couchant

      Tout serait beau le lendemain inéluctablement beau

      On s’endormait dans des parfums d’iode et de pins

      Puis à nouveau la plage nous appelait dès le matin

      Comme un royaume une main accueillante

      Qui nous entrainait encore vers l’appel du vent

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      J’ai dû toucher là à un paradis qui ne reviendra plus

      Mais je le sens encore dans mon cœur d’ombre

      Quand je foule le sable de mes souvenirs à la nuit tombée

      Sur la plage où dorment les gréments et le vent de demain.

    • Hello World!

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    • Ton silence

      Je tourne dans les rues
      Comme je tourne dans ma tête
      Prisonnier d’une quête
      Sans but

      Thésée sans labyrinthe
      Chevalier sans Graal
      Ployant sous la grêle
      Des souvenirs

      Qui pour m’abriter ?
      Pas tes bras sans épaules
      Pas ton cœur mis à sécher
      Sur la corde de la Raison

      Je tourne dans ma tête
      Comme je tourne dans les rues
      Te cherchant aux carrefours
      Cherchant mon visage

      Sans reflet est mon visage
      N’imprimant que le mur
      D’un labyrinthe de mots
      Bruissant de ta voix

      Qui s’est tue.
    • Hellebore


      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le ciel au-dessus de ma tête
      Comme la terre sous mes pas

      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le soleil sur l’eau gelée
      Comme la fleur en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Dans cette répétition des mots
      Qui te ferait advenir

      Comme la première fois
      Où je t’ai reconnue
      Moi qui ignorais tout de toi

      Moi qui ne voyais plus le ciel
      Ni la terre sous mes pas
      Et gelé comme l’eau en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Non pour retenir
      Mais pour faire advenir

      La fleur en hiver
      L’épaule douce des mots
      A la commissure de tes lèvres.

    • Nouvelle parution.

      Mon quatrième recueil de poèmes commencé en Octobre 2024.

      Recueil de poèmes entamé en Octobre 2024. Tout est sur la quatrième de couverture…

      https://www.editions-harmattan.fr/…/l-horizon-de…/80382

    • Cécité du coeur

      Tu étais le jour en pleine nuit
      Quand tu ouvrais mon cœur

      Qu’as-tu fait du tien
      Offert à celui qui le ferme ?

      Tu es devenue la nuit
      Dans le jour de mon cœur

      Et tes yeux ouverts
      Restent fermés sur les miens.
    • Désir entêtant

      Tu es ce désir entêtant
      Sans tête ni visage
      Toi l’Effacée
      Dérobée à ma vue

      Souvent tu me reviens
      Quand je n’attends plus rien
      Sinon de te revoir
      Comme la première fois

      Fausse croyance
      Dirais-tu
      On ne retourne pas en enfance
      Quand on a tout perdu

      Mais tu me reviens quand même
      Dans la nuit nue
      Quand s’ouvre les yeux de l’insomnie
      Sur ton corps en absence.
    • Terminus

      Je reprends le train
      De Paris vers la Beauce
      Je refais le chemin à l’envers
      Tu n’es pas dans le train
      Tu n’y es plus depuis longtemps
      Les champs sont encore verts
      J’avais une main sur ton genou
      Tu portais une robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau

      Je refais le chemin à l’envers
      Tu es toujours dans mes pensées
      Mais le wagon est vide
      Et chaque gare à l’arrêt me ramène
      Au quai que tu as quitté
      Sans te retourner
      Dans un manteau d’hiver masquant
      Peut-être ton sourire ou tes larmes
      Je ne l’ai jamais su

      Ce que je sais seulement
      C’est que tu es toujours en moi
      Comme un coquelicot rebelle
      Qui tache ceux qui le touchent
      Rouge était ta couleur
      C’était la mienne aussi
      Rouge ta robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau
      Rouge mon cœur lourd

      A présent le train arrive en gare
      Non je n’ai rien oublié sur la banquette
      Le wagon est vide et sans voix
      Pour me dire : Je suis bien avec toi
      Impossible de refaire le chemin à l’envers
      Il faut sortir se cogner à la foule
      Prendre le visage des autres sans amour
      Avancer avancer encore vers la sortie
      Vers l’abime de solitude.
    • Fin du jour

      FIN DU JOUR, poème. Par Pascal Hérault.
      C’est la fin du jour
      L’heure que je n’aime pas
      Les volets se ferment
      Et les visages aussi
      Chacun dans sa tanière
      A ramasser la poussière
      Du jour fini

      D’aucuns disent
      C’était une belle journée
      D’autres encore
      Vraiment une journée pourrie

      Chacun dans sa tanière
      Ramasse sa poussière
      Où brillent des étoiles
      Ou des soleils morts

      Ainsi je vais par les rues
      Dérivant dans mon poème
      Sans trouver d’issue
      Les volets sont fermés
      Et les visages aussi.
    • Le Feu follet

      
      
      
      
      
      Il pleut à verse
      J’écoute l’eau couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je n’ai jamais eu d’attirance pour les gens heureux
      Je connais trop leurs mensonges
      Un portefeuille bien garni
      Une belle cuisine aménagée
      Une nouvelle vie après le sport
      Fais-moi l’amour chéri
      N’oublie pas ton Viagra

      On partira
      Comme on est né
      Dans les cris et les larmes
      Tout le monde assemblé
      Autour du malade
      Ou bien
      La solitude d’une chambre d’hôpital
      Merci de nettoyer la 264
      Un nouveau patient attend
      On fait ce qu’on peut avec les médicaments
      Il ne va pas tarder à crever

      Ou bien encore
      Si on a du courage
      Compter sur le Smith & Wesson 9mm
      Posé sur le chevet du soir
      Une balle suffit
      Viser le cœur
      Viser la bouche
      Repeindre la chambre en rouge
      Pour lui donner un air ensoleillé
      Mais c’est compliqué

      Il faut aller chez l’armurier
      Bonjour je cherche une balle qui tue
      Et produire aussi comble de la vertu
      Un permis de port d’arme
      Pour se zigouiller

      Depuis que je le sais
      L’idée de mourir a jeté sur moi
      Son ombre fatale
      Je n’y comprends que dalle
      A ces philosophes du Carpe Diem
      J’ai beau profiter
      Je vois toujours ma mort
      Se profiler
      Sur l’écran du GPS

      Où faut-il aller ?
      Où est la direction ?
      Pourquoi cette déviation ?
      Je voudrais rentrer chez moi
      Dans ma maison aux murs de charbon
      Sur lesquelles je dessine parfois
      Un oiseau libre
      Une empreinte sur le sable de la plage
      Un bouquet de pivoines explosé de blancheur

      Il pleut à verse
      J’écoute la pluie couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je suis cela
      Un feu follet
      Dont la lumière vive et brève
      Sera bientôt avalée par la nuit

      Les gens heureux
      Passez votre chemin
      Vous verrez bien qu’un jour
      En dépit du butin
      D’autres prendront votre tour
      Alors plus rien
      Seulement le mauvais jour
      La pluie qui tombe
      La pluie qui tombe à verse
      Et s’en va se jeter au fond du caniveau.

    • Dressage

      Je suis dans ton silence

      Comme un lion en cage

      Je rugis

      Tu te tais

      Je me fais docile

      Tu te tais

      Je t’envoie des mots de mer

      Tu te tais

      Comme la marée en son reflux

      Ainsi va ton dressage

      Qu’à la fin je me tais

      Emmuré dans mes mots

      Doux et durs

      Comme tes ongles acérés

      Reflets de ton propre langage.

    • Prière sans visage

      Je me suis dit
      Va écrire un poème
      Avant que la nuit tombe
      J’ai besoin d’entendre ta voix
      J’ai besoin de voir ton visage

      Alors j’ai écrit ce poème
      Avec mon cœur
      Avec mes doigts
      Te caressant dans la chambre nue
      Comme je faisais autrefois

      Puis j’ai éteint la lampe
      J’ai attendu que tu répondes
      Nulle voix
      Nul visage
      Juste le silence de la nuit.
    • Violence

      En moi tu as insufflé
      La griffe et le miel
      La caresse et le désordre
      Le chaos et la mer étale
      Le désir de l’attente
      Et la torture du silence

      En moi tu as déposé tout cela
      Sans vraiment y croire
      Comme on passe d’une pièce à l’autre
      Comme on feuillette un livre
      Qui bientôt tombera des mains

      Et à présent tout est là encore
      Tout est là sans usure
      Et sans usage
      La pièce tes mains le livre ouvert
      Refusés verrouillés cadenassés
      Par le rasoir de ton silence

      Tu as changé de quai
      Sans me dire au revoir.
    • Flux et reflux

      Si lointaine
      Et dans mon cœur

      La mer reflue
      Tu apparais

      Monte le soir
      Mon cœur se serre

      La mer reflue
      Où es-tu ?

      Dans mon cœur
      Et si lointaine

      Monte la mer
      Mon cœur déborde.

    • Rester ouvert

      Il est tard
      Dans la rue on ferme les volets
      Tu n’aimes pas ce qui se ferme
      Tu ne l’as jamais aimé
      Les volets
      Les cafés
      Les chemins
      Les visages
      Les livres
      Les jambes
      Les bras
      Les yeux
      Les cœurs
      Tu aimes ce qui reste ouvert
      Toujours
      De jour comme de nuit
      Les champs
      Les forêts
      Les lacs
      Les paysages de lande
      Loch Lomond
      Cap Fréhel
      Starnberger See in Bayern
      L’appel de l’océan
      Le vent qui fouette la peau
      Tous les oiseaux
      Tous les cieux ouverts
      Aux dieux tutélaires
      Au je-ne-sais-quoi
      Au promeneur solitaire
      Au mouvement
      A la danse
      A la nage
      Aux nuages
      Au partage
      A l’ivresse douce
      Au cœur aventureux
      A toutes ces choses enfin
      Qui laissent l’esprit ouvert
      En éveil
      Et qui font qu’on s’émerveille encore
      D’un rien
      D’un sourire
      D’une épaule douce
      D’une pierre trouvée sur le chemin.
    • IL BRUINE

      Il bruine

      Il bruine partout

      Sur les lunettes

      Et dans la tête

      Il bruine 

      Comme un chagrin

      Venu de loin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Il bruine dehors

      Il bruine dedans

      Les vitres pleurent

      Un vieux chagrin

      Tout suinte l’iode

      Et les embruns

      La plage brouillée

      La mer partout changée

      En fumée froide

      Un café tremblote

      Dans l’air marin

      Néons malingres

      On pousse la porte

      Bottes et cirés

      Ont élu domicile

      Il bruine encore

      C’est certain

      Mais la bière brille

      Entre les mains

      On se boit un coup

      Et puis un autre

      On oublie le crachin

      La mer fondue grise

      Comme un noyé

      Bottes et cirés

      Bavardent au débotté

      Et on espère

      Qu’on sortira bientôt

      De ce crachin

      De ce chagrin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Quand bien même

      Le soleil revenu

      Tous les deuils

      Ne seront pas effacés.

    • Retour

      J’ai laissé derrière moi la mer

      Comme une amante inassouvie

      La ville est fade 

      Confinée dans la chaleur

      Comme une petite vieille rabougrie

      Où vont ces rues sans horizon

      Sans voiles caressées par le vent

      Ces nageurs nus nageant

      A contre-courant ?

      J’erre

      Je cherche ma place

      Mes dernières pièces au bar

      Tandis que je rêve

      Aux souvenirs de la mer.

    • Nager nu

      Poème qui s’inscrit dans un projet de textes liés au monde de la plage et de la mer…

      Nager nu

      Nager à crue

      Sur un cheval d’eau

      Adieu maillot mailles liens

      Adieu ce qui retient

      L’eau rassemble

      La peau devient

      Eau flux et reflux

      Tout se fond en Un

      Un 

      Anagramme de Nu

      Tout s’unit

      La peau et l’eau

      Devenues amies

      Devenues amantes

      Tout devient sexe

      Étreinte océanique

      Soleil d’eau

      Yin et Yang

      Enlacés

      Rien n’est séparé. 

    • Interview

      Interview du 13 juillet 2025, à l’Echo Républicain, à propos de mon dernier recueil: Bois et Dérivés, éditions L’Harmattan.

    • Le Songe de la mer

      Un jour tu reviendras

      Dans le songe de la mer

      J’aurai laissé ma voix

      Dans les murmures de l’écume

      Je serai ce ressac

      Qui battra encore en toi

      J’aurai depuis longtemps

      Passé l’horizon calme

      Nulle part je ne serai

      Sinon dans ton cœur

      Qui se souviendra combien

      Il fut doux de se connaître

      Et les souvenirs seront là

      Comme ces vagues entêtantes

      Battant contre tes tempes

      Battant contre ton cœur

      Alors d’un regard tu embrasseras

      La mer aux larges épaules

      Je te verrai sans te voir

      En te serrant contre moi

      Dans le songe de la mer

      Où j’aurai disparu.

    • Le Belvédère

      Je me souviens de la maison de Ravel

      On voulait la visiter

      Mais elle était fermée ce jour-là

      Je t’ai prise en photo devant Le Belvédère

      C’était le nom de la maison

      Puis on s’est promené dans les petites rues

      Aux façades de maison de poupée

      Me rappelant que Ravel collectionnait les jouets

      Et qu’on ne lui connaissait encore amour féminin

      Travaillant sans relâche ses partitions jusqu’à l’ennui

      L’église était belle et toi aussi

      Belle cela rimait bien avec Ravel

      Tu m’as dit Je vivrais bien ici

      La campagne tout près de Paris

      Et je me suis vu avec toi dans une grande maison

      Où chacun aurait été libre de vivre sa vie

      On a bu des blancs sous une tonnelle

      On n’avait pas envie de rentrer

      On touchait là un petit paradis

      Fait de maisons sages et de roses trémières

      Encore un dernier verre et c’en serait fini

      Du petit paradis et de cette grande maison

      Où nous ne vivrions jamais

      Jamais nous n’avons revu la maison de Ravel

      Tu es partie vivre ailleurs

      Ailleurs c’est toujours mieux qu’ici

      On n’a pas à attacher son cœur

      Qui tôt ou tard se flétrit

      Comme les roses trémières. 

    • VILLA OUVERTE

      VILLA OUVERTE, poème. ©Pascal Hérault.

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      Le parfum des pins dans les dunes

      Je me souviens d’une villa ouverte au vent

      On y allait et venait au gré des marées

      Et des amours conjugués au plaisir de la voile

      On appareillait dans la lumière du matin

      La peau léchée d’écume et de soleil frais

      Vers des routes paresseuses bordées de criques

      On naviguait à vue en riant et en chantant

      On sautait dans l’eau sombre au large du littoral

      La plage au loin s’étirait comme un corps mince

      Plus tard on revenait par vent arrière le spi déployé

      Comme un étendard de joie et d’insouciance

      Les corps essorés d’embruns et de soleil salé

      On s’enfonçait mollement sur le rivage

      Fatigués et ravis d’avoir communié avec la mer

      La faim au ventre comme des naufragés sans blessures

      Plus tard encore dans la villa ouverte au vent

      On partageait le sable et le feu sur la terrasse fraîche

      Dévolue au festin des amours et du vin

      L’avenir se nommait Soleil couchant

      Tout serait beau le lendemain inéluctablement beau

      On s’endormait dans des parfums d’iode et de pins

      Puis à nouveau la plage nous appelait dès le matin

      Comme un royaume une main accueillante

      Qui nous entrainait encore vers l’appel du vent

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      J’ai dû toucher là à un paradis qui ne reviendra plus

      Mais je le sens encore dans mon cœur d’ombre

      Quand je foule le sable de mes souvenirs à la nuit tombée

      Sur la plage où dorment les gréments et le vent de demain.

    • Hello World!

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    • Ton silence

      Je tourne dans les rues
      Comme je tourne dans ma tête
      Prisonnier d’une quête
      Sans but

      Thésée sans labyrinthe
      Chevalier sans Graal
      Ployant sous la grêle
      Des souvenirs

      Qui pour m’abriter ?
      Pas tes bras sans épaules
      Pas ton cœur mis à sécher
      Sur la corde de la Raison

      Je tourne dans ma tête
      Comme je tourne dans les rues
      Te cherchant aux carrefours
      Cherchant mon visage

      Sans reflet est mon visage
      N’imprimant que le mur
      D’un labyrinthe de mots
      Bruissant de ta voix

      Qui s’est tue.
    • Hellebore


      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le ciel au-dessus de ma tête
      Comme la terre sous mes pas

      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le soleil sur l’eau gelée
      Comme la fleur en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Dans cette répétition des mots
      Qui te ferait advenir

      Comme la première fois
      Où je t’ai reconnue
      Moi qui ignorais tout de toi

      Moi qui ne voyais plus le ciel
      Ni la terre sous mes pas
      Et gelé comme l’eau en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Non pour retenir
      Mais pour faire advenir

      La fleur en hiver
      L’épaule douce des mots
      A la commissure de tes lèvres.

    • Nouvelle parution.

      Mon quatrième recueil de poèmes commencé en Octobre 2024.

      Recueil de poèmes entamé en Octobre 2024. Tout est sur la quatrième de couverture…

      https://www.editions-harmattan.fr/…/l-horizon-de…/80382

    • Cécité du coeur

      Tu étais le jour en pleine nuit
      Quand tu ouvrais mon cœur

      Qu’as-tu fait du tien
      Offert à celui qui le ferme ?

      Tu es devenue la nuit
      Dans le jour de mon cœur

      Et tes yeux ouverts
      Restent fermés sur les miens.
    • Désir entêtant

      Tu es ce désir entêtant
      Sans tête ni visage
      Toi l’Effacée
      Dérobée à ma vue

      Souvent tu me reviens
      Quand je n’attends plus rien
      Sinon de te revoir
      Comme la première fois

      Fausse croyance
      Dirais-tu
      On ne retourne pas en enfance
      Quand on a tout perdu

      Mais tu me reviens quand même
      Dans la nuit nue
      Quand s’ouvre les yeux de l’insomnie
      Sur ton corps en absence.
    • Terminus

      Je reprends le train
      De Paris vers la Beauce
      Je refais le chemin à l’envers
      Tu n’es pas dans le train
      Tu n’y es plus depuis longtemps
      Les champs sont encore verts
      J’avais une main sur ton genou
      Tu portais une robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau

      Je refais le chemin à l’envers
      Tu es toujours dans mes pensées
      Mais le wagon est vide
      Et chaque gare à l’arrêt me ramène
      Au quai que tu as quitté
      Sans te retourner
      Dans un manteau d’hiver masquant
      Peut-être ton sourire ou tes larmes
      Je ne l’ai jamais su

      Ce que je sais seulement
      C’est que tu es toujours en moi
      Comme un coquelicot rebelle
      Qui tache ceux qui le touchent
      Rouge était ta couleur
      C’était la mienne aussi
      Rouge ta robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau
      Rouge mon cœur lourd

      A présent le train arrive en gare
      Non je n’ai rien oublié sur la banquette
      Le wagon est vide et sans voix
      Pour me dire : Je suis bien avec toi
      Impossible de refaire le chemin à l’envers
      Il faut sortir se cogner à la foule
      Prendre le visage des autres sans amour
      Avancer avancer encore vers la sortie
      Vers l’abime de solitude.
    • Fin du jour

      FIN DU JOUR, poème. Par Pascal Hérault.
      C’est la fin du jour
      L’heure que je n’aime pas
      Les volets se ferment
      Et les visages aussi
      Chacun dans sa tanière
      A ramasser la poussière
      Du jour fini

      D’aucuns disent
      C’était une belle journée
      D’autres encore
      Vraiment une journée pourrie

      Chacun dans sa tanière
      Ramasse sa poussière
      Où brillent des étoiles
      Ou des soleils morts

      Ainsi je vais par les rues
      Dérivant dans mon poème
      Sans trouver d’issue
      Les volets sont fermés
      Et les visages aussi.
    • Le Feu follet

      
      
      
      
      
      Il pleut à verse
      J’écoute l’eau couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je n’ai jamais eu d’attirance pour les gens heureux
      Je connais trop leurs mensonges
      Un portefeuille bien garni
      Une belle cuisine aménagée
      Une nouvelle vie après le sport
      Fais-moi l’amour chéri
      N’oublie pas ton Viagra

      On partira
      Comme on est né
      Dans les cris et les larmes
      Tout le monde assemblé
      Autour du malade
      Ou bien
      La solitude d’une chambre d’hôpital
      Merci de nettoyer la 264
      Un nouveau patient attend
      On fait ce qu’on peut avec les médicaments
      Il ne va pas tarder à crever

      Ou bien encore
      Si on a du courage
      Compter sur le Smith & Wesson 9mm
      Posé sur le chevet du soir
      Une balle suffit
      Viser le cœur
      Viser la bouche
      Repeindre la chambre en rouge
      Pour lui donner un air ensoleillé
      Mais c’est compliqué

      Il faut aller chez l’armurier
      Bonjour je cherche une balle qui tue
      Et produire aussi comble de la vertu
      Un permis de port d’arme
      Pour se zigouiller

      Depuis que je le sais
      L’idée de mourir a jeté sur moi
      Son ombre fatale
      Je n’y comprends que dalle
      A ces philosophes du Carpe Diem
      J’ai beau profiter
      Je vois toujours ma mort
      Se profiler
      Sur l’écran du GPS

      Où faut-il aller ?
      Où est la direction ?
      Pourquoi cette déviation ?
      Je voudrais rentrer chez moi
      Dans ma maison aux murs de charbon
      Sur lesquelles je dessine parfois
      Un oiseau libre
      Une empreinte sur le sable de la plage
      Un bouquet de pivoines explosé de blancheur

      Il pleut à verse
      J’écoute la pluie couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je suis cela
      Un feu follet
      Dont la lumière vive et brève
      Sera bientôt avalée par la nuit

      Les gens heureux
      Passez votre chemin
      Vous verrez bien qu’un jour
      En dépit du butin
      D’autres prendront votre tour
      Alors plus rien
      Seulement le mauvais jour
      La pluie qui tombe
      La pluie qui tombe à verse
      Et s’en va se jeter au fond du caniveau.

    • Dressage

      Je suis dans ton silence

      Comme un lion en cage

      Je rugis

      Tu te tais

      Je me fais docile

      Tu te tais

      Je t’envoie des mots de mer

      Tu te tais

      Comme la marée en son reflux

      Ainsi va ton dressage

      Qu’à la fin je me tais

      Emmuré dans mes mots

      Doux et durs

      Comme tes ongles acérés

      Reflets de ton propre langage.

    • Prière sans visage

      Je me suis dit
      Va écrire un poème
      Avant que la nuit tombe
      J’ai besoin d’entendre ta voix
      J’ai besoin de voir ton visage

      Alors j’ai écrit ce poème
      Avec mon cœur
      Avec mes doigts
      Te caressant dans la chambre nue
      Comme je faisais autrefois

      Puis j’ai éteint la lampe
      J’ai attendu que tu répondes
      Nulle voix
      Nul visage
      Juste le silence de la nuit.
    • Violence

      En moi tu as insufflé
      La griffe et le miel
      La caresse et le désordre
      Le chaos et la mer étale
      Le désir de l’attente
      Et la torture du silence

      En moi tu as déposé tout cela
      Sans vraiment y croire
      Comme on passe d’une pièce à l’autre
      Comme on feuillette un livre
      Qui bientôt tombera des mains

      Et à présent tout est là encore
      Tout est là sans usure
      Et sans usage
      La pièce tes mains le livre ouvert
      Refusés verrouillés cadenassés
      Par le rasoir de ton silence

      Tu as changé de quai
      Sans me dire au revoir.
    • Flux et reflux

      Si lointaine
      Et dans mon cœur

      La mer reflue
      Tu apparais

      Monte le soir
      Mon cœur se serre

      La mer reflue
      Où es-tu ?

      Dans mon cœur
      Et si lointaine

      Monte la mer
      Mon cœur déborde.

    • Rester ouvert

      Il est tard
      Dans la rue on ferme les volets
      Tu n’aimes pas ce qui se ferme
      Tu ne l’as jamais aimé
      Les volets
      Les cafés
      Les chemins
      Les visages
      Les livres
      Les jambes
      Les bras
      Les yeux
      Les cœurs
      Tu aimes ce qui reste ouvert
      Toujours
      De jour comme de nuit
      Les champs
      Les forêts
      Les lacs
      Les paysages de lande
      Loch Lomond
      Cap Fréhel
      Starnberger See in Bayern
      L’appel de l’océan
      Le vent qui fouette la peau
      Tous les oiseaux
      Tous les cieux ouverts
      Aux dieux tutélaires
      Au je-ne-sais-quoi
      Au promeneur solitaire
      Au mouvement
      A la danse
      A la nage
      Aux nuages
      Au partage
      A l’ivresse douce
      Au cœur aventureux
      A toutes ces choses enfin
      Qui laissent l’esprit ouvert
      En éveil
      Et qui font qu’on s’émerveille encore
      D’un rien
      D’un sourire
      D’une épaule douce
      D’une pierre trouvée sur le chemin.
    • IL BRUINE

      Il bruine

      Il bruine partout

      Sur les lunettes

      Et dans la tête

      Il bruine 

      Comme un chagrin

      Venu de loin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Il bruine dehors

      Il bruine dedans

      Les vitres pleurent

      Un vieux chagrin

      Tout suinte l’iode

      Et les embruns

      La plage brouillée

      La mer partout changée

      En fumée froide

      Un café tremblote

      Dans l’air marin

      Néons malingres

      On pousse la porte

      Bottes et cirés

      Ont élu domicile

      Il bruine encore

      C’est certain

      Mais la bière brille

      Entre les mains

      On se boit un coup

      Et puis un autre

      On oublie le crachin

      La mer fondue grise

      Comme un noyé

      Bottes et cirés

      Bavardent au débotté

      Et on espère

      Qu’on sortira bientôt

      De ce crachin

      De ce chagrin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Quand bien même

      Le soleil revenu

      Tous les deuils

      Ne seront pas effacés.

    • Retour

      J’ai laissé derrière moi la mer

      Comme une amante inassouvie

      La ville est fade 

      Confinée dans la chaleur

      Comme une petite vieille rabougrie

      Où vont ces rues sans horizon

      Sans voiles caressées par le vent

      Ces nageurs nus nageant

      A contre-courant ?

      J’erre

      Je cherche ma place

      Mes dernières pièces au bar

      Tandis que je rêve

      Aux souvenirs de la mer.

    • Nager nu

      Poème qui s’inscrit dans un projet de textes liés au monde de la plage et de la mer…

      Nager nu

      Nager à crue

      Sur un cheval d’eau

      Adieu maillot mailles liens

      Adieu ce qui retient

      L’eau rassemble

      La peau devient

      Eau flux et reflux

      Tout se fond en Un

      Un 

      Anagramme de Nu

      Tout s’unit

      La peau et l’eau

      Devenues amies

      Devenues amantes

      Tout devient sexe

      Étreinte océanique

      Soleil d’eau

      Yin et Yang

      Enlacés

      Rien n’est séparé. 

    • Interview

      Interview du 13 juillet 2025, à l’Echo Républicain, à propos de mon dernier recueil: Bois et Dérivés, éditions L’Harmattan.

    • Le Songe de la mer

      Un jour tu reviendras

      Dans le songe de la mer

      J’aurai laissé ma voix

      Dans les murmures de l’écume

      Je serai ce ressac

      Qui battra encore en toi

      J’aurai depuis longtemps

      Passé l’horizon calme

      Nulle part je ne serai

      Sinon dans ton cœur

      Qui se souviendra combien

      Il fut doux de se connaître

      Et les souvenirs seront là

      Comme ces vagues entêtantes

      Battant contre tes tempes

      Battant contre ton cœur

      Alors d’un regard tu embrasseras

      La mer aux larges épaules

      Je te verrai sans te voir

      En te serrant contre moi

      Dans le songe de la mer

      Où j’aurai disparu.

    • Le Belvédère

      Je me souviens de la maison de Ravel

      On voulait la visiter

      Mais elle était fermée ce jour-là

      Je t’ai prise en photo devant Le Belvédère

      C’était le nom de la maison

      Puis on s’est promené dans les petites rues

      Aux façades de maison de poupée

      Me rappelant que Ravel collectionnait les jouets

      Et qu’on ne lui connaissait encore amour féminin

      Travaillant sans relâche ses partitions jusqu’à l’ennui

      L’église était belle et toi aussi

      Belle cela rimait bien avec Ravel

      Tu m’as dit Je vivrais bien ici

      La campagne tout près de Paris

      Et je me suis vu avec toi dans une grande maison

      Où chacun aurait été libre de vivre sa vie

      On a bu des blancs sous une tonnelle

      On n’avait pas envie de rentrer

      On touchait là un petit paradis

      Fait de maisons sages et de roses trémières

      Encore un dernier verre et c’en serait fini

      Du petit paradis et de cette grande maison

      Où nous ne vivrions jamais

      Jamais nous n’avons revu la maison de Ravel

      Tu es partie vivre ailleurs

      Ailleurs c’est toujours mieux qu’ici

      On n’a pas à attacher son cœur

      Qui tôt ou tard se flétrit

      Comme les roses trémières. 

    • VILLA OUVERTE

      VILLA OUVERTE, poème. ©Pascal Hérault.

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      Le parfum des pins dans les dunes

      Je me souviens d’une villa ouverte au vent

      On y allait et venait au gré des marées

      Et des amours conjugués au plaisir de la voile

      On appareillait dans la lumière du matin

      La peau léchée d’écume et de soleil frais

      Vers des routes paresseuses bordées de criques

      On naviguait à vue en riant et en chantant

      On sautait dans l’eau sombre au large du littoral

      La plage au loin s’étirait comme un corps mince

      Plus tard on revenait par vent arrière le spi déployé

      Comme un étendard de joie et d’insouciance

      Les corps essorés d’embruns et de soleil salé

      On s’enfonçait mollement sur le rivage

      Fatigués et ravis d’avoir communié avec la mer

      La faim au ventre comme des naufragés sans blessures

      Plus tard encore dans la villa ouverte au vent

      On partageait le sable et le feu sur la terrasse fraîche

      Dévolue au festin des amours et du vin

      L’avenir se nommait Soleil couchant

      Tout serait beau le lendemain inéluctablement beau

      On s’endormait dans des parfums d’iode et de pins

      Puis à nouveau la plage nous appelait dès le matin

      Comme un royaume une main accueillante

      Qui nous entrainait encore vers l’appel du vent

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      J’ai dû toucher là à un paradis qui ne reviendra plus

      Mais je le sens encore dans mon cœur d’ombre

      Quand je foule le sable de mes souvenirs à la nuit tombée

      Sur la plage où dorment les gréments et le vent de demain.

    • Hello World!

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    • Ton silence

      Je tourne dans les rues
      Comme je tourne dans ma tête
      Prisonnier d’une quête
      Sans but

      Thésée sans labyrinthe
      Chevalier sans Graal
      Ployant sous la grêle
      Des souvenirs

      Qui pour m’abriter ?
      Pas tes bras sans épaules
      Pas ton cœur mis à sécher
      Sur la corde de la Raison

      Je tourne dans ma tête
      Comme je tourne dans les rues
      Te cherchant aux carrefours
      Cherchant mon visage

      Sans reflet est mon visage
      N’imprimant que le mur
      D’un labyrinthe de mots
      Bruissant de ta voix

      Qui s’est tue.
    • Hellebore


      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le ciel au-dessus de ma tête
      Comme la terre sous mes pas

      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le soleil sur l’eau gelée
      Comme la fleur en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Dans cette répétition des mots
      Qui te ferait advenir

      Comme la première fois
      Où je t’ai reconnue
      Moi qui ignorais tout de toi

      Moi qui ne voyais plus le ciel
      Ni la terre sous mes pas
      Et gelé comme l’eau en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Non pour retenir
      Mais pour faire advenir

      La fleur en hiver
      L’épaule douce des mots
      A la commissure de tes lèvres.

    • Nouvelle parution.

      Mon quatrième recueil de poèmes commencé en Octobre 2024.

      Recueil de poèmes entamé en Octobre 2024. Tout est sur la quatrième de couverture…

      https://www.editions-harmattan.fr/…/l-horizon-de…/80382

    • Cécité du coeur

      Tu étais le jour en pleine nuit
      Quand tu ouvrais mon cœur

      Qu’as-tu fait du tien
      Offert à celui qui le ferme ?

      Tu es devenue la nuit
      Dans le jour de mon cœur

      Et tes yeux ouverts
      Restent fermés sur les miens.
    • Désir entêtant

      Tu es ce désir entêtant
      Sans tête ni visage
      Toi l’Effacée
      Dérobée à ma vue

      Souvent tu me reviens
      Quand je n’attends plus rien
      Sinon de te revoir
      Comme la première fois

      Fausse croyance
      Dirais-tu
      On ne retourne pas en enfance
      Quand on a tout perdu

      Mais tu me reviens quand même
      Dans la nuit nue
      Quand s’ouvre les yeux de l’insomnie
      Sur ton corps en absence.
    • Terminus

      Je reprends le train
      De Paris vers la Beauce
      Je refais le chemin à l’envers
      Tu n’es pas dans le train
      Tu n’y es plus depuis longtemps
      Les champs sont encore verts
      J’avais une main sur ton genou
      Tu portais une robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau

      Je refais le chemin à l’envers
      Tu es toujours dans mes pensées
      Mais le wagon est vide
      Et chaque gare à l’arrêt me ramène
      Au quai que tu as quitté
      Sans te retourner
      Dans un manteau d’hiver masquant
      Peut-être ton sourire ou tes larmes
      Je ne l’ai jamais su

      Ce que je sais seulement
      C’est que tu es toujours en moi
      Comme un coquelicot rebelle
      Qui tache ceux qui le touchent
      Rouge était ta couleur
      C’était la mienne aussi
      Rouge ta robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau
      Rouge mon cœur lourd

      A présent le train arrive en gare
      Non je n’ai rien oublié sur la banquette
      Le wagon est vide et sans voix
      Pour me dire : Je suis bien avec toi
      Impossible de refaire le chemin à l’envers
      Il faut sortir se cogner à la foule
      Prendre le visage des autres sans amour
      Avancer avancer encore vers la sortie
      Vers l’abime de solitude.
    • Fin du jour

      FIN DU JOUR, poème. Par Pascal Hérault.
      C’est la fin du jour
      L’heure que je n’aime pas
      Les volets se ferment
      Et les visages aussi
      Chacun dans sa tanière
      A ramasser la poussière
      Du jour fini

      D’aucuns disent
      C’était une belle journée
      D’autres encore
      Vraiment une journée pourrie

      Chacun dans sa tanière
      Ramasse sa poussière
      Où brillent des étoiles
      Ou des soleils morts

      Ainsi je vais par les rues
      Dérivant dans mon poème
      Sans trouver d’issue
      Les volets sont fermés
      Et les visages aussi.
    • Le Feu follet

      
      
      
      
      
      Il pleut à verse
      J’écoute l’eau couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je n’ai jamais eu d’attirance pour les gens heureux
      Je connais trop leurs mensonges
      Un portefeuille bien garni
      Une belle cuisine aménagée
      Une nouvelle vie après le sport
      Fais-moi l’amour chéri
      N’oublie pas ton Viagra

      On partira
      Comme on est né
      Dans les cris et les larmes
      Tout le monde assemblé
      Autour du malade
      Ou bien
      La solitude d’une chambre d’hôpital
      Merci de nettoyer la 264
      Un nouveau patient attend
      On fait ce qu’on peut avec les médicaments
      Il ne va pas tarder à crever

      Ou bien encore
      Si on a du courage
      Compter sur le Smith & Wesson 9mm
      Posé sur le chevet du soir
      Une balle suffit
      Viser le cœur
      Viser la bouche
      Repeindre la chambre en rouge
      Pour lui donner un air ensoleillé
      Mais c’est compliqué

      Il faut aller chez l’armurier
      Bonjour je cherche une balle qui tue
      Et produire aussi comble de la vertu
      Un permis de port d’arme
      Pour se zigouiller

      Depuis que je le sais
      L’idée de mourir a jeté sur moi
      Son ombre fatale
      Je n’y comprends que dalle
      A ces philosophes du Carpe Diem
      J’ai beau profiter
      Je vois toujours ma mort
      Se profiler
      Sur l’écran du GPS

      Où faut-il aller ?
      Où est la direction ?
      Pourquoi cette déviation ?
      Je voudrais rentrer chez moi
      Dans ma maison aux murs de charbon
      Sur lesquelles je dessine parfois
      Un oiseau libre
      Une empreinte sur le sable de la plage
      Un bouquet de pivoines explosé de blancheur

      Il pleut à verse
      J’écoute la pluie couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je suis cela
      Un feu follet
      Dont la lumière vive et brève
      Sera bientôt avalée par la nuit

      Les gens heureux
      Passez votre chemin
      Vous verrez bien qu’un jour
      En dépit du butin
      D’autres prendront votre tour
      Alors plus rien
      Seulement le mauvais jour
      La pluie qui tombe
      La pluie qui tombe à verse
      Et s’en va se jeter au fond du caniveau.

    • Dressage

      Je suis dans ton silence

      Comme un lion en cage

      Je rugis

      Tu te tais

      Je me fais docile

      Tu te tais

      Je t’envoie des mots de mer

      Tu te tais

      Comme la marée en son reflux

      Ainsi va ton dressage

      Qu’à la fin je me tais

      Emmuré dans mes mots

      Doux et durs

      Comme tes ongles acérés

      Reflets de ton propre langage.

    • Prière sans visage

      Je me suis dit
      Va écrire un poème
      Avant que la nuit tombe
      J’ai besoin d’entendre ta voix
      J’ai besoin de voir ton visage

      Alors j’ai écrit ce poème
      Avec mon cœur
      Avec mes doigts
      Te caressant dans la chambre nue
      Comme je faisais autrefois

      Puis j’ai éteint la lampe
      J’ai attendu que tu répondes
      Nulle voix
      Nul visage
      Juste le silence de la nuit.
    • Violence

      En moi tu as insufflé
      La griffe et le miel
      La caresse et le désordre
      Le chaos et la mer étale
      Le désir de l’attente
      Et la torture du silence

      En moi tu as déposé tout cela
      Sans vraiment y croire
      Comme on passe d’une pièce à l’autre
      Comme on feuillette un livre
      Qui bientôt tombera des mains

      Et à présent tout est là encore
      Tout est là sans usure
      Et sans usage
      La pièce tes mains le livre ouvert
      Refusés verrouillés cadenassés
      Par le rasoir de ton silence

      Tu as changé de quai
      Sans me dire au revoir.
    • Flux et reflux

      Si lointaine
      Et dans mon cœur

      La mer reflue
      Tu apparais

      Monte le soir
      Mon cœur se serre

      La mer reflue
      Où es-tu ?

      Dans mon cœur
      Et si lointaine

      Monte la mer
      Mon cœur déborde.

    • Rester ouvert

      Il est tard
      Dans la rue on ferme les volets
      Tu n’aimes pas ce qui se ferme
      Tu ne l’as jamais aimé
      Les volets
      Les cafés
      Les chemins
      Les visages
      Les livres
      Les jambes
      Les bras
      Les yeux
      Les cœurs
      Tu aimes ce qui reste ouvert
      Toujours
      De jour comme de nuit
      Les champs
      Les forêts
      Les lacs
      Les paysages de lande
      Loch Lomond
      Cap Fréhel
      Starnberger See in Bayern
      L’appel de l’océan
      Le vent qui fouette la peau
      Tous les oiseaux
      Tous les cieux ouverts
      Aux dieux tutélaires
      Au je-ne-sais-quoi
      Au promeneur solitaire
      Au mouvement
      A la danse
      A la nage
      Aux nuages
      Au partage
      A l’ivresse douce
      Au cœur aventureux
      A toutes ces choses enfin
      Qui laissent l’esprit ouvert
      En éveil
      Et qui font qu’on s’émerveille encore
      D’un rien
      D’un sourire
      D’une épaule douce
      D’une pierre trouvée sur le chemin.
    • IL BRUINE

      Il bruine

      Il bruine partout

      Sur les lunettes

      Et dans la tête

      Il bruine 

      Comme un chagrin

      Venu de loin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Il bruine dehors

      Il bruine dedans

      Les vitres pleurent

      Un vieux chagrin

      Tout suinte l’iode

      Et les embruns

      La plage brouillée

      La mer partout changée

      En fumée froide

      Un café tremblote

      Dans l’air marin

      Néons malingres

      On pousse la porte

      Bottes et cirés

      Ont élu domicile

      Il bruine encore

      C’est certain

      Mais la bière brille

      Entre les mains

      On se boit un coup

      Et puis un autre

      On oublie le crachin

      La mer fondue grise

      Comme un noyé

      Bottes et cirés

      Bavardent au débotté

      Et on espère

      Qu’on sortira bientôt

      De ce crachin

      De ce chagrin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Quand bien même

      Le soleil revenu

      Tous les deuils

      Ne seront pas effacés.

    • Retour

      J’ai laissé derrière moi la mer

      Comme une amante inassouvie

      La ville est fade 

      Confinée dans la chaleur

      Comme une petite vieille rabougrie

      Où vont ces rues sans horizon

      Sans voiles caressées par le vent

      Ces nageurs nus nageant

      A contre-courant ?

      J’erre

      Je cherche ma place

      Mes dernières pièces au bar

      Tandis que je rêve

      Aux souvenirs de la mer.

    • Nager nu

      Poème qui s’inscrit dans un projet de textes liés au monde de la plage et de la mer…

      Nager nu

      Nager à crue

      Sur un cheval d’eau

      Adieu maillot mailles liens

      Adieu ce qui retient

      L’eau rassemble

      La peau devient

      Eau flux et reflux

      Tout se fond en Un

      Un 

      Anagramme de Nu

      Tout s’unit

      La peau et l’eau

      Devenues amies

      Devenues amantes

      Tout devient sexe

      Étreinte océanique

      Soleil d’eau

      Yin et Yang

      Enlacés

      Rien n’est séparé. 

    • Interview

      Interview du 13 juillet 2025, à l’Echo Républicain, à propos de mon dernier recueil: Bois et Dérivés, éditions L’Harmattan.

    • Le Songe de la mer

      Un jour tu reviendras

      Dans le songe de la mer

      J’aurai laissé ma voix

      Dans les murmures de l’écume

      Je serai ce ressac

      Qui battra encore en toi

      J’aurai depuis longtemps

      Passé l’horizon calme

      Nulle part je ne serai

      Sinon dans ton cœur

      Qui se souviendra combien

      Il fut doux de se connaître

      Et les souvenirs seront là

      Comme ces vagues entêtantes

      Battant contre tes tempes

      Battant contre ton cœur

      Alors d’un regard tu embrasseras

      La mer aux larges épaules

      Je te verrai sans te voir

      En te serrant contre moi

      Dans le songe de la mer

      Où j’aurai disparu.

    • Le Belvédère

      Je me souviens de la maison de Ravel

      On voulait la visiter

      Mais elle était fermée ce jour-là

      Je t’ai prise en photo devant Le Belvédère

      C’était le nom de la maison

      Puis on s’est promené dans les petites rues

      Aux façades de maison de poupée

      Me rappelant que Ravel collectionnait les jouets

      Et qu’on ne lui connaissait encore amour féminin

      Travaillant sans relâche ses partitions jusqu’à l’ennui

      L’église était belle et toi aussi

      Belle cela rimait bien avec Ravel

      Tu m’as dit Je vivrais bien ici

      La campagne tout près de Paris

      Et je me suis vu avec toi dans une grande maison

      Où chacun aurait été libre de vivre sa vie

      On a bu des blancs sous une tonnelle

      On n’avait pas envie de rentrer

      On touchait là un petit paradis

      Fait de maisons sages et de roses trémières

      Encore un dernier verre et c’en serait fini

      Du petit paradis et de cette grande maison

      Où nous ne vivrions jamais

      Jamais nous n’avons revu la maison de Ravel

      Tu es partie vivre ailleurs

      Ailleurs c’est toujours mieux qu’ici

      On n’a pas à attacher son cœur

      Qui tôt ou tard se flétrit

      Comme les roses trémières. 

    • VILLA OUVERTE

      VILLA OUVERTE, poème. ©Pascal Hérault.

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      Le parfum des pins dans les dunes

      Je me souviens d’une villa ouverte au vent

      On y allait et venait au gré des marées

      Et des amours conjugués au plaisir de la voile

      On appareillait dans la lumière du matin

      La peau léchée d’écume et de soleil frais

      Vers des routes paresseuses bordées de criques

      On naviguait à vue en riant et en chantant

      On sautait dans l’eau sombre au large du littoral

      La plage au loin s’étirait comme un corps mince

      Plus tard on revenait par vent arrière le spi déployé

      Comme un étendard de joie et d’insouciance

      Les corps essorés d’embruns et de soleil salé

      On s’enfonçait mollement sur le rivage

      Fatigués et ravis d’avoir communié avec la mer

      La faim au ventre comme des naufragés sans blessures

      Plus tard encore dans la villa ouverte au vent

      On partageait le sable et le feu sur la terrasse fraîche

      Dévolue au festin des amours et du vin

      L’avenir se nommait Soleil couchant

      Tout serait beau le lendemain inéluctablement beau

      On s’endormait dans des parfums d’iode et de pins

      Puis à nouveau la plage nous appelait dès le matin

      Comme un royaume une main accueillante

      Qui nous entrainait encore vers l’appel du vent

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      J’ai dû toucher là à un paradis qui ne reviendra plus

      Mais je le sens encore dans mon cœur d’ombre

      Quand je foule le sable de mes souvenirs à la nuit tombée

      Sur la plage où dorment les gréments et le vent de demain.

    • Hello World!

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    • Ton silence

      Je tourne dans les rues
      Comme je tourne dans ma tête
      Prisonnier d’une quête
      Sans but

      Thésée sans labyrinthe
      Chevalier sans Graal
      Ployant sous la grêle
      Des souvenirs

      Qui pour m’abriter ?
      Pas tes bras sans épaules
      Pas ton cœur mis à sécher
      Sur la corde de la Raison

      Je tourne dans ma tête
      Comme je tourne dans les rues
      Te cherchant aux carrefours
      Cherchant mon visage

      Sans reflet est mon visage
      N’imprimant que le mur
      D’un labyrinthe de mots
      Bruissant de ta voix

      Qui s’est tue.
    • Hellebore


      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le ciel au-dessus de ma tête
      Comme la terre sous mes pas

      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le soleil sur l’eau gelée
      Comme la fleur en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Dans cette répétition des mots
      Qui te ferait advenir

      Comme la première fois
      Où je t’ai reconnue
      Moi qui ignorais tout de toi

      Moi qui ne voyais plus le ciel
      Ni la terre sous mes pas
      Et gelé comme l’eau en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Non pour retenir
      Mais pour faire advenir

      La fleur en hiver
      L’épaule douce des mots
      A la commissure de tes lèvres.

    • Nouvelle parution.

      Mon quatrième recueil de poèmes commencé en Octobre 2024.

      Recueil de poèmes entamé en Octobre 2024. Tout est sur la quatrième de couverture…

      https://www.editions-harmattan.fr/…/l-horizon-de…/80382

    • Cécité du coeur

      Tu étais le jour en pleine nuit
      Quand tu ouvrais mon cœur

      Qu’as-tu fait du tien
      Offert à celui qui le ferme ?

      Tu es devenue la nuit
      Dans le jour de mon cœur

      Et tes yeux ouverts
      Restent fermés sur les miens.
    • Désir entêtant

      Tu es ce désir entêtant
      Sans tête ni visage
      Toi l’Effacée
      Dérobée à ma vue

      Souvent tu me reviens
      Quand je n’attends plus rien
      Sinon de te revoir
      Comme la première fois

      Fausse croyance
      Dirais-tu
      On ne retourne pas en enfance
      Quand on a tout perdu

      Mais tu me reviens quand même
      Dans la nuit nue
      Quand s’ouvre les yeux de l’insomnie
      Sur ton corps en absence.
    • Terminus

      Je reprends le train
      De Paris vers la Beauce
      Je refais le chemin à l’envers
      Tu n’es pas dans le train
      Tu n’y es plus depuis longtemps
      Les champs sont encore verts
      J’avais une main sur ton genou
      Tu portais une robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau

      Je refais le chemin à l’envers
      Tu es toujours dans mes pensées
      Mais le wagon est vide
      Et chaque gare à l’arrêt me ramène
      Au quai que tu as quitté
      Sans te retourner
      Dans un manteau d’hiver masquant
      Peut-être ton sourire ou tes larmes
      Je ne l’ai jamais su

      Ce que je sais seulement
      C’est que tu es toujours en moi
      Comme un coquelicot rebelle
      Qui tache ceux qui le touchent
      Rouge était ta couleur
      C’était la mienne aussi
      Rouge ta robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau
      Rouge mon cœur lourd

      A présent le train arrive en gare
      Non je n’ai rien oublié sur la banquette
      Le wagon est vide et sans voix
      Pour me dire : Je suis bien avec toi
      Impossible de refaire le chemin à l’envers
      Il faut sortir se cogner à la foule
      Prendre le visage des autres sans amour
      Avancer avancer encore vers la sortie
      Vers l’abime de solitude.
    • Fin du jour

      FIN DU JOUR, poème. Par Pascal Hérault.
      C’est la fin du jour
      L’heure que je n’aime pas
      Les volets se ferment
      Et les visages aussi
      Chacun dans sa tanière
      A ramasser la poussière
      Du jour fini

      D’aucuns disent
      C’était une belle journée
      D’autres encore
      Vraiment une journée pourrie

      Chacun dans sa tanière
      Ramasse sa poussière
      Où brillent des étoiles
      Ou des soleils morts

      Ainsi je vais par les rues
      Dérivant dans mon poème
      Sans trouver d’issue
      Les volets sont fermés
      Et les visages aussi.
    • Le Feu follet

      
      
      
      
      
      Il pleut à verse
      J’écoute l’eau couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je n’ai jamais eu d’attirance pour les gens heureux
      Je connais trop leurs mensonges
      Un portefeuille bien garni
      Une belle cuisine aménagée
      Une nouvelle vie après le sport
      Fais-moi l’amour chéri
      N’oublie pas ton Viagra

      On partira
      Comme on est né
      Dans les cris et les larmes
      Tout le monde assemblé
      Autour du malade
      Ou bien
      La solitude d’une chambre d’hôpital
      Merci de nettoyer la 264
      Un nouveau patient attend
      On fait ce qu’on peut avec les médicaments
      Il ne va pas tarder à crever

      Ou bien encore
      Si on a du courage
      Compter sur le Smith & Wesson 9mm
      Posé sur le chevet du soir
      Une balle suffit
      Viser le cœur
      Viser la bouche
      Repeindre la chambre en rouge
      Pour lui donner un air ensoleillé
      Mais c’est compliqué

      Il faut aller chez l’armurier
      Bonjour je cherche une balle qui tue
      Et produire aussi comble de la vertu
      Un permis de port d’arme
      Pour se zigouiller

      Depuis que je le sais
      L’idée de mourir a jeté sur moi
      Son ombre fatale
      Je n’y comprends que dalle
      A ces philosophes du Carpe Diem
      J’ai beau profiter
      Je vois toujours ma mort
      Se profiler
      Sur l’écran du GPS

      Où faut-il aller ?
      Où est la direction ?
      Pourquoi cette déviation ?
      Je voudrais rentrer chez moi
      Dans ma maison aux murs de charbon
      Sur lesquelles je dessine parfois
      Un oiseau libre
      Une empreinte sur le sable de la plage
      Un bouquet de pivoines explosé de blancheur

      Il pleut à verse
      J’écoute la pluie couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je suis cela
      Un feu follet
      Dont la lumière vive et brève
      Sera bientôt avalée par la nuit

      Les gens heureux
      Passez votre chemin
      Vous verrez bien qu’un jour
      En dépit du butin
      D’autres prendront votre tour
      Alors plus rien
      Seulement le mauvais jour
      La pluie qui tombe
      La pluie qui tombe à verse
      Et s’en va se jeter au fond du caniveau.

    • Dressage

      Je suis dans ton silence

      Comme un lion en cage

      Je rugis

      Tu te tais

      Je me fais docile

      Tu te tais

      Je t’envoie des mots de mer

      Tu te tais

      Comme la marée en son reflux

      Ainsi va ton dressage

      Qu’à la fin je me tais

      Emmuré dans mes mots

      Doux et durs

      Comme tes ongles acérés

      Reflets de ton propre langage.

    • Prière sans visage

      Je me suis dit
      Va écrire un poème
      Avant que la nuit tombe
      J’ai besoin d’entendre ta voix
      J’ai besoin de voir ton visage

      Alors j’ai écrit ce poème
      Avec mon cœur
      Avec mes doigts
      Te caressant dans la chambre nue
      Comme je faisais autrefois

      Puis j’ai éteint la lampe
      J’ai attendu que tu répondes
      Nulle voix
      Nul visage
      Juste le silence de la nuit.
    • Violence

      En moi tu as insufflé
      La griffe et le miel
      La caresse et le désordre
      Le chaos et la mer étale
      Le désir de l’attente
      Et la torture du silence

      En moi tu as déposé tout cela
      Sans vraiment y croire
      Comme on passe d’une pièce à l’autre
      Comme on feuillette un livre
      Qui bientôt tombera des mains

      Et à présent tout est là encore
      Tout est là sans usure
      Et sans usage
      La pièce tes mains le livre ouvert
      Refusés verrouillés cadenassés
      Par le rasoir de ton silence

      Tu as changé de quai
      Sans me dire au revoir.
    • Flux et reflux

      Si lointaine
      Et dans mon cœur

      La mer reflue
      Tu apparais

      Monte le soir
      Mon cœur se serre

      La mer reflue
      Où es-tu ?

      Dans mon cœur
      Et si lointaine

      Monte la mer
      Mon cœur déborde.

    • Rester ouvert

      Il est tard
      Dans la rue on ferme les volets
      Tu n’aimes pas ce qui se ferme
      Tu ne l’as jamais aimé
      Les volets
      Les cafés
      Les chemins
      Les visages
      Les livres
      Les jambes
      Les bras
      Les yeux
      Les cœurs
      Tu aimes ce qui reste ouvert
      Toujours
      De jour comme de nuit
      Les champs
      Les forêts
      Les lacs
      Les paysages de lande
      Loch Lomond
      Cap Fréhel
      Starnberger See in Bayern
      L’appel de l’océan
      Le vent qui fouette la peau
      Tous les oiseaux
      Tous les cieux ouverts
      Aux dieux tutélaires
      Au je-ne-sais-quoi
      Au promeneur solitaire
      Au mouvement
      A la danse
      A la nage
      Aux nuages
      Au partage
      A l’ivresse douce
      Au cœur aventureux
      A toutes ces choses enfin
      Qui laissent l’esprit ouvert
      En éveil
      Et qui font qu’on s’émerveille encore
      D’un rien
      D’un sourire
      D’une épaule douce
      D’une pierre trouvée sur le chemin.
    • IL BRUINE

      Il bruine

      Il bruine partout

      Sur les lunettes

      Et dans la tête

      Il bruine 

      Comme un chagrin

      Venu de loin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Il bruine dehors

      Il bruine dedans

      Les vitres pleurent

      Un vieux chagrin

      Tout suinte l’iode

      Et les embruns

      La plage brouillée

      La mer partout changée

      En fumée froide

      Un café tremblote

      Dans l’air marin

      Néons malingres

      On pousse la porte

      Bottes et cirés

      Ont élu domicile

      Il bruine encore

      C’est certain

      Mais la bière brille

      Entre les mains

      On se boit un coup

      Et puis un autre

      On oublie le crachin

      La mer fondue grise

      Comme un noyé

      Bottes et cirés

      Bavardent au débotté

      Et on espère

      Qu’on sortira bientôt

      De ce crachin

      De ce chagrin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Quand bien même

      Le soleil revenu

      Tous les deuils

      Ne seront pas effacés.

    • Retour

      J’ai laissé derrière moi la mer

      Comme une amante inassouvie

      La ville est fade 

      Confinée dans la chaleur

      Comme une petite vieille rabougrie

      Où vont ces rues sans horizon

      Sans voiles caressées par le vent

      Ces nageurs nus nageant

      A contre-courant ?

      J’erre

      Je cherche ma place

      Mes dernières pièces au bar

      Tandis que je rêve

      Aux souvenirs de la mer.

    • Nager nu

      Poème qui s’inscrit dans un projet de textes liés au monde de la plage et de la mer…

      Nager nu

      Nager à crue

      Sur un cheval d’eau

      Adieu maillot mailles liens

      Adieu ce qui retient

      L’eau rassemble

      La peau devient

      Eau flux et reflux

      Tout se fond en Un

      Un 

      Anagramme de Nu

      Tout s’unit

      La peau et l’eau

      Devenues amies

      Devenues amantes

      Tout devient sexe

      Étreinte océanique

      Soleil d’eau

      Yin et Yang

      Enlacés

      Rien n’est séparé. 

    • Interview

      Interview du 13 juillet 2025, à l’Echo Républicain, à propos de mon dernier recueil: Bois et Dérivés, éditions L’Harmattan.

    • Le Songe de la mer

      Un jour tu reviendras

      Dans le songe de la mer

      J’aurai laissé ma voix

      Dans les murmures de l’écume

      Je serai ce ressac

      Qui battra encore en toi

      J’aurai depuis longtemps

      Passé l’horizon calme

      Nulle part je ne serai

      Sinon dans ton cœur

      Qui se souviendra combien

      Il fut doux de se connaître

      Et les souvenirs seront là

      Comme ces vagues entêtantes

      Battant contre tes tempes

      Battant contre ton cœur

      Alors d’un regard tu embrasseras

      La mer aux larges épaules

      Je te verrai sans te voir

      En te serrant contre moi

      Dans le songe de la mer

      Où j’aurai disparu.

    • Le Belvédère

      Je me souviens de la maison de Ravel

      On voulait la visiter

      Mais elle était fermée ce jour-là

      Je t’ai prise en photo devant Le Belvédère

      C’était le nom de la maison

      Puis on s’est promené dans les petites rues

      Aux façades de maison de poupée

      Me rappelant que Ravel collectionnait les jouets

      Et qu’on ne lui connaissait encore amour féminin

      Travaillant sans relâche ses partitions jusqu’à l’ennui

      L’église était belle et toi aussi

      Belle cela rimait bien avec Ravel

      Tu m’as dit Je vivrais bien ici

      La campagne tout près de Paris

      Et je me suis vu avec toi dans une grande maison

      Où chacun aurait été libre de vivre sa vie

      On a bu des blancs sous une tonnelle

      On n’avait pas envie de rentrer

      On touchait là un petit paradis

      Fait de maisons sages et de roses trémières

      Encore un dernier verre et c’en serait fini

      Du petit paradis et de cette grande maison

      Où nous ne vivrions jamais

      Jamais nous n’avons revu la maison de Ravel

      Tu es partie vivre ailleurs

      Ailleurs c’est toujours mieux qu’ici

      On n’a pas à attacher son cœur

      Qui tôt ou tard se flétrit

      Comme les roses trémières. 

    • VILLA OUVERTE

      VILLA OUVERTE, poème. ©Pascal Hérault.

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      Le parfum des pins dans les dunes

      Je me souviens d’une villa ouverte au vent

      On y allait et venait au gré des marées

      Et des amours conjugués au plaisir de la voile

      On appareillait dans la lumière du matin

      La peau léchée d’écume et de soleil frais

      Vers des routes paresseuses bordées de criques

      On naviguait à vue en riant et en chantant

      On sautait dans l’eau sombre au large du littoral

      La plage au loin s’étirait comme un corps mince

      Plus tard on revenait par vent arrière le spi déployé

      Comme un étendard de joie et d’insouciance

      Les corps essorés d’embruns et de soleil salé

      On s’enfonçait mollement sur le rivage

      Fatigués et ravis d’avoir communié avec la mer

      La faim au ventre comme des naufragés sans blessures

      Plus tard encore dans la villa ouverte au vent

      On partageait le sable et le feu sur la terrasse fraîche

      Dévolue au festin des amours et du vin

      L’avenir se nommait Soleil couchant

      Tout serait beau le lendemain inéluctablement beau

      On s’endormait dans des parfums d’iode et de pins

      Puis à nouveau la plage nous appelait dès le matin

      Comme un royaume une main accueillante

      Qui nous entrainait encore vers l’appel du vent

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      J’ai dû toucher là à un paradis qui ne reviendra plus

      Mais je le sens encore dans mon cœur d’ombre

      Quand je foule le sable de mes souvenirs à la nuit tombée

      Sur la plage où dorment les gréments et le vent de demain.

    • Hello World!

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    • Ton silence

      Je tourne dans les rues
      Comme je tourne dans ma tête
      Prisonnier d’une quête
      Sans but

      Thésée sans labyrinthe
      Chevalier sans Graal
      Ployant sous la grêle
      Des souvenirs

      Qui pour m’abriter ?
      Pas tes bras sans épaules
      Pas ton cœur mis à sécher
      Sur la corde de la Raison

      Je tourne dans ma tête
      Comme je tourne dans les rues
      Te cherchant aux carrefours
      Cherchant mon visage

      Sans reflet est mon visage
      N’imprimant que le mur
      D’un labyrinthe de mots
      Bruissant de ta voix

      Qui s’est tue.
    • Hellebore


      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le ciel au-dessus de ma tête
      Comme la terre sous mes pas

      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le soleil sur l’eau gelée
      Comme la fleur en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Dans cette répétition des mots
      Qui te ferait advenir

      Comme la première fois
      Où je t’ai reconnue
      Moi qui ignorais tout de toi

      Moi qui ne voyais plus le ciel
      Ni la terre sous mes pas
      Et gelé comme l’eau en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Non pour retenir
      Mais pour faire advenir

      La fleur en hiver
      L’épaule douce des mots
      A la commissure de tes lèvres.

    • Nouvelle parution.

      Mon quatrième recueil de poèmes commencé en Octobre 2024.

      Recueil de poèmes entamé en Octobre 2024. Tout est sur la quatrième de couverture…

      https://www.editions-harmattan.fr/…/l-horizon-de…/80382

    • Cécité du coeur

      Tu étais le jour en pleine nuit
      Quand tu ouvrais mon cœur

      Qu’as-tu fait du tien
      Offert à celui qui le ferme ?

      Tu es devenue la nuit
      Dans le jour de mon cœur

      Et tes yeux ouverts
      Restent fermés sur les miens.
    • Désir entêtant

      Tu es ce désir entêtant
      Sans tête ni visage
      Toi l’Effacée
      Dérobée à ma vue

      Souvent tu me reviens
      Quand je n’attends plus rien
      Sinon de te revoir
      Comme la première fois

      Fausse croyance
      Dirais-tu
      On ne retourne pas en enfance
      Quand on a tout perdu

      Mais tu me reviens quand même
      Dans la nuit nue
      Quand s’ouvre les yeux de l’insomnie
      Sur ton corps en absence.
    • Terminus

      Je reprends le train
      De Paris vers la Beauce
      Je refais le chemin à l’envers
      Tu n’es pas dans le train
      Tu n’y es plus depuis longtemps
      Les champs sont encore verts
      J’avais une main sur ton genou
      Tu portais une robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau

      Je refais le chemin à l’envers
      Tu es toujours dans mes pensées
      Mais le wagon est vide
      Et chaque gare à l’arrêt me ramène
      Au quai que tu as quitté
      Sans te retourner
      Dans un manteau d’hiver masquant
      Peut-être ton sourire ou tes larmes
      Je ne l’ai jamais su

      Ce que je sais seulement
      C’est que tu es toujours en moi
      Comme un coquelicot rebelle
      Qui tache ceux qui le touchent
      Rouge était ta couleur
      C’était la mienne aussi
      Rouge ta robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau
      Rouge mon cœur lourd

      A présent le train arrive en gare
      Non je n’ai rien oublié sur la banquette
      Le wagon est vide et sans voix
      Pour me dire : Je suis bien avec toi
      Impossible de refaire le chemin à l’envers
      Il faut sortir se cogner à la foule
      Prendre le visage des autres sans amour
      Avancer avancer encore vers la sortie
      Vers l’abime de solitude.
    • Fin du jour

      FIN DU JOUR, poème. Par Pascal Hérault.
      C’est la fin du jour
      L’heure que je n’aime pas
      Les volets se ferment
      Et les visages aussi
      Chacun dans sa tanière
      A ramasser la poussière
      Du jour fini

      D’aucuns disent
      C’était une belle journée
      D’autres encore
      Vraiment une journée pourrie

      Chacun dans sa tanière
      Ramasse sa poussière
      Où brillent des étoiles
      Ou des soleils morts

      Ainsi je vais par les rues
      Dérivant dans mon poème
      Sans trouver d’issue
      Les volets sont fermés
      Et les visages aussi.
    • Le Feu follet

      
      
      
      
      
      Il pleut à verse
      J’écoute l’eau couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je n’ai jamais eu d’attirance pour les gens heureux
      Je connais trop leurs mensonges
      Un portefeuille bien garni
      Une belle cuisine aménagée
      Une nouvelle vie après le sport
      Fais-moi l’amour chéri
      N’oublie pas ton Viagra

      On partira
      Comme on est né
      Dans les cris et les larmes
      Tout le monde assemblé
      Autour du malade
      Ou bien
      La solitude d’une chambre d’hôpital
      Merci de nettoyer la 264
      Un nouveau patient attend
      On fait ce qu’on peut avec les médicaments
      Il ne va pas tarder à crever

      Ou bien encore
      Si on a du courage
      Compter sur le Smith & Wesson 9mm
      Posé sur le chevet du soir
      Une balle suffit
      Viser le cœur
      Viser la bouche
      Repeindre la chambre en rouge
      Pour lui donner un air ensoleillé
      Mais c’est compliqué

      Il faut aller chez l’armurier
      Bonjour je cherche une balle qui tue
      Et produire aussi comble de la vertu
      Un permis de port d’arme
      Pour se zigouiller

      Depuis que je le sais
      L’idée de mourir a jeté sur moi
      Son ombre fatale
      Je n’y comprends que dalle
      A ces philosophes du Carpe Diem
      J’ai beau profiter
      Je vois toujours ma mort
      Se profiler
      Sur l’écran du GPS

      Où faut-il aller ?
      Où est la direction ?
      Pourquoi cette déviation ?
      Je voudrais rentrer chez moi
      Dans ma maison aux murs de charbon
      Sur lesquelles je dessine parfois
      Un oiseau libre
      Une empreinte sur le sable de la plage
      Un bouquet de pivoines explosé de blancheur

      Il pleut à verse
      J’écoute la pluie couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je suis cela
      Un feu follet
      Dont la lumière vive et brève
      Sera bientôt avalée par la nuit

      Les gens heureux
      Passez votre chemin
      Vous verrez bien qu’un jour
      En dépit du butin
      D’autres prendront votre tour
      Alors plus rien
      Seulement le mauvais jour
      La pluie qui tombe
      La pluie qui tombe à verse
      Et s’en va se jeter au fond du caniveau.

    • Dressage

      Je suis dans ton silence

      Comme un lion en cage

      Je rugis

      Tu te tais

      Je me fais docile

      Tu te tais

      Je t’envoie des mots de mer

      Tu te tais

      Comme la marée en son reflux

      Ainsi va ton dressage

      Qu’à la fin je me tais

      Emmuré dans mes mots

      Doux et durs

      Comme tes ongles acérés

      Reflets de ton propre langage.

    • Prière sans visage

      Je me suis dit
      Va écrire un poème
      Avant que la nuit tombe
      J’ai besoin d’entendre ta voix
      J’ai besoin de voir ton visage

      Alors j’ai écrit ce poème
      Avec mon cœur
      Avec mes doigts
      Te caressant dans la chambre nue
      Comme je faisais autrefois

      Puis j’ai éteint la lampe
      J’ai attendu que tu répondes
      Nulle voix
      Nul visage
      Juste le silence de la nuit.
    • Violence

      En moi tu as insufflé
      La griffe et le miel
      La caresse et le désordre
      Le chaos et la mer étale
      Le désir de l’attente
      Et la torture du silence

      En moi tu as déposé tout cela
      Sans vraiment y croire
      Comme on passe d’une pièce à l’autre
      Comme on feuillette un livre
      Qui bientôt tombera des mains

      Et à présent tout est là encore
      Tout est là sans usure
      Et sans usage
      La pièce tes mains le livre ouvert
      Refusés verrouillés cadenassés
      Par le rasoir de ton silence

      Tu as changé de quai
      Sans me dire au revoir.
    • Flux et reflux

      Si lointaine
      Et dans mon cœur

      La mer reflue
      Tu apparais

      Monte le soir
      Mon cœur se serre

      La mer reflue
      Où es-tu ?

      Dans mon cœur
      Et si lointaine

      Monte la mer
      Mon cœur déborde.

    • Rester ouvert

      Il est tard
      Dans la rue on ferme les volets
      Tu n’aimes pas ce qui se ferme
      Tu ne l’as jamais aimé
      Les volets
      Les cafés
      Les chemins
      Les visages
      Les livres
      Les jambes
      Les bras
      Les yeux
      Les cœurs
      Tu aimes ce qui reste ouvert
      Toujours
      De jour comme de nuit
      Les champs
      Les forêts
      Les lacs
      Les paysages de lande
      Loch Lomond
      Cap Fréhel
      Starnberger See in Bayern
      L’appel de l’océan
      Le vent qui fouette la peau
      Tous les oiseaux
      Tous les cieux ouverts
      Aux dieux tutélaires
      Au je-ne-sais-quoi
      Au promeneur solitaire
      Au mouvement
      A la danse
      A la nage
      Aux nuages
      Au partage
      A l’ivresse douce
      Au cœur aventureux
      A toutes ces choses enfin
      Qui laissent l’esprit ouvert
      En éveil
      Et qui font qu’on s’émerveille encore
      D’un rien
      D’un sourire
      D’une épaule douce
      D’une pierre trouvée sur le chemin.
    • IL BRUINE

      Il bruine

      Il bruine partout

      Sur les lunettes

      Et dans la tête

      Il bruine 

      Comme un chagrin

      Venu de loin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Il bruine dehors

      Il bruine dedans

      Les vitres pleurent

      Un vieux chagrin

      Tout suinte l’iode

      Et les embruns

      La plage brouillée

      La mer partout changée

      En fumée froide

      Un café tremblote

      Dans l’air marin

      Néons malingres

      On pousse la porte

      Bottes et cirés

      Ont élu domicile

      Il bruine encore

      C’est certain

      Mais la bière brille

      Entre les mains

      On se boit un coup

      Et puis un autre

      On oublie le crachin

      La mer fondue grise

      Comme un noyé

      Bottes et cirés

      Bavardent au débotté

      Et on espère

      Qu’on sortira bientôt

      De ce crachin

      De ce chagrin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Quand bien même

      Le soleil revenu

      Tous les deuils

      Ne seront pas effacés.

    • Retour

      J’ai laissé derrière moi la mer

      Comme une amante inassouvie

      La ville est fade 

      Confinée dans la chaleur

      Comme une petite vieille rabougrie

      Où vont ces rues sans horizon

      Sans voiles caressées par le vent

      Ces nageurs nus nageant

      A contre-courant ?

      J’erre

      Je cherche ma place

      Mes dernières pièces au bar

      Tandis que je rêve

      Aux souvenirs de la mer.

    • Nager nu

      Poème qui s’inscrit dans un projet de textes liés au monde de la plage et de la mer…

      Nager nu

      Nager à crue

      Sur un cheval d’eau

      Adieu maillot mailles liens

      Adieu ce qui retient

      L’eau rassemble

      La peau devient

      Eau flux et reflux

      Tout se fond en Un

      Un 

      Anagramme de Nu

      Tout s’unit

      La peau et l’eau

      Devenues amies

      Devenues amantes

      Tout devient sexe

      Étreinte océanique

      Soleil d’eau

      Yin et Yang

      Enlacés

      Rien n’est séparé. 

    • Interview

      Interview du 13 juillet 2025, à l’Echo Républicain, à propos de mon dernier recueil: Bois et Dérivés, éditions L’Harmattan.

    • Le Songe de la mer

      Un jour tu reviendras

      Dans le songe de la mer

      J’aurai laissé ma voix

      Dans les murmures de l’écume

      Je serai ce ressac

      Qui battra encore en toi

      J’aurai depuis longtemps

      Passé l’horizon calme

      Nulle part je ne serai

      Sinon dans ton cœur

      Qui se souviendra combien

      Il fut doux de se connaître

      Et les souvenirs seront là

      Comme ces vagues entêtantes

      Battant contre tes tempes

      Battant contre ton cœur

      Alors d’un regard tu embrasseras

      La mer aux larges épaules

      Je te verrai sans te voir

      En te serrant contre moi

      Dans le songe de la mer

      Où j’aurai disparu.

    • Le Belvédère

      Je me souviens de la maison de Ravel

      On voulait la visiter

      Mais elle était fermée ce jour-là

      Je t’ai prise en photo devant Le Belvédère

      C’était le nom de la maison

      Puis on s’est promené dans les petites rues

      Aux façades de maison de poupée

      Me rappelant que Ravel collectionnait les jouets

      Et qu’on ne lui connaissait encore amour féminin

      Travaillant sans relâche ses partitions jusqu’à l’ennui

      L’église était belle et toi aussi

      Belle cela rimait bien avec Ravel

      Tu m’as dit Je vivrais bien ici

      La campagne tout près de Paris

      Et je me suis vu avec toi dans une grande maison

      Où chacun aurait été libre de vivre sa vie

      On a bu des blancs sous une tonnelle

      On n’avait pas envie de rentrer

      On touchait là un petit paradis

      Fait de maisons sages et de roses trémières

      Encore un dernier verre et c’en serait fini

      Du petit paradis et de cette grande maison

      Où nous ne vivrions jamais

      Jamais nous n’avons revu la maison de Ravel

      Tu es partie vivre ailleurs

      Ailleurs c’est toujours mieux qu’ici

      On n’a pas à attacher son cœur

      Qui tôt ou tard se flétrit

      Comme les roses trémières. 

    • VILLA OUVERTE

      VILLA OUVERTE, poème. ©Pascal Hérault.

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      Le parfum des pins dans les dunes

      Je me souviens d’une villa ouverte au vent

      On y allait et venait au gré des marées

      Et des amours conjugués au plaisir de la voile

      On appareillait dans la lumière du matin

      La peau léchée d’écume et de soleil frais

      Vers des routes paresseuses bordées de criques

      On naviguait à vue en riant et en chantant

      On sautait dans l’eau sombre au large du littoral

      La plage au loin s’étirait comme un corps mince

      Plus tard on revenait par vent arrière le spi déployé

      Comme un étendard de joie et d’insouciance

      Les corps essorés d’embruns et de soleil salé

      On s’enfonçait mollement sur le rivage

      Fatigués et ravis d’avoir communié avec la mer

      La faim au ventre comme des naufragés sans blessures

      Plus tard encore dans la villa ouverte au vent

      On partageait le sable et le feu sur la terrasse fraîche

      Dévolue au festin des amours et du vin

      L’avenir se nommait Soleil couchant

      Tout serait beau le lendemain inéluctablement beau

      On s’endormait dans des parfums d’iode et de pins

      Puis à nouveau la plage nous appelait dès le matin

      Comme un royaume une main accueillante

      Qui nous entrainait encore vers l’appel du vent

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      J’ai dû toucher là à un paradis qui ne reviendra plus

      Mais je le sens encore dans mon cœur d’ombre

      Quand je foule le sable de mes souvenirs à la nuit tombée

      Sur la plage où dorment les gréments et le vent de demain.

    • Hello World!

      Welcome to WordPress! This is your first post. Edit or delete it to take the first step in your blogging journey.

    • Ton silence

      Je tourne dans les rues
      Comme je tourne dans ma tête
      Prisonnier d’une quête
      Sans but

      Thésée sans labyrinthe
      Chevalier sans Graal
      Ployant sous la grêle
      Des souvenirs

      Qui pour m’abriter ?
      Pas tes bras sans épaules
      Pas ton cœur mis à sécher
      Sur la corde de la Raison

      Je tourne dans ma tête
      Comme je tourne dans les rues
      Te cherchant aux carrefours
      Cherchant mon visage

      Sans reflet est mon visage
      N’imprimant que le mur
      D’un labyrinthe de mots
      Bruissant de ta voix

      Qui s’est tue.
    • Hellebore


      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le ciel au-dessus de ma tête
      Comme la terre sous mes pas

      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le soleil sur l’eau gelée
      Comme la fleur en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Dans cette répétition des mots
      Qui te ferait advenir

      Comme la première fois
      Où je t’ai reconnue
      Moi qui ignorais tout de toi

      Moi qui ne voyais plus le ciel
      Ni la terre sous mes pas
      Et gelé comme l’eau en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Non pour retenir
      Mais pour faire advenir

      La fleur en hiver
      L’épaule douce des mots
      A la commissure de tes lèvres.

    • Nouvelle parution.

      Mon quatrième recueil de poèmes commencé en Octobre 2024.

      Recueil de poèmes entamé en Octobre 2024. Tout est sur la quatrième de couverture…

      https://www.editions-harmattan.fr/…/l-horizon-de…/80382

    • Cécité du coeur

      Tu étais le jour en pleine nuit
      Quand tu ouvrais mon cœur

      Qu’as-tu fait du tien
      Offert à celui qui le ferme ?

      Tu es devenue la nuit
      Dans le jour de mon cœur

      Et tes yeux ouverts
      Restent fermés sur les miens.
    • Désir entêtant

      Tu es ce désir entêtant
      Sans tête ni visage
      Toi l’Effacée
      Dérobée à ma vue

      Souvent tu me reviens
      Quand je n’attends plus rien
      Sinon de te revoir
      Comme la première fois

      Fausse croyance
      Dirais-tu
      On ne retourne pas en enfance
      Quand on a tout perdu

      Mais tu me reviens quand même
      Dans la nuit nue
      Quand s’ouvre les yeux de l’insomnie
      Sur ton corps en absence.
    • Terminus

      Je reprends le train
      De Paris vers la Beauce
      Je refais le chemin à l’envers
      Tu n’es pas dans le train
      Tu n’y es plus depuis longtemps
      Les champs sont encore verts
      J’avais une main sur ton genou
      Tu portais une robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau

      Je refais le chemin à l’envers
      Tu es toujours dans mes pensées
      Mais le wagon est vide
      Et chaque gare à l’arrêt me ramène
      Au quai que tu as quitté
      Sans te retourner
      Dans un manteau d’hiver masquant
      Peut-être ton sourire ou tes larmes
      Je ne l’ai jamais su

      Ce que je sais seulement
      C’est que tu es toujours en moi
      Comme un coquelicot rebelle
      Qui tache ceux qui le touchent
      Rouge était ta couleur
      C’était la mienne aussi
      Rouge ta robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau
      Rouge mon cœur lourd

      A présent le train arrive en gare
      Non je n’ai rien oublié sur la banquette
      Le wagon est vide et sans voix
      Pour me dire : Je suis bien avec toi
      Impossible de refaire le chemin à l’envers
      Il faut sortir se cogner à la foule
      Prendre le visage des autres sans amour
      Avancer avancer encore vers la sortie
      Vers l’abime de solitude.
    • Fin du jour

      FIN DU JOUR, poème. Par Pascal Hérault.
      C’est la fin du jour
      L’heure que je n’aime pas
      Les volets se ferment
      Et les visages aussi
      Chacun dans sa tanière
      A ramasser la poussière
      Du jour fini

      D’aucuns disent
      C’était une belle journée
      D’autres encore
      Vraiment une journée pourrie

      Chacun dans sa tanière
      Ramasse sa poussière
      Où brillent des étoiles
      Ou des soleils morts

      Ainsi je vais par les rues
      Dérivant dans mon poème
      Sans trouver d’issue
      Les volets sont fermés
      Et les visages aussi.
    • Le Feu follet

      
      
      
      
      
      Il pleut à verse
      J’écoute l’eau couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je n’ai jamais eu d’attirance pour les gens heureux
      Je connais trop leurs mensonges
      Un portefeuille bien garni
      Une belle cuisine aménagée
      Une nouvelle vie après le sport
      Fais-moi l’amour chéri
      N’oublie pas ton Viagra

      On partira
      Comme on est né
      Dans les cris et les larmes
      Tout le monde assemblé
      Autour du malade
      Ou bien
      La solitude d’une chambre d’hôpital
      Merci de nettoyer la 264
      Un nouveau patient attend
      On fait ce qu’on peut avec les médicaments
      Il ne va pas tarder à crever

      Ou bien encore
      Si on a du courage
      Compter sur le Smith & Wesson 9mm
      Posé sur le chevet du soir
      Une balle suffit
      Viser le cœur
      Viser la bouche
      Repeindre la chambre en rouge
      Pour lui donner un air ensoleillé
      Mais c’est compliqué

      Il faut aller chez l’armurier
      Bonjour je cherche une balle qui tue
      Et produire aussi comble de la vertu
      Un permis de port d’arme
      Pour se zigouiller

      Depuis que je le sais
      L’idée de mourir a jeté sur moi
      Son ombre fatale
      Je n’y comprends que dalle
      A ces philosophes du Carpe Diem
      J’ai beau profiter
      Je vois toujours ma mort
      Se profiler
      Sur l’écran du GPS

      Où faut-il aller ?
      Où est la direction ?
      Pourquoi cette déviation ?
      Je voudrais rentrer chez moi
      Dans ma maison aux murs de charbon
      Sur lesquelles je dessine parfois
      Un oiseau libre
      Une empreinte sur le sable de la plage
      Un bouquet de pivoines explosé de blancheur

      Il pleut à verse
      J’écoute la pluie couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je suis cela
      Un feu follet
      Dont la lumière vive et brève
      Sera bientôt avalée par la nuit

      Les gens heureux
      Passez votre chemin
      Vous verrez bien qu’un jour
      En dépit du butin
      D’autres prendront votre tour
      Alors plus rien
      Seulement le mauvais jour
      La pluie qui tombe
      La pluie qui tombe à verse
      Et s’en va se jeter au fond du caniveau.

    • Dressage

      Je suis dans ton silence

      Comme un lion en cage

      Je rugis

      Tu te tais

      Je me fais docile

      Tu te tais

      Je t’envoie des mots de mer

      Tu te tais

      Comme la marée en son reflux

      Ainsi va ton dressage

      Qu’à la fin je me tais

      Emmuré dans mes mots

      Doux et durs

      Comme tes ongles acérés

      Reflets de ton propre langage.

    • Prière sans visage

      Je me suis dit
      Va écrire un poème
      Avant que la nuit tombe
      J’ai besoin d’entendre ta voix
      J’ai besoin de voir ton visage

      Alors j’ai écrit ce poème
      Avec mon cœur
      Avec mes doigts
      Te caressant dans la chambre nue
      Comme je faisais autrefois

      Puis j’ai éteint la lampe
      J’ai attendu que tu répondes
      Nulle voix
      Nul visage
      Juste le silence de la nuit.
    • Violence

      En moi tu as insufflé
      La griffe et le miel
      La caresse et le désordre
      Le chaos et la mer étale
      Le désir de l’attente
      Et la torture du silence

      En moi tu as déposé tout cela
      Sans vraiment y croire
      Comme on passe d’une pièce à l’autre
      Comme on feuillette un livre
      Qui bientôt tombera des mains

      Et à présent tout est là encore
      Tout est là sans usure
      Et sans usage
      La pièce tes mains le livre ouvert
      Refusés verrouillés cadenassés
      Par le rasoir de ton silence

      Tu as changé de quai
      Sans me dire au revoir.
    • Flux et reflux

      Si lointaine
      Et dans mon cœur

      La mer reflue
      Tu apparais

      Monte le soir
      Mon cœur se serre

      La mer reflue
      Où es-tu ?

      Dans mon cœur
      Et si lointaine

      Monte la mer
      Mon cœur déborde.

    • Rester ouvert

      Il est tard
      Dans la rue on ferme les volets
      Tu n’aimes pas ce qui se ferme
      Tu ne l’as jamais aimé
      Les volets
      Les cafés
      Les chemins
      Les visages
      Les livres
      Les jambes
      Les bras
      Les yeux
      Les cœurs
      Tu aimes ce qui reste ouvert
      Toujours
      De jour comme de nuit
      Les champs
      Les forêts
      Les lacs
      Les paysages de lande
      Loch Lomond
      Cap Fréhel
      Starnberger See in Bayern
      L’appel de l’océan
      Le vent qui fouette la peau
      Tous les oiseaux
      Tous les cieux ouverts
      Aux dieux tutélaires
      Au je-ne-sais-quoi
      Au promeneur solitaire
      Au mouvement
      A la danse
      A la nage
      Aux nuages
      Au partage
      A l’ivresse douce
      Au cœur aventureux
      A toutes ces choses enfin
      Qui laissent l’esprit ouvert
      En éveil
      Et qui font qu’on s’émerveille encore
      D’un rien
      D’un sourire
      D’une épaule douce
      D’une pierre trouvée sur le chemin.
    • IL BRUINE

      Il bruine

      Il bruine partout

      Sur les lunettes

      Et dans la tête

      Il bruine 

      Comme un chagrin

      Venu de loin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Il bruine dehors

      Il bruine dedans

      Les vitres pleurent

      Un vieux chagrin

      Tout suinte l’iode

      Et les embruns

      La plage brouillée

      La mer partout changée

      En fumée froide

      Un café tremblote

      Dans l’air marin

      Néons malingres

      On pousse la porte

      Bottes et cirés

      Ont élu domicile

      Il bruine encore

      C’est certain

      Mais la bière brille

      Entre les mains

      On se boit un coup

      Et puis un autre

      On oublie le crachin

      La mer fondue grise

      Comme un noyé

      Bottes et cirés

      Bavardent au débotté

      Et on espère

      Qu’on sortira bientôt

      De ce crachin

      De ce chagrin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Quand bien même

      Le soleil revenu

      Tous les deuils

      Ne seront pas effacés.

    • Retour

      J’ai laissé derrière moi la mer

      Comme une amante inassouvie

      La ville est fade 

      Confinée dans la chaleur

      Comme une petite vieille rabougrie

      Où vont ces rues sans horizon

      Sans voiles caressées par le vent

      Ces nageurs nus nageant

      A contre-courant ?

      J’erre

      Je cherche ma place

      Mes dernières pièces au bar

      Tandis que je rêve

      Aux souvenirs de la mer.

    • Nager nu

      Poème qui s’inscrit dans un projet de textes liés au monde de la plage et de la mer…

      Nager nu

      Nager à crue

      Sur un cheval d’eau

      Adieu maillot mailles liens

      Adieu ce qui retient

      L’eau rassemble

      La peau devient

      Eau flux et reflux

      Tout se fond en Un

      Un 

      Anagramme de Nu

      Tout s’unit

      La peau et l’eau

      Devenues amies

      Devenues amantes

      Tout devient sexe

      Étreinte océanique

      Soleil d’eau

      Yin et Yang

      Enlacés

      Rien n’est séparé. 

    • Interview

      Interview du 13 juillet 2025, à l’Echo Républicain, à propos de mon dernier recueil: Bois et Dérivés, éditions L’Harmattan.

    • Le Songe de la mer

      Un jour tu reviendras

      Dans le songe de la mer

      J’aurai laissé ma voix

      Dans les murmures de l’écume

      Je serai ce ressac

      Qui battra encore en toi

      J’aurai depuis longtemps

      Passé l’horizon calme

      Nulle part je ne serai

      Sinon dans ton cœur

      Qui se souviendra combien

      Il fut doux de se connaître

      Et les souvenirs seront là

      Comme ces vagues entêtantes

      Battant contre tes tempes

      Battant contre ton cœur

      Alors d’un regard tu embrasseras

      La mer aux larges épaules

      Je te verrai sans te voir

      En te serrant contre moi

      Dans le songe de la mer

      Où j’aurai disparu.

    • Le Belvédère

      Je me souviens de la maison de Ravel

      On voulait la visiter

      Mais elle était fermée ce jour-là

      Je t’ai prise en photo devant Le Belvédère

      C’était le nom de la maison

      Puis on s’est promené dans les petites rues

      Aux façades de maison de poupée

      Me rappelant que Ravel collectionnait les jouets

      Et qu’on ne lui connaissait encore amour féminin

      Travaillant sans relâche ses partitions jusqu’à l’ennui

      L’église était belle et toi aussi

      Belle cela rimait bien avec Ravel

      Tu m’as dit Je vivrais bien ici

      La campagne tout près de Paris

      Et je me suis vu avec toi dans une grande maison

      Où chacun aurait été libre de vivre sa vie

      On a bu des blancs sous une tonnelle

      On n’avait pas envie de rentrer

      On touchait là un petit paradis

      Fait de maisons sages et de roses trémières

      Encore un dernier verre et c’en serait fini

      Du petit paradis et de cette grande maison

      Où nous ne vivrions jamais

      Jamais nous n’avons revu la maison de Ravel

      Tu es partie vivre ailleurs

      Ailleurs c’est toujours mieux qu’ici

      On n’a pas à attacher son cœur

      Qui tôt ou tard se flétrit

      Comme les roses trémières. 

    • VILLA OUVERTE

      VILLA OUVERTE, poème. ©Pascal Hérault.

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      Le parfum des pins dans les dunes

      Je me souviens d’une villa ouverte au vent

      On y allait et venait au gré des marées

      Et des amours conjugués au plaisir de la voile

      On appareillait dans la lumière du matin

      La peau léchée d’écume et de soleil frais

      Vers des routes paresseuses bordées de criques

      On naviguait à vue en riant et en chantant

      On sautait dans l’eau sombre au large du littoral

      La plage au loin s’étirait comme un corps mince

      Plus tard on revenait par vent arrière le spi déployé

      Comme un étendard de joie et d’insouciance

      Les corps essorés d’embruns et de soleil salé

      On s’enfonçait mollement sur le rivage

      Fatigués et ravis d’avoir communié avec la mer

      La faim au ventre comme des naufragés sans blessures

      Plus tard encore dans la villa ouverte au vent

      On partageait le sable et le feu sur la terrasse fraîche

      Dévolue au festin des amours et du vin

      L’avenir se nommait Soleil couchant

      Tout serait beau le lendemain inéluctablement beau

      On s’endormait dans des parfums d’iode et de pins

      Puis à nouveau la plage nous appelait dès le matin

      Comme un royaume une main accueillante

      Qui nous entrainait encore vers l’appel du vent

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      J’ai dû toucher là à un paradis qui ne reviendra plus

      Mais je le sens encore dans mon cœur d’ombre

      Quand je foule le sable de mes souvenirs à la nuit tombée

      Sur la plage où dorment les gréments et le vent de demain.

    • Hello World!

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    • Ton silence

      Je tourne dans les rues
      Comme je tourne dans ma tête
      Prisonnier d’une quête
      Sans but

      Thésée sans labyrinthe
      Chevalier sans Graal
      Ployant sous la grêle
      Des souvenirs

      Qui pour m’abriter ?
      Pas tes bras sans épaules
      Pas ton cœur mis à sécher
      Sur la corde de la Raison

      Je tourne dans ma tête
      Comme je tourne dans les rues
      Te cherchant aux carrefours
      Cherchant mon visage

      Sans reflet est mon visage
      N’imprimant que le mur
      D’un labyrinthe de mots
      Bruissant de ta voix

      Qui s’est tue.
    • Hellebore


      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le ciel au-dessus de ma tête
      Comme la terre sous mes pas

      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le soleil sur l’eau gelée
      Comme la fleur en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Dans cette répétition des mots
      Qui te ferait advenir

      Comme la première fois
      Où je t’ai reconnue
      Moi qui ignorais tout de toi

      Moi qui ne voyais plus le ciel
      Ni la terre sous mes pas
      Et gelé comme l’eau en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Non pour retenir
      Mais pour faire advenir

      La fleur en hiver
      L’épaule douce des mots
      A la commissure de tes lèvres.

    • Nouvelle parution.

      Mon quatrième recueil de poèmes commencé en Octobre 2024.

      Recueil de poèmes entamé en Octobre 2024. Tout est sur la quatrième de couverture…

      https://www.editions-harmattan.fr/…/l-horizon-de…/80382

    • Cécité du coeur

      Tu étais le jour en pleine nuit
      Quand tu ouvrais mon cœur

      Qu’as-tu fait du tien
      Offert à celui qui le ferme ?

      Tu es devenue la nuit
      Dans le jour de mon cœur

      Et tes yeux ouverts
      Restent fermés sur les miens.
    • Désir entêtant

      Tu es ce désir entêtant
      Sans tête ni visage
      Toi l’Effacée
      Dérobée à ma vue

      Souvent tu me reviens
      Quand je n’attends plus rien
      Sinon de te revoir
      Comme la première fois

      Fausse croyance
      Dirais-tu
      On ne retourne pas en enfance
      Quand on a tout perdu

      Mais tu me reviens quand même
      Dans la nuit nue
      Quand s’ouvre les yeux de l’insomnie
      Sur ton corps en absence.
    • Terminus

      Je reprends le train
      De Paris vers la Beauce
      Je refais le chemin à l’envers
      Tu n’es pas dans le train
      Tu n’y es plus depuis longtemps
      Les champs sont encore verts
      J’avais une main sur ton genou
      Tu portais une robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau

      Je refais le chemin à l’envers
      Tu es toujours dans mes pensées
      Mais le wagon est vide
      Et chaque gare à l’arrêt me ramène
      Au quai que tu as quitté
      Sans te retourner
      Dans un manteau d’hiver masquant
      Peut-être ton sourire ou tes larmes
      Je ne l’ai jamais su

      Ce que je sais seulement
      C’est que tu es toujours en moi
      Comme un coquelicot rebelle
      Qui tache ceux qui le touchent
      Rouge était ta couleur
      C’était la mienne aussi
      Rouge ta robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau
      Rouge mon cœur lourd

      A présent le train arrive en gare
      Non je n’ai rien oublié sur la banquette
      Le wagon est vide et sans voix
      Pour me dire : Je suis bien avec toi
      Impossible de refaire le chemin à l’envers
      Il faut sortir se cogner à la foule
      Prendre le visage des autres sans amour
      Avancer avancer encore vers la sortie
      Vers l’abime de solitude.
    • Fin du jour

      FIN DU JOUR, poème. Par Pascal Hérault.
      C’est la fin du jour
      L’heure que je n’aime pas
      Les volets se ferment
      Et les visages aussi
      Chacun dans sa tanière
      A ramasser la poussière
      Du jour fini

      D’aucuns disent
      C’était une belle journée
      D’autres encore
      Vraiment une journée pourrie

      Chacun dans sa tanière
      Ramasse sa poussière
      Où brillent des étoiles
      Ou des soleils morts

      Ainsi je vais par les rues
      Dérivant dans mon poème
      Sans trouver d’issue
      Les volets sont fermés
      Et les visages aussi.
    • Le Feu follet

      
      
      
      
      
      Il pleut à verse
      J’écoute l’eau couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je n’ai jamais eu d’attirance pour les gens heureux
      Je connais trop leurs mensonges
      Un portefeuille bien garni
      Une belle cuisine aménagée
      Une nouvelle vie après le sport
      Fais-moi l’amour chéri
      N’oublie pas ton Viagra

      On partira
      Comme on est né
      Dans les cris et les larmes
      Tout le monde assemblé
      Autour du malade
      Ou bien
      La solitude d’une chambre d’hôpital
      Merci de nettoyer la 264
      Un nouveau patient attend
      On fait ce qu’on peut avec les médicaments
      Il ne va pas tarder à crever

      Ou bien encore
      Si on a du courage
      Compter sur le Smith & Wesson 9mm
      Posé sur le chevet du soir
      Une balle suffit
      Viser le cœur
      Viser la bouche
      Repeindre la chambre en rouge
      Pour lui donner un air ensoleillé
      Mais c’est compliqué

      Il faut aller chez l’armurier
      Bonjour je cherche une balle qui tue
      Et produire aussi comble de la vertu
      Un permis de port d’arme
      Pour se zigouiller

      Depuis que je le sais
      L’idée de mourir a jeté sur moi
      Son ombre fatale
      Je n’y comprends que dalle
      A ces philosophes du Carpe Diem
      J’ai beau profiter
      Je vois toujours ma mort
      Se profiler
      Sur l’écran du GPS

      Où faut-il aller ?
      Où est la direction ?
      Pourquoi cette déviation ?
      Je voudrais rentrer chez moi
      Dans ma maison aux murs de charbon
      Sur lesquelles je dessine parfois
      Un oiseau libre
      Une empreinte sur le sable de la plage
      Un bouquet de pivoines explosé de blancheur

      Il pleut à verse
      J’écoute la pluie couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je suis cela
      Un feu follet
      Dont la lumière vive et brève
      Sera bientôt avalée par la nuit

      Les gens heureux
      Passez votre chemin
      Vous verrez bien qu’un jour
      En dépit du butin
      D’autres prendront votre tour
      Alors plus rien
      Seulement le mauvais jour
      La pluie qui tombe
      La pluie qui tombe à verse
      Et s’en va se jeter au fond du caniveau.

    • Dressage

      Je suis dans ton silence

      Comme un lion en cage

      Je rugis

      Tu te tais

      Je me fais docile

      Tu te tais

      Je t’envoie des mots de mer

      Tu te tais

      Comme la marée en son reflux

      Ainsi va ton dressage

      Qu’à la fin je me tais

      Emmuré dans mes mots

      Doux et durs

      Comme tes ongles acérés

      Reflets de ton propre langage.

    • Prière sans visage

      Je me suis dit
      Va écrire un poème
      Avant que la nuit tombe
      J’ai besoin d’entendre ta voix
      J’ai besoin de voir ton visage

      Alors j’ai écrit ce poème
      Avec mon cœur
      Avec mes doigts
      Te caressant dans la chambre nue
      Comme je faisais autrefois

      Puis j’ai éteint la lampe
      J’ai attendu que tu répondes
      Nulle voix
      Nul visage
      Juste le silence de la nuit.
    • Violence

      En moi tu as insufflé
      La griffe et le miel
      La caresse et le désordre
      Le chaos et la mer étale
      Le désir de l’attente
      Et la torture du silence

      En moi tu as déposé tout cela
      Sans vraiment y croire
      Comme on passe d’une pièce à l’autre
      Comme on feuillette un livre
      Qui bientôt tombera des mains

      Et à présent tout est là encore
      Tout est là sans usure
      Et sans usage
      La pièce tes mains le livre ouvert
      Refusés verrouillés cadenassés
      Par le rasoir de ton silence

      Tu as changé de quai
      Sans me dire au revoir.
    • Flux et reflux

      Si lointaine
      Et dans mon cœur

      La mer reflue
      Tu apparais

      Monte le soir
      Mon cœur se serre

      La mer reflue
      Où es-tu ?

      Dans mon cœur
      Et si lointaine

      Monte la mer
      Mon cœur déborde.

    • Rester ouvert

      Il est tard
      Dans la rue on ferme les volets
      Tu n’aimes pas ce qui se ferme
      Tu ne l’as jamais aimé
      Les volets
      Les cafés
      Les chemins
      Les visages
      Les livres
      Les jambes
      Les bras
      Les yeux
      Les cœurs
      Tu aimes ce qui reste ouvert
      Toujours
      De jour comme de nuit
      Les champs
      Les forêts
      Les lacs
      Les paysages de lande
      Loch Lomond
      Cap Fréhel
      Starnberger See in Bayern
      L’appel de l’océan
      Le vent qui fouette la peau
      Tous les oiseaux
      Tous les cieux ouverts
      Aux dieux tutélaires
      Au je-ne-sais-quoi
      Au promeneur solitaire
      Au mouvement
      A la danse
      A la nage
      Aux nuages
      Au partage
      A l’ivresse douce
      Au cœur aventureux
      A toutes ces choses enfin
      Qui laissent l’esprit ouvert
      En éveil
      Et qui font qu’on s’émerveille encore
      D’un rien
      D’un sourire
      D’une épaule douce
      D’une pierre trouvée sur le chemin.
    • IL BRUINE

      Il bruine

      Il bruine partout

      Sur les lunettes

      Et dans la tête

      Il bruine 

      Comme un chagrin

      Venu de loin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Il bruine dehors

      Il bruine dedans

      Les vitres pleurent

      Un vieux chagrin

      Tout suinte l’iode

      Et les embruns

      La plage brouillée

      La mer partout changée

      En fumée froide

      Un café tremblote

      Dans l’air marin

      Néons malingres

      On pousse la porte

      Bottes et cirés

      Ont élu domicile

      Il bruine encore

      C’est certain

      Mais la bière brille

      Entre les mains

      On se boit un coup

      Et puis un autre

      On oublie le crachin

      La mer fondue grise

      Comme un noyé

      Bottes et cirés

      Bavardent au débotté

      Et on espère

      Qu’on sortira bientôt

      De ce crachin

      De ce chagrin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Quand bien même

      Le soleil revenu

      Tous les deuils

      Ne seront pas effacés.

    • Retour

      J’ai laissé derrière moi la mer

      Comme une amante inassouvie

      La ville est fade 

      Confinée dans la chaleur

      Comme une petite vieille rabougrie

      Où vont ces rues sans horizon

      Sans voiles caressées par le vent

      Ces nageurs nus nageant

      A contre-courant ?

      J’erre

      Je cherche ma place

      Mes dernières pièces au bar

      Tandis que je rêve

      Aux souvenirs de la mer.

    • Nager nu

      Poème qui s’inscrit dans un projet de textes liés au monde de la plage et de la mer…

      Nager nu

      Nager à crue

      Sur un cheval d’eau

      Adieu maillot mailles liens

      Adieu ce qui retient

      L’eau rassemble

      La peau devient

      Eau flux et reflux

      Tout se fond en Un

      Un 

      Anagramme de Nu

      Tout s’unit

      La peau et l’eau

      Devenues amies

      Devenues amantes

      Tout devient sexe

      Étreinte océanique

      Soleil d’eau

      Yin et Yang

      Enlacés

      Rien n’est séparé. 

    • Interview

      Interview du 13 juillet 2025, à l’Echo Républicain, à propos de mon dernier recueil: Bois et Dérivés, éditions L’Harmattan.

    • Le Songe de la mer

      Un jour tu reviendras

      Dans le songe de la mer

      J’aurai laissé ma voix

      Dans les murmures de l’écume

      Je serai ce ressac

      Qui battra encore en toi

      J’aurai depuis longtemps

      Passé l’horizon calme

      Nulle part je ne serai

      Sinon dans ton cœur

      Qui se souviendra combien

      Il fut doux de se connaître

      Et les souvenirs seront là

      Comme ces vagues entêtantes

      Battant contre tes tempes

      Battant contre ton cœur

      Alors d’un regard tu embrasseras

      La mer aux larges épaules

      Je te verrai sans te voir

      En te serrant contre moi

      Dans le songe de la mer

      Où j’aurai disparu.

    • Le Belvédère

      Je me souviens de la maison de Ravel

      On voulait la visiter

      Mais elle était fermée ce jour-là

      Je t’ai prise en photo devant Le Belvédère

      C’était le nom de la maison

      Puis on s’est promené dans les petites rues

      Aux façades de maison de poupée

      Me rappelant que Ravel collectionnait les jouets

      Et qu’on ne lui connaissait encore amour féminin

      Travaillant sans relâche ses partitions jusqu’à l’ennui

      L’église était belle et toi aussi

      Belle cela rimait bien avec Ravel

      Tu m’as dit Je vivrais bien ici

      La campagne tout près de Paris

      Et je me suis vu avec toi dans une grande maison

      Où chacun aurait été libre de vivre sa vie

      On a bu des blancs sous une tonnelle

      On n’avait pas envie de rentrer

      On touchait là un petit paradis

      Fait de maisons sages et de roses trémières

      Encore un dernier verre et c’en serait fini

      Du petit paradis et de cette grande maison

      Où nous ne vivrions jamais

      Jamais nous n’avons revu la maison de Ravel

      Tu es partie vivre ailleurs

      Ailleurs c’est toujours mieux qu’ici

      On n’a pas à attacher son cœur

      Qui tôt ou tard se flétrit

      Comme les roses trémières. 

    • VILLA OUVERTE

      VILLA OUVERTE, poème. ©Pascal Hérault.

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      Le parfum des pins dans les dunes

      Je me souviens d’une villa ouverte au vent

      On y allait et venait au gré des marées

      Et des amours conjugués au plaisir de la voile

      On appareillait dans la lumière du matin

      La peau léchée d’écume et de soleil frais

      Vers des routes paresseuses bordées de criques

      On naviguait à vue en riant et en chantant

      On sautait dans l’eau sombre au large du littoral

      La plage au loin s’étirait comme un corps mince

      Plus tard on revenait par vent arrière le spi déployé

      Comme un étendard de joie et d’insouciance

      Les corps essorés d’embruns et de soleil salé

      On s’enfonçait mollement sur le rivage

      Fatigués et ravis d’avoir communié avec la mer

      La faim au ventre comme des naufragés sans blessures

      Plus tard encore dans la villa ouverte au vent

      On partageait le sable et le feu sur la terrasse fraîche

      Dévolue au festin des amours et du vin

      L’avenir se nommait Soleil couchant

      Tout serait beau le lendemain inéluctablement beau

      On s’endormait dans des parfums d’iode et de pins

      Puis à nouveau la plage nous appelait dès le matin

      Comme un royaume une main accueillante

      Qui nous entrainait encore vers l’appel du vent

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      J’ai dû toucher là à un paradis qui ne reviendra plus

      Mais je le sens encore dans mon cœur d’ombre

      Quand je foule le sable de mes souvenirs à la nuit tombée

      Sur la plage où dorment les gréments et le vent de demain.

    • Hello World!

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    • Ton silence

      Je tourne dans les rues
      Comme je tourne dans ma tête
      Prisonnier d’une quête
      Sans but

      Thésée sans labyrinthe
      Chevalier sans Graal
      Ployant sous la grêle
      Des souvenirs

      Qui pour m’abriter ?
      Pas tes bras sans épaules
      Pas ton cœur mis à sécher
      Sur la corde de la Raison

      Je tourne dans ma tête
      Comme je tourne dans les rues
      Te cherchant aux carrefours
      Cherchant mon visage

      Sans reflet est mon visage
      N’imprimant que le mur
      D’un labyrinthe de mots
      Bruissant de ta voix

      Qui s’est tue.
    • Hellebore


      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le ciel au-dessus de ma tête
      Comme la terre sous mes pas

      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le soleil sur l’eau gelée
      Comme la fleur en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Dans cette répétition des mots
      Qui te ferait advenir

      Comme la première fois
      Où je t’ai reconnue
      Moi qui ignorais tout de toi

      Moi qui ne voyais plus le ciel
      Ni la terre sous mes pas
      Et gelé comme l’eau en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Non pour retenir
      Mais pour faire advenir

      La fleur en hiver
      L’épaule douce des mots
      A la commissure de tes lèvres.

    • Nouvelle parution.

      Mon quatrième recueil de poèmes commencé en Octobre 2024.

      Recueil de poèmes entamé en Octobre 2024. Tout est sur la quatrième de couverture…

      https://www.editions-harmattan.fr/…/l-horizon-de…/80382

    • Cécité du coeur

      Tu étais le jour en pleine nuit
      Quand tu ouvrais mon cœur

      Qu’as-tu fait du tien
      Offert à celui qui le ferme ?

      Tu es devenue la nuit
      Dans le jour de mon cœur

      Et tes yeux ouverts
      Restent fermés sur les miens.
    • Désir entêtant

      Tu es ce désir entêtant
      Sans tête ni visage
      Toi l’Effacée
      Dérobée à ma vue

      Souvent tu me reviens
      Quand je n’attends plus rien
      Sinon de te revoir
      Comme la première fois

      Fausse croyance
      Dirais-tu
      On ne retourne pas en enfance
      Quand on a tout perdu

      Mais tu me reviens quand même
      Dans la nuit nue
      Quand s’ouvre les yeux de l’insomnie
      Sur ton corps en absence.
    • Terminus

      Je reprends le train
      De Paris vers la Beauce
      Je refais le chemin à l’envers
      Tu n’es pas dans le train
      Tu n’y es plus depuis longtemps
      Les champs sont encore verts
      J’avais une main sur ton genou
      Tu portais une robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau

      Je refais le chemin à l’envers
      Tu es toujours dans mes pensées
      Mais le wagon est vide
      Et chaque gare à l’arrêt me ramène
      Au quai que tu as quitté
      Sans te retourner
      Dans un manteau d’hiver masquant
      Peut-être ton sourire ou tes larmes
      Je ne l’ai jamais su

      Ce que je sais seulement
      C’est que tu es toujours en moi
      Comme un coquelicot rebelle
      Qui tache ceux qui le touchent
      Rouge était ta couleur
      C’était la mienne aussi
      Rouge ta robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau
      Rouge mon cœur lourd

      A présent le train arrive en gare
      Non je n’ai rien oublié sur la banquette
      Le wagon est vide et sans voix
      Pour me dire : Je suis bien avec toi
      Impossible de refaire le chemin à l’envers
      Il faut sortir se cogner à la foule
      Prendre le visage des autres sans amour
      Avancer avancer encore vers la sortie
      Vers l’abime de solitude.
    • Fin du jour

      FIN DU JOUR, poème. Par Pascal Hérault.
      C’est la fin du jour
      L’heure que je n’aime pas
      Les volets se ferment
      Et les visages aussi
      Chacun dans sa tanière
      A ramasser la poussière
      Du jour fini

      D’aucuns disent
      C’était une belle journée
      D’autres encore
      Vraiment une journée pourrie

      Chacun dans sa tanière
      Ramasse sa poussière
      Où brillent des étoiles
      Ou des soleils morts

      Ainsi je vais par les rues
      Dérivant dans mon poème
      Sans trouver d’issue
      Les volets sont fermés
      Et les visages aussi.
    • Le Feu follet

      
      
      
      
      
      Il pleut à verse
      J’écoute l’eau couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je n’ai jamais eu d’attirance pour les gens heureux
      Je connais trop leurs mensonges
      Un portefeuille bien garni
      Une belle cuisine aménagée
      Une nouvelle vie après le sport
      Fais-moi l’amour chéri
      N’oublie pas ton Viagra

      On partira
      Comme on est né
      Dans les cris et les larmes
      Tout le monde assemblé
      Autour du malade
      Ou bien
      La solitude d’une chambre d’hôpital
      Merci de nettoyer la 264
      Un nouveau patient attend
      On fait ce qu’on peut avec les médicaments
      Il ne va pas tarder à crever

      Ou bien encore
      Si on a du courage
      Compter sur le Smith & Wesson 9mm
      Posé sur le chevet du soir
      Une balle suffit
      Viser le cœur
      Viser la bouche
      Repeindre la chambre en rouge
      Pour lui donner un air ensoleillé
      Mais c’est compliqué

      Il faut aller chez l’armurier
      Bonjour je cherche une balle qui tue
      Et produire aussi comble de la vertu
      Un permis de port d’arme
      Pour se zigouiller

      Depuis que je le sais
      L’idée de mourir a jeté sur moi
      Son ombre fatale
      Je n’y comprends que dalle
      A ces philosophes du Carpe Diem
      J’ai beau profiter
      Je vois toujours ma mort
      Se profiler
      Sur l’écran du GPS

      Où faut-il aller ?
      Où est la direction ?
      Pourquoi cette déviation ?
      Je voudrais rentrer chez moi
      Dans ma maison aux murs de charbon
      Sur lesquelles je dessine parfois
      Un oiseau libre
      Une empreinte sur le sable de la plage
      Un bouquet de pivoines explosé de blancheur

      Il pleut à verse
      J’écoute la pluie couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je suis cela
      Un feu follet
      Dont la lumière vive et brève
      Sera bientôt avalée par la nuit

      Les gens heureux
      Passez votre chemin
      Vous verrez bien qu’un jour
      En dépit du butin
      D’autres prendront votre tour
      Alors plus rien
      Seulement le mauvais jour
      La pluie qui tombe
      La pluie qui tombe à verse
      Et s’en va se jeter au fond du caniveau.

    • Dressage

      Je suis dans ton silence

      Comme un lion en cage

      Je rugis

      Tu te tais

      Je me fais docile

      Tu te tais

      Je t’envoie des mots de mer

      Tu te tais

      Comme la marée en son reflux

      Ainsi va ton dressage

      Qu’à la fin je me tais

      Emmuré dans mes mots

      Doux et durs

      Comme tes ongles acérés

      Reflets de ton propre langage.

    • Prière sans visage

      Je me suis dit
      Va écrire un poème
      Avant que la nuit tombe
      J’ai besoin d’entendre ta voix
      J’ai besoin de voir ton visage

      Alors j’ai écrit ce poème
      Avec mon cœur
      Avec mes doigts
      Te caressant dans la chambre nue
      Comme je faisais autrefois

      Puis j’ai éteint la lampe
      J’ai attendu que tu répondes
      Nulle voix
      Nul visage
      Juste le silence de la nuit.
    • Violence

      En moi tu as insufflé
      La griffe et le miel
      La caresse et le désordre
      Le chaos et la mer étale
      Le désir de l’attente
      Et la torture du silence

      En moi tu as déposé tout cela
      Sans vraiment y croire
      Comme on passe d’une pièce à l’autre
      Comme on feuillette un livre
      Qui bientôt tombera des mains

      Et à présent tout est là encore
      Tout est là sans usure
      Et sans usage
      La pièce tes mains le livre ouvert
      Refusés verrouillés cadenassés
      Par le rasoir de ton silence

      Tu as changé de quai
      Sans me dire au revoir.
    • Flux et reflux

      Si lointaine
      Et dans mon cœur

      La mer reflue
      Tu apparais

      Monte le soir
      Mon cœur se serre

      La mer reflue
      Où es-tu ?

      Dans mon cœur
      Et si lointaine

      Monte la mer
      Mon cœur déborde.

    • Rester ouvert

      Il est tard
      Dans la rue on ferme les volets
      Tu n’aimes pas ce qui se ferme
      Tu ne l’as jamais aimé
      Les volets
      Les cafés
      Les chemins
      Les visages
      Les livres
      Les jambes
      Les bras
      Les yeux
      Les cœurs
      Tu aimes ce qui reste ouvert
      Toujours
      De jour comme de nuit
      Les champs
      Les forêts
      Les lacs
      Les paysages de lande
      Loch Lomond
      Cap Fréhel
      Starnberger See in Bayern
      L’appel de l’océan
      Le vent qui fouette la peau
      Tous les oiseaux
      Tous les cieux ouverts
      Aux dieux tutélaires
      Au je-ne-sais-quoi
      Au promeneur solitaire
      Au mouvement
      A la danse
      A la nage
      Aux nuages
      Au partage
      A l’ivresse douce
      Au cœur aventureux
      A toutes ces choses enfin
      Qui laissent l’esprit ouvert
      En éveil
      Et qui font qu’on s’émerveille encore
      D’un rien
      D’un sourire
      D’une épaule douce
      D’une pierre trouvée sur le chemin.
    • IL BRUINE

      Il bruine

      Il bruine partout

      Sur les lunettes

      Et dans la tête

      Il bruine 

      Comme un chagrin

      Venu de loin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Il bruine dehors

      Il bruine dedans

      Les vitres pleurent

      Un vieux chagrin

      Tout suinte l’iode

      Et les embruns

      La plage brouillée

      La mer partout changée

      En fumée froide

      Un café tremblote

      Dans l’air marin

      Néons malingres

      On pousse la porte

      Bottes et cirés

      Ont élu domicile

      Il bruine encore

      C’est certain

      Mais la bière brille

      Entre les mains

      On se boit un coup

      Et puis un autre

      On oublie le crachin

      La mer fondue grise

      Comme un noyé

      Bottes et cirés

      Bavardent au débotté

      Et on espère

      Qu’on sortira bientôt

      De ce crachin

      De ce chagrin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Quand bien même

      Le soleil revenu

      Tous les deuils

      Ne seront pas effacés.

    • Retour

      J’ai laissé derrière moi la mer

      Comme une amante inassouvie

      La ville est fade 

      Confinée dans la chaleur

      Comme une petite vieille rabougrie

      Où vont ces rues sans horizon

      Sans voiles caressées par le vent

      Ces nageurs nus nageant

      A contre-courant ?

      J’erre

      Je cherche ma place

      Mes dernières pièces au bar

      Tandis que je rêve

      Aux souvenirs de la mer.

    • Nager nu

      Poème qui s’inscrit dans un projet de textes liés au monde de la plage et de la mer…

      Nager nu

      Nager à crue

      Sur un cheval d’eau

      Adieu maillot mailles liens

      Adieu ce qui retient

      L’eau rassemble

      La peau devient

      Eau flux et reflux

      Tout se fond en Un

      Un 

      Anagramme de Nu

      Tout s’unit

      La peau et l’eau

      Devenues amies

      Devenues amantes

      Tout devient sexe

      Étreinte océanique

      Soleil d’eau

      Yin et Yang

      Enlacés

      Rien n’est séparé. 

    • Interview

      Interview du 13 juillet 2025, à l’Echo Républicain, à propos de mon dernier recueil: Bois et Dérivés, éditions L’Harmattan.

    • Le Songe de la mer

      Un jour tu reviendras

      Dans le songe de la mer

      J’aurai laissé ma voix

      Dans les murmures de l’écume

      Je serai ce ressac

      Qui battra encore en toi

      J’aurai depuis longtemps

      Passé l’horizon calme

      Nulle part je ne serai

      Sinon dans ton cœur

      Qui se souviendra combien

      Il fut doux de se connaître

      Et les souvenirs seront là

      Comme ces vagues entêtantes

      Battant contre tes tempes

      Battant contre ton cœur

      Alors d’un regard tu embrasseras

      La mer aux larges épaules

      Je te verrai sans te voir

      En te serrant contre moi

      Dans le songe de la mer

      Où j’aurai disparu.

    • Le Belvédère

      Je me souviens de la maison de Ravel

      On voulait la visiter

      Mais elle était fermée ce jour-là

      Je t’ai prise en photo devant Le Belvédère

      C’était le nom de la maison

      Puis on s’est promené dans les petites rues

      Aux façades de maison de poupée

      Me rappelant que Ravel collectionnait les jouets

      Et qu’on ne lui connaissait encore amour féminin

      Travaillant sans relâche ses partitions jusqu’à l’ennui

      L’église était belle et toi aussi

      Belle cela rimait bien avec Ravel

      Tu m’as dit Je vivrais bien ici

      La campagne tout près de Paris

      Et je me suis vu avec toi dans une grande maison

      Où chacun aurait été libre de vivre sa vie

      On a bu des blancs sous une tonnelle

      On n’avait pas envie de rentrer

      On touchait là un petit paradis

      Fait de maisons sages et de roses trémières

      Encore un dernier verre et c’en serait fini

      Du petit paradis et de cette grande maison

      Où nous ne vivrions jamais

      Jamais nous n’avons revu la maison de Ravel

      Tu es partie vivre ailleurs

      Ailleurs c’est toujours mieux qu’ici

      On n’a pas à attacher son cœur

      Qui tôt ou tard se flétrit

      Comme les roses trémières. 

    • VILLA OUVERTE

      VILLA OUVERTE, poème. ©Pascal Hérault.

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      Le parfum des pins dans les dunes

      Je me souviens d’une villa ouverte au vent

      On y allait et venait au gré des marées

      Et des amours conjugués au plaisir de la voile

      On appareillait dans la lumière du matin

      La peau léchée d’écume et de soleil frais

      Vers des routes paresseuses bordées de criques

      On naviguait à vue en riant et en chantant

      On sautait dans l’eau sombre au large du littoral

      La plage au loin s’étirait comme un corps mince

      Plus tard on revenait par vent arrière le spi déployé

      Comme un étendard de joie et d’insouciance

      Les corps essorés d’embruns et de soleil salé

      On s’enfonçait mollement sur le rivage

      Fatigués et ravis d’avoir communié avec la mer

      La faim au ventre comme des naufragés sans blessures

      Plus tard encore dans la villa ouverte au vent

      On partageait le sable et le feu sur la terrasse fraîche

      Dévolue au festin des amours et du vin

      L’avenir se nommait Soleil couchant

      Tout serait beau le lendemain inéluctablement beau

      On s’endormait dans des parfums d’iode et de pins

      Puis à nouveau la plage nous appelait dès le matin

      Comme un royaume une main accueillante

      Qui nous entrainait encore vers l’appel du vent

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      J’ai dû toucher là à un paradis qui ne reviendra plus

      Mais je le sens encore dans mon cœur d’ombre

      Quand je foule le sable de mes souvenirs à la nuit tombée

      Sur la plage où dorment les gréments et le vent de demain.

    • Hello World!

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    • Ton silence

      Je tourne dans les rues
      Comme je tourne dans ma tête
      Prisonnier d’une quête
      Sans but

      Thésée sans labyrinthe
      Chevalier sans Graal
      Ployant sous la grêle
      Des souvenirs

      Qui pour m’abriter ?
      Pas tes bras sans épaules
      Pas ton cœur mis à sécher
      Sur la corde de la Raison

      Je tourne dans ma tête
      Comme je tourne dans les rues
      Te cherchant aux carrefours
      Cherchant mon visage

      Sans reflet est mon visage
      N’imprimant que le mur
      D’un labyrinthe de mots
      Bruissant de ta voix

      Qui s’est tue.
    • Hellebore


      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le ciel au-dessus de ma tête
      Comme la terre sous mes pas

      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le soleil sur l’eau gelée
      Comme la fleur en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Dans cette répétition des mots
      Qui te ferait advenir

      Comme la première fois
      Où je t’ai reconnue
      Moi qui ignorais tout de toi

      Moi qui ne voyais plus le ciel
      Ni la terre sous mes pas
      Et gelé comme l’eau en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Non pour retenir
      Mais pour faire advenir

      La fleur en hiver
      L’épaule douce des mots
      A la commissure de tes lèvres.

    • Nouvelle parution.

      Mon quatrième recueil de poèmes commencé en Octobre 2024.

      Recueil de poèmes entamé en Octobre 2024. Tout est sur la quatrième de couverture…

      https://www.editions-harmattan.fr/…/l-horizon-de…/80382

    • Cécité du coeur

      Tu étais le jour en pleine nuit
      Quand tu ouvrais mon cœur

      Qu’as-tu fait du tien
      Offert à celui qui le ferme ?

      Tu es devenue la nuit
      Dans le jour de mon cœur

      Et tes yeux ouverts
      Restent fermés sur les miens.
    • Désir entêtant

      Tu es ce désir entêtant
      Sans tête ni visage
      Toi l’Effacée
      Dérobée à ma vue

      Souvent tu me reviens
      Quand je n’attends plus rien
      Sinon de te revoir
      Comme la première fois

      Fausse croyance
      Dirais-tu
      On ne retourne pas en enfance
      Quand on a tout perdu

      Mais tu me reviens quand même
      Dans la nuit nue
      Quand s’ouvre les yeux de l’insomnie
      Sur ton corps en absence.
    • Terminus

      Je reprends le train
      De Paris vers la Beauce
      Je refais le chemin à l’envers
      Tu n’es pas dans le train
      Tu n’y es plus depuis longtemps
      Les champs sont encore verts
      J’avais une main sur ton genou
      Tu portais une robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau

      Je refais le chemin à l’envers
      Tu es toujours dans mes pensées
      Mais le wagon est vide
      Et chaque gare à l’arrêt me ramène
      Au quai que tu as quitté
      Sans te retourner
      Dans un manteau d’hiver masquant
      Peut-être ton sourire ou tes larmes
      Je ne l’ai jamais su

      Ce que je sais seulement
      C’est que tu es toujours en moi
      Comme un coquelicot rebelle
      Qui tache ceux qui le touchent
      Rouge était ta couleur
      C’était la mienne aussi
      Rouge ta robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau
      Rouge mon cœur lourd

      A présent le train arrive en gare
      Non je n’ai rien oublié sur la banquette
      Le wagon est vide et sans voix
      Pour me dire : Je suis bien avec toi
      Impossible de refaire le chemin à l’envers
      Il faut sortir se cogner à la foule
      Prendre le visage des autres sans amour
      Avancer avancer encore vers la sortie
      Vers l’abime de solitude.
    • Fin du jour

      FIN DU JOUR, poème. Par Pascal Hérault.
      C’est la fin du jour
      L’heure que je n’aime pas
      Les volets se ferment
      Et les visages aussi
      Chacun dans sa tanière
      A ramasser la poussière
      Du jour fini

      D’aucuns disent
      C’était une belle journée
      D’autres encore
      Vraiment une journée pourrie

      Chacun dans sa tanière
      Ramasse sa poussière
      Où brillent des étoiles
      Ou des soleils morts

      Ainsi je vais par les rues
      Dérivant dans mon poème
      Sans trouver d’issue
      Les volets sont fermés
      Et les visages aussi.
    • Le Feu follet

      
      
      
      
      
      Il pleut à verse
      J’écoute l’eau couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je n’ai jamais eu d’attirance pour les gens heureux
      Je connais trop leurs mensonges
      Un portefeuille bien garni
      Une belle cuisine aménagée
      Une nouvelle vie après le sport
      Fais-moi l’amour chéri
      N’oublie pas ton Viagra

      On partira
      Comme on est né
      Dans les cris et les larmes
      Tout le monde assemblé
      Autour du malade
      Ou bien
      La solitude d’une chambre d’hôpital
      Merci de nettoyer la 264
      Un nouveau patient attend
      On fait ce qu’on peut avec les médicaments
      Il ne va pas tarder à crever

      Ou bien encore
      Si on a du courage
      Compter sur le Smith & Wesson 9mm
      Posé sur le chevet du soir
      Une balle suffit
      Viser le cœur
      Viser la bouche
      Repeindre la chambre en rouge
      Pour lui donner un air ensoleillé
      Mais c’est compliqué

      Il faut aller chez l’armurier
      Bonjour je cherche une balle qui tue
      Et produire aussi comble de la vertu
      Un permis de port d’arme
      Pour se zigouiller

      Depuis que je le sais
      L’idée de mourir a jeté sur moi
      Son ombre fatale
      Je n’y comprends que dalle
      A ces philosophes du Carpe Diem
      J’ai beau profiter
      Je vois toujours ma mort
      Se profiler
      Sur l’écran du GPS

      Où faut-il aller ?
      Où est la direction ?
      Pourquoi cette déviation ?
      Je voudrais rentrer chez moi
      Dans ma maison aux murs de charbon
      Sur lesquelles je dessine parfois
      Un oiseau libre
      Une empreinte sur le sable de la plage
      Un bouquet de pivoines explosé de blancheur

      Il pleut à verse
      J’écoute la pluie couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je suis cela
      Un feu follet
      Dont la lumière vive et brève
      Sera bientôt avalée par la nuit

      Les gens heureux
      Passez votre chemin
      Vous verrez bien qu’un jour
      En dépit du butin
      D’autres prendront votre tour
      Alors plus rien
      Seulement le mauvais jour
      La pluie qui tombe
      La pluie qui tombe à verse
      Et s’en va se jeter au fond du caniveau.

    • Dressage

      Je suis dans ton silence

      Comme un lion en cage

      Je rugis

      Tu te tais

      Je me fais docile

      Tu te tais

      Je t’envoie des mots de mer

      Tu te tais

      Comme la marée en son reflux

      Ainsi va ton dressage

      Qu’à la fin je me tais

      Emmuré dans mes mots

      Doux et durs

      Comme tes ongles acérés

      Reflets de ton propre langage.

    • Prière sans visage

      Je me suis dit
      Va écrire un poème
      Avant que la nuit tombe
      J’ai besoin d’entendre ta voix
      J’ai besoin de voir ton visage

      Alors j’ai écrit ce poème
      Avec mon cœur
      Avec mes doigts
      Te caressant dans la chambre nue
      Comme je faisais autrefois

      Puis j’ai éteint la lampe
      J’ai attendu que tu répondes
      Nulle voix
      Nul visage
      Juste le silence de la nuit.
    • Violence

      En moi tu as insufflé
      La griffe et le miel
      La caresse et le désordre
      Le chaos et la mer étale
      Le désir de l’attente
      Et la torture du silence

      En moi tu as déposé tout cela
      Sans vraiment y croire
      Comme on passe d’une pièce à l’autre
      Comme on feuillette un livre
      Qui bientôt tombera des mains

      Et à présent tout est là encore
      Tout est là sans usure
      Et sans usage
      La pièce tes mains le livre ouvert
      Refusés verrouillés cadenassés
      Par le rasoir de ton silence

      Tu as changé de quai
      Sans me dire au revoir.
    • Flux et reflux

      Si lointaine
      Et dans mon cœur

      La mer reflue
      Tu apparais

      Monte le soir
      Mon cœur se serre

      La mer reflue
      Où es-tu ?

      Dans mon cœur
      Et si lointaine

      Monte la mer
      Mon cœur déborde.

    • Rester ouvert

      Il est tard
      Dans la rue on ferme les volets
      Tu n’aimes pas ce qui se ferme
      Tu ne l’as jamais aimé
      Les volets
      Les cafés
      Les chemins
      Les visages
      Les livres
      Les jambes
      Les bras
      Les yeux
      Les cœurs
      Tu aimes ce qui reste ouvert
      Toujours
      De jour comme de nuit
      Les champs
      Les forêts
      Les lacs
      Les paysages de lande
      Loch Lomond
      Cap Fréhel
      Starnberger See in Bayern
      L’appel de l’océan
      Le vent qui fouette la peau
      Tous les oiseaux
      Tous les cieux ouverts
      Aux dieux tutélaires
      Au je-ne-sais-quoi
      Au promeneur solitaire
      Au mouvement
      A la danse
      A la nage
      Aux nuages
      Au partage
      A l’ivresse douce
      Au cœur aventureux
      A toutes ces choses enfin
      Qui laissent l’esprit ouvert
      En éveil
      Et qui font qu’on s’émerveille encore
      D’un rien
      D’un sourire
      D’une épaule douce
      D’une pierre trouvée sur le chemin.
    • IL BRUINE

      Il bruine

      Il bruine partout

      Sur les lunettes

      Et dans la tête

      Il bruine 

      Comme un chagrin

      Venu de loin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Il bruine dehors

      Il bruine dedans

      Les vitres pleurent

      Un vieux chagrin

      Tout suinte l’iode

      Et les embruns

      La plage brouillée

      La mer partout changée

      En fumée froide

      Un café tremblote

      Dans l’air marin

      Néons malingres

      On pousse la porte

      Bottes et cirés

      Ont élu domicile

      Il bruine encore

      C’est certain

      Mais la bière brille

      Entre les mains

      On se boit un coup

      Et puis un autre

      On oublie le crachin

      La mer fondue grise

      Comme un noyé

      Bottes et cirés

      Bavardent au débotté

      Et on espère

      Qu’on sortira bientôt

      De ce crachin

      De ce chagrin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Quand bien même

      Le soleil revenu

      Tous les deuils

      Ne seront pas effacés.

    • Retour

      J’ai laissé derrière moi la mer

      Comme une amante inassouvie

      La ville est fade 

      Confinée dans la chaleur

      Comme une petite vieille rabougrie

      Où vont ces rues sans horizon

      Sans voiles caressées par le vent

      Ces nageurs nus nageant

      A contre-courant ?

      J’erre

      Je cherche ma place

      Mes dernières pièces au bar

      Tandis que je rêve

      Aux souvenirs de la mer.

    • Nager nu

      Poème qui s’inscrit dans un projet de textes liés au monde de la plage et de la mer…

      Nager nu

      Nager à crue

      Sur un cheval d’eau

      Adieu maillot mailles liens

      Adieu ce qui retient

      L’eau rassemble

      La peau devient

      Eau flux et reflux

      Tout se fond en Un

      Un 

      Anagramme de Nu

      Tout s’unit

      La peau et l’eau

      Devenues amies

      Devenues amantes

      Tout devient sexe

      Étreinte océanique

      Soleil d’eau

      Yin et Yang

      Enlacés

      Rien n’est séparé. 

    • Interview

      Interview du 13 juillet 2025, à l’Echo Républicain, à propos de mon dernier recueil: Bois et Dérivés, éditions L’Harmattan.

    • Le Songe de la mer

      Un jour tu reviendras

      Dans le songe de la mer

      J’aurai laissé ma voix

      Dans les murmures de l’écume

      Je serai ce ressac

      Qui battra encore en toi

      J’aurai depuis longtemps

      Passé l’horizon calme

      Nulle part je ne serai

      Sinon dans ton cœur

      Qui se souviendra combien

      Il fut doux de se connaître

      Et les souvenirs seront là

      Comme ces vagues entêtantes

      Battant contre tes tempes

      Battant contre ton cœur

      Alors d’un regard tu embrasseras

      La mer aux larges épaules

      Je te verrai sans te voir

      En te serrant contre moi

      Dans le songe de la mer

      Où j’aurai disparu.

    • Le Belvédère

      Je me souviens de la maison de Ravel

      On voulait la visiter

      Mais elle était fermée ce jour-là

      Je t’ai prise en photo devant Le Belvédère

      C’était le nom de la maison

      Puis on s’est promené dans les petites rues

      Aux façades de maison de poupée

      Me rappelant que Ravel collectionnait les jouets

      Et qu’on ne lui connaissait encore amour féminin

      Travaillant sans relâche ses partitions jusqu’à l’ennui

      L’église était belle et toi aussi

      Belle cela rimait bien avec Ravel

      Tu m’as dit Je vivrais bien ici

      La campagne tout près de Paris

      Et je me suis vu avec toi dans une grande maison

      Où chacun aurait été libre de vivre sa vie

      On a bu des blancs sous une tonnelle

      On n’avait pas envie de rentrer

      On touchait là un petit paradis

      Fait de maisons sages et de roses trémières

      Encore un dernier verre et c’en serait fini

      Du petit paradis et de cette grande maison

      Où nous ne vivrions jamais

      Jamais nous n’avons revu la maison de Ravel

      Tu es partie vivre ailleurs

      Ailleurs c’est toujours mieux qu’ici

      On n’a pas à attacher son cœur

      Qui tôt ou tard se flétrit

      Comme les roses trémières. 

    • VILLA OUVERTE

      VILLA OUVERTE, poème. ©Pascal Hérault.

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      Le parfum des pins dans les dunes

      Je me souviens d’une villa ouverte au vent

      On y allait et venait au gré des marées

      Et des amours conjugués au plaisir de la voile

      On appareillait dans la lumière du matin

      La peau léchée d’écume et de soleil frais

      Vers des routes paresseuses bordées de criques

      On naviguait à vue en riant et en chantant

      On sautait dans l’eau sombre au large du littoral

      La plage au loin s’étirait comme un corps mince

      Plus tard on revenait par vent arrière le spi déployé

      Comme un étendard de joie et d’insouciance

      Les corps essorés d’embruns et de soleil salé

      On s’enfonçait mollement sur le rivage

      Fatigués et ravis d’avoir communié avec la mer

      La faim au ventre comme des naufragés sans blessures

      Plus tard encore dans la villa ouverte au vent

      On partageait le sable et le feu sur la terrasse fraîche

      Dévolue au festin des amours et du vin

      L’avenir se nommait Soleil couchant

      Tout serait beau le lendemain inéluctablement beau

      On s’endormait dans des parfums d’iode et de pins

      Puis à nouveau la plage nous appelait dès le matin

      Comme un royaume une main accueillante

      Qui nous entrainait encore vers l’appel du vent

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      J’ai dû toucher là à un paradis qui ne reviendra plus

      Mais je le sens encore dans mon cœur d’ombre

      Quand je foule le sable de mes souvenirs à la nuit tombée

      Sur la plage où dorment les gréments et le vent de demain.

    • Hello World!

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    • Ton silence

      Je tourne dans les rues
      Comme je tourne dans ma tête
      Prisonnier d’une quête
      Sans but

      Thésée sans labyrinthe
      Chevalier sans Graal
      Ployant sous la grêle
      Des souvenirs

      Qui pour m’abriter ?
      Pas tes bras sans épaules
      Pas ton cœur mis à sécher
      Sur la corde de la Raison

      Je tourne dans ma tête
      Comme je tourne dans les rues
      Te cherchant aux carrefours
      Cherchant mon visage

      Sans reflet est mon visage
      N’imprimant que le mur
      D’un labyrinthe de mots
      Bruissant de ta voix

      Qui s’est tue.
    • Hellebore


      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le ciel au-dessus de ma tête
      Comme la terre sous mes pas

      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le soleil sur l’eau gelée
      Comme la fleur en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Dans cette répétition des mots
      Qui te ferait advenir

      Comme la première fois
      Où je t’ai reconnue
      Moi qui ignorais tout de toi

      Moi qui ne voyais plus le ciel
      Ni la terre sous mes pas
      Et gelé comme l’eau en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Non pour retenir
      Mais pour faire advenir

      La fleur en hiver
      L’épaule douce des mots
      A la commissure de tes lèvres.

    • Nouvelle parution.

      Mon quatrième recueil de poèmes commencé en Octobre 2024.

      Recueil de poèmes entamé en Octobre 2024. Tout est sur la quatrième de couverture…

      https://www.editions-harmattan.fr/…/l-horizon-de…/80382

    • Cécité du coeur

      Tu étais le jour en pleine nuit
      Quand tu ouvrais mon cœur

      Qu’as-tu fait du tien
      Offert à celui qui le ferme ?

      Tu es devenue la nuit
      Dans le jour de mon cœur

      Et tes yeux ouverts
      Restent fermés sur les miens.
    • Désir entêtant

      Tu es ce désir entêtant
      Sans tête ni visage
      Toi l’Effacée
      Dérobée à ma vue

      Souvent tu me reviens
      Quand je n’attends plus rien
      Sinon de te revoir
      Comme la première fois

      Fausse croyance
      Dirais-tu
      On ne retourne pas en enfance
      Quand on a tout perdu

      Mais tu me reviens quand même
      Dans la nuit nue
      Quand s’ouvre les yeux de l’insomnie
      Sur ton corps en absence.
    • Terminus

      Je reprends le train
      De Paris vers la Beauce
      Je refais le chemin à l’envers
      Tu n’es pas dans le train
      Tu n’y es plus depuis longtemps
      Les champs sont encore verts
      J’avais une main sur ton genou
      Tu portais une robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau

      Je refais le chemin à l’envers
      Tu es toujours dans mes pensées
      Mais le wagon est vide
      Et chaque gare à l’arrêt me ramène
      Au quai que tu as quitté
      Sans te retourner
      Dans un manteau d’hiver masquant
      Peut-être ton sourire ou tes larmes
      Je ne l’ai jamais su

      Ce que je sais seulement
      C’est que tu es toujours en moi
      Comme un coquelicot rebelle
      Qui tache ceux qui le touchent
      Rouge était ta couleur
      C’était la mienne aussi
      Rouge ta robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau
      Rouge mon cœur lourd

      A présent le train arrive en gare
      Non je n’ai rien oublié sur la banquette
      Le wagon est vide et sans voix
      Pour me dire : Je suis bien avec toi
      Impossible de refaire le chemin à l’envers
      Il faut sortir se cogner à la foule
      Prendre le visage des autres sans amour
      Avancer avancer encore vers la sortie
      Vers l’abime de solitude.
    • Fin du jour

      FIN DU JOUR, poème. Par Pascal Hérault.
      C’est la fin du jour
      L’heure que je n’aime pas
      Les volets se ferment
      Et les visages aussi
      Chacun dans sa tanière
      A ramasser la poussière
      Du jour fini

      D’aucuns disent
      C’était une belle journée
      D’autres encore
      Vraiment une journée pourrie

      Chacun dans sa tanière
      Ramasse sa poussière
      Où brillent des étoiles
      Ou des soleils morts

      Ainsi je vais par les rues
      Dérivant dans mon poème
      Sans trouver d’issue
      Les volets sont fermés
      Et les visages aussi.
    • Le Feu follet

      
      
      
      
      
      Il pleut à verse
      J’écoute l’eau couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je n’ai jamais eu d’attirance pour les gens heureux
      Je connais trop leurs mensonges
      Un portefeuille bien garni
      Une belle cuisine aménagée
      Une nouvelle vie après le sport
      Fais-moi l’amour chéri
      N’oublie pas ton Viagra

      On partira
      Comme on est né
      Dans les cris et les larmes
      Tout le monde assemblé
      Autour du malade
      Ou bien
      La solitude d’une chambre d’hôpital
      Merci de nettoyer la 264
      Un nouveau patient attend
      On fait ce qu’on peut avec les médicaments
      Il ne va pas tarder à crever

      Ou bien encore
      Si on a du courage
      Compter sur le Smith & Wesson 9mm
      Posé sur le chevet du soir
      Une balle suffit
      Viser le cœur
      Viser la bouche
      Repeindre la chambre en rouge
      Pour lui donner un air ensoleillé
      Mais c’est compliqué

      Il faut aller chez l’armurier
      Bonjour je cherche une balle qui tue
      Et produire aussi comble de la vertu
      Un permis de port d’arme
      Pour se zigouiller

      Depuis que je le sais
      L’idée de mourir a jeté sur moi
      Son ombre fatale
      Je n’y comprends que dalle
      A ces philosophes du Carpe Diem
      J’ai beau profiter
      Je vois toujours ma mort
      Se profiler
      Sur l’écran du GPS

      Où faut-il aller ?
      Où est la direction ?
      Pourquoi cette déviation ?
      Je voudrais rentrer chez moi
      Dans ma maison aux murs de charbon
      Sur lesquelles je dessine parfois
      Un oiseau libre
      Une empreinte sur le sable de la plage
      Un bouquet de pivoines explosé de blancheur

      Il pleut à verse
      J’écoute la pluie couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je suis cela
      Un feu follet
      Dont la lumière vive et brève
      Sera bientôt avalée par la nuit

      Les gens heureux
      Passez votre chemin
      Vous verrez bien qu’un jour
      En dépit du butin
      D’autres prendront votre tour
      Alors plus rien
      Seulement le mauvais jour
      La pluie qui tombe
      La pluie qui tombe à verse
      Et s’en va se jeter au fond du caniveau.

    • Dressage

      Je suis dans ton silence

      Comme un lion en cage

      Je rugis

      Tu te tais

      Je me fais docile

      Tu te tais

      Je t’envoie des mots de mer

      Tu te tais

      Comme la marée en son reflux

      Ainsi va ton dressage

      Qu’à la fin je me tais

      Emmuré dans mes mots

      Doux et durs

      Comme tes ongles acérés

      Reflets de ton propre langage.

    • Prière sans visage

      Je me suis dit
      Va écrire un poème
      Avant que la nuit tombe
      J’ai besoin d’entendre ta voix
      J’ai besoin de voir ton visage

      Alors j’ai écrit ce poème
      Avec mon cœur
      Avec mes doigts
      Te caressant dans la chambre nue
      Comme je faisais autrefois

      Puis j’ai éteint la lampe
      J’ai attendu que tu répondes
      Nulle voix
      Nul visage
      Juste le silence de la nuit.
    • Violence

      En moi tu as insufflé
      La griffe et le miel
      La caresse et le désordre
      Le chaos et la mer étale
      Le désir de l’attente
      Et la torture du silence

      En moi tu as déposé tout cela
      Sans vraiment y croire
      Comme on passe d’une pièce à l’autre
      Comme on feuillette un livre
      Qui bientôt tombera des mains

      Et à présent tout est là encore
      Tout est là sans usure
      Et sans usage
      La pièce tes mains le livre ouvert
      Refusés verrouillés cadenassés
      Par le rasoir de ton silence

      Tu as changé de quai
      Sans me dire au revoir.
    • Flux et reflux

      Si lointaine
      Et dans mon cœur

      La mer reflue
      Tu apparais

      Monte le soir
      Mon cœur se serre

      La mer reflue
      Où es-tu ?

      Dans mon cœur
      Et si lointaine

      Monte la mer
      Mon cœur déborde.

    • Rester ouvert

      Il est tard
      Dans la rue on ferme les volets
      Tu n’aimes pas ce qui se ferme
      Tu ne l’as jamais aimé
      Les volets
      Les cafés
      Les chemins
      Les visages
      Les livres
      Les jambes
      Les bras
      Les yeux
      Les cœurs
      Tu aimes ce qui reste ouvert
      Toujours
      De jour comme de nuit
      Les champs
      Les forêts
      Les lacs
      Les paysages de lande
      Loch Lomond
      Cap Fréhel
      Starnberger See in Bayern
      L’appel de l’océan
      Le vent qui fouette la peau
      Tous les oiseaux
      Tous les cieux ouverts
      Aux dieux tutélaires
      Au je-ne-sais-quoi
      Au promeneur solitaire
      Au mouvement
      A la danse
      A la nage
      Aux nuages
      Au partage
      A l’ivresse douce
      Au cœur aventureux
      A toutes ces choses enfin
      Qui laissent l’esprit ouvert
      En éveil
      Et qui font qu’on s’émerveille encore
      D’un rien
      D’un sourire
      D’une épaule douce
      D’une pierre trouvée sur le chemin.
    • IL BRUINE

      Il bruine

      Il bruine partout

      Sur les lunettes

      Et dans la tête

      Il bruine 

      Comme un chagrin

      Venu de loin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Il bruine dehors

      Il bruine dedans

      Les vitres pleurent

      Un vieux chagrin

      Tout suinte l’iode

      Et les embruns

      La plage brouillée

      La mer partout changée

      En fumée froide

      Un café tremblote

      Dans l’air marin

      Néons malingres

      On pousse la porte

      Bottes et cirés

      Ont élu domicile

      Il bruine encore

      C’est certain

      Mais la bière brille

      Entre les mains

      On se boit un coup

      Et puis un autre

      On oublie le crachin

      La mer fondue grise

      Comme un noyé

      Bottes et cirés

      Bavardent au débotté

      Et on espère

      Qu’on sortira bientôt

      De ce crachin

      De ce chagrin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Quand bien même

      Le soleil revenu

      Tous les deuils

      Ne seront pas effacés.

    • Retour

      J’ai laissé derrière moi la mer

      Comme une amante inassouvie

      La ville est fade 

      Confinée dans la chaleur

      Comme une petite vieille rabougrie

      Où vont ces rues sans horizon

      Sans voiles caressées par le vent

      Ces nageurs nus nageant

      A contre-courant ?

      J’erre

      Je cherche ma place

      Mes dernières pièces au bar

      Tandis que je rêve

      Aux souvenirs de la mer.

    • Nager nu

      Poème qui s’inscrit dans un projet de textes liés au monde de la plage et de la mer…

      Nager nu

      Nager à crue

      Sur un cheval d’eau

      Adieu maillot mailles liens

      Adieu ce qui retient

      L’eau rassemble

      La peau devient

      Eau flux et reflux

      Tout se fond en Un

      Un 

      Anagramme de Nu

      Tout s’unit

      La peau et l’eau

      Devenues amies

      Devenues amantes

      Tout devient sexe

      Étreinte océanique

      Soleil d’eau

      Yin et Yang

      Enlacés

      Rien n’est séparé. 

    • Interview

      Interview du 13 juillet 2025, à l’Echo Républicain, à propos de mon dernier recueil: Bois et Dérivés, éditions L’Harmattan.

    • Le Songe de la mer

      Un jour tu reviendras

      Dans le songe de la mer

      J’aurai laissé ma voix

      Dans les murmures de l’écume

      Je serai ce ressac

      Qui battra encore en toi

      J’aurai depuis longtemps

      Passé l’horizon calme

      Nulle part je ne serai

      Sinon dans ton cœur

      Qui se souviendra combien

      Il fut doux de se connaître

      Et les souvenirs seront là

      Comme ces vagues entêtantes

      Battant contre tes tempes

      Battant contre ton cœur

      Alors d’un regard tu embrasseras

      La mer aux larges épaules

      Je te verrai sans te voir

      En te serrant contre moi

      Dans le songe de la mer

      Où j’aurai disparu.

    • Le Belvédère

      Je me souviens de la maison de Ravel

      On voulait la visiter

      Mais elle était fermée ce jour-là

      Je t’ai prise en photo devant Le Belvédère

      C’était le nom de la maison

      Puis on s’est promené dans les petites rues

      Aux façades de maison de poupée

      Me rappelant que Ravel collectionnait les jouets

      Et qu’on ne lui connaissait encore amour féminin

      Travaillant sans relâche ses partitions jusqu’à l’ennui

      L’église était belle et toi aussi

      Belle cela rimait bien avec Ravel

      Tu m’as dit Je vivrais bien ici

      La campagne tout près de Paris

      Et je me suis vu avec toi dans une grande maison

      Où chacun aurait été libre de vivre sa vie

      On a bu des blancs sous une tonnelle

      On n’avait pas envie de rentrer

      On touchait là un petit paradis

      Fait de maisons sages et de roses trémières

      Encore un dernier verre et c’en serait fini

      Du petit paradis et de cette grande maison

      Où nous ne vivrions jamais

      Jamais nous n’avons revu la maison de Ravel

      Tu es partie vivre ailleurs

      Ailleurs c’est toujours mieux qu’ici

      On n’a pas à attacher son cœur

      Qui tôt ou tard se flétrit

      Comme les roses trémières. 

    • VILLA OUVERTE

      VILLA OUVERTE, poème. ©Pascal Hérault.

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      Le parfum des pins dans les dunes

      Je me souviens d’une villa ouverte au vent

      On y allait et venait au gré des marées

      Et des amours conjugués au plaisir de la voile

      On appareillait dans la lumière du matin

      La peau léchée d’écume et de soleil frais

      Vers des routes paresseuses bordées de criques

      On naviguait à vue en riant et en chantant

      On sautait dans l’eau sombre au large du littoral

      La plage au loin s’étirait comme un corps mince

      Plus tard on revenait par vent arrière le spi déployé

      Comme un étendard de joie et d’insouciance

      Les corps essorés d’embruns et de soleil salé

      On s’enfonçait mollement sur le rivage

      Fatigués et ravis d’avoir communié avec la mer

      La faim au ventre comme des naufragés sans blessures

      Plus tard encore dans la villa ouverte au vent

      On partageait le sable et le feu sur la terrasse fraîche

      Dévolue au festin des amours et du vin

      L’avenir se nommait Soleil couchant

      Tout serait beau le lendemain inéluctablement beau

      On s’endormait dans des parfums d’iode et de pins

      Puis à nouveau la plage nous appelait dès le matin

      Comme un royaume une main accueillante

      Qui nous entrainait encore vers l’appel du vent

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      J’ai dû toucher là à un paradis qui ne reviendra plus

      Mais je le sens encore dans mon cœur d’ombre

      Quand je foule le sable de mes souvenirs à la nuit tombée

      Sur la plage où dorment les gréments et le vent de demain.

    • Hello World!

      Welcome to WordPress! This is your first post. Edit or delete it to take the first step in your blogging journey.

    • Ton silence

      Je tourne dans les rues
      Comme je tourne dans ma tête
      Prisonnier d’une quête
      Sans but

      Thésée sans labyrinthe
      Chevalier sans Graal
      Ployant sous la grêle
      Des souvenirs

      Qui pour m’abriter ?
      Pas tes bras sans épaules
      Pas ton cœur mis à sécher
      Sur la corde de la Raison

      Je tourne dans ma tête
      Comme je tourne dans les rues
      Te cherchant aux carrefours
      Cherchant mon visage

      Sans reflet est mon visage
      N’imprimant que le mur
      D’un labyrinthe de mots
      Bruissant de ta voix

      Qui s’est tue.
    • Hellebore


      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le ciel au-dessus de ma tête
      Comme la terre sous mes pas

      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le soleil sur l’eau gelée
      Comme la fleur en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Dans cette répétition des mots
      Qui te ferait advenir

      Comme la première fois
      Où je t’ai reconnue
      Moi qui ignorais tout de toi

      Moi qui ne voyais plus le ciel
      Ni la terre sous mes pas
      Et gelé comme l’eau en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Non pour retenir
      Mais pour faire advenir

      La fleur en hiver
      L’épaule douce des mots
      A la commissure de tes lèvres.

    • Nouvelle parution.

      Mon quatrième recueil de poèmes commencé en Octobre 2024.

      Recueil de poèmes entamé en Octobre 2024. Tout est sur la quatrième de couverture…

      https://www.editions-harmattan.fr/…/l-horizon-de…/80382

    • Cécité du coeur

      Tu étais le jour en pleine nuit
      Quand tu ouvrais mon cœur

      Qu’as-tu fait du tien
      Offert à celui qui le ferme ?

      Tu es devenue la nuit
      Dans le jour de mon cœur

      Et tes yeux ouverts
      Restent fermés sur les miens.
    • Désir entêtant

      Tu es ce désir entêtant
      Sans tête ni visage
      Toi l’Effacée
      Dérobée à ma vue

      Souvent tu me reviens
      Quand je n’attends plus rien
      Sinon de te revoir
      Comme la première fois

      Fausse croyance
      Dirais-tu
      On ne retourne pas en enfance
      Quand on a tout perdu

      Mais tu me reviens quand même
      Dans la nuit nue
      Quand s’ouvre les yeux de l’insomnie
      Sur ton corps en absence.
    • Terminus

      Je reprends le train
      De Paris vers la Beauce
      Je refais le chemin à l’envers
      Tu n’es pas dans le train
      Tu n’y es plus depuis longtemps
      Les champs sont encore verts
      J’avais une main sur ton genou
      Tu portais une robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau

      Je refais le chemin à l’envers
      Tu es toujours dans mes pensées
      Mais le wagon est vide
      Et chaque gare à l’arrêt me ramène
      Au quai que tu as quitté
      Sans te retourner
      Dans un manteau d’hiver masquant
      Peut-être ton sourire ou tes larmes
      Je ne l’ai jamais su

      Ce que je sais seulement
      C’est que tu es toujours en moi
      Comme un coquelicot rebelle
      Qui tache ceux qui le touchent
      Rouge était ta couleur
      C’était la mienne aussi
      Rouge ta robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau
      Rouge mon cœur lourd

      A présent le train arrive en gare
      Non je n’ai rien oublié sur la banquette
      Le wagon est vide et sans voix
      Pour me dire : Je suis bien avec toi
      Impossible de refaire le chemin à l’envers
      Il faut sortir se cogner à la foule
      Prendre le visage des autres sans amour
      Avancer avancer encore vers la sortie
      Vers l’abime de solitude.
    • Fin du jour

      FIN DU JOUR, poème. Par Pascal Hérault.
      C’est la fin du jour
      L’heure que je n’aime pas
      Les volets se ferment
      Et les visages aussi
      Chacun dans sa tanière
      A ramasser la poussière
      Du jour fini

      D’aucuns disent
      C’était une belle journée
      D’autres encore
      Vraiment une journée pourrie

      Chacun dans sa tanière
      Ramasse sa poussière
      Où brillent des étoiles
      Ou des soleils morts

      Ainsi je vais par les rues
      Dérivant dans mon poème
      Sans trouver d’issue
      Les volets sont fermés
      Et les visages aussi.
    • Le Feu follet

      
      
      
      
      
      Il pleut à verse
      J’écoute l’eau couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je n’ai jamais eu d’attirance pour les gens heureux
      Je connais trop leurs mensonges
      Un portefeuille bien garni
      Une belle cuisine aménagée
      Une nouvelle vie après le sport
      Fais-moi l’amour chéri
      N’oublie pas ton Viagra

      On partira
      Comme on est né
      Dans les cris et les larmes
      Tout le monde assemblé
      Autour du malade
      Ou bien
      La solitude d’une chambre d’hôpital
      Merci de nettoyer la 264
      Un nouveau patient attend
      On fait ce qu’on peut avec les médicaments
      Il ne va pas tarder à crever

      Ou bien encore
      Si on a du courage
      Compter sur le Smith & Wesson 9mm
      Posé sur le chevet du soir
      Une balle suffit
      Viser le cœur
      Viser la bouche
      Repeindre la chambre en rouge
      Pour lui donner un air ensoleillé
      Mais c’est compliqué

      Il faut aller chez l’armurier
      Bonjour je cherche une balle qui tue
      Et produire aussi comble de la vertu
      Un permis de port d’arme
      Pour se zigouiller

      Depuis que je le sais
      L’idée de mourir a jeté sur moi
      Son ombre fatale
      Je n’y comprends que dalle
      A ces philosophes du Carpe Diem
      J’ai beau profiter
      Je vois toujours ma mort
      Se profiler
      Sur l’écran du GPS

      Où faut-il aller ?
      Où est la direction ?
      Pourquoi cette déviation ?
      Je voudrais rentrer chez moi
      Dans ma maison aux murs de charbon
      Sur lesquelles je dessine parfois
      Un oiseau libre
      Une empreinte sur le sable de la plage
      Un bouquet de pivoines explosé de blancheur

      Il pleut à verse
      J’écoute la pluie couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je suis cela
      Un feu follet
      Dont la lumière vive et brève
      Sera bientôt avalée par la nuit

      Les gens heureux
      Passez votre chemin
      Vous verrez bien qu’un jour
      En dépit du butin
      D’autres prendront votre tour
      Alors plus rien
      Seulement le mauvais jour
      La pluie qui tombe
      La pluie qui tombe à verse
      Et s’en va se jeter au fond du caniveau.

    • Dressage

      Je suis dans ton silence

      Comme un lion en cage

      Je rugis

      Tu te tais

      Je me fais docile

      Tu te tais

      Je t’envoie des mots de mer

      Tu te tais

      Comme la marée en son reflux

      Ainsi va ton dressage

      Qu’à la fin je me tais

      Emmuré dans mes mots

      Doux et durs

      Comme tes ongles acérés

      Reflets de ton propre langage.

    • Prière sans visage

      Je me suis dit
      Va écrire un poème
      Avant que la nuit tombe
      J’ai besoin d’entendre ta voix
      J’ai besoin de voir ton visage

      Alors j’ai écrit ce poème
      Avec mon cœur
      Avec mes doigts
      Te caressant dans la chambre nue
      Comme je faisais autrefois

      Puis j’ai éteint la lampe
      J’ai attendu que tu répondes
      Nulle voix
      Nul visage
      Juste le silence de la nuit.
    • Violence

      En moi tu as insufflé
      La griffe et le miel
      La caresse et le désordre
      Le chaos et la mer étale
      Le désir de l’attente
      Et la torture du silence

      En moi tu as déposé tout cela
      Sans vraiment y croire
      Comme on passe d’une pièce à l’autre
      Comme on feuillette un livre
      Qui bientôt tombera des mains

      Et à présent tout est là encore
      Tout est là sans usure
      Et sans usage
      La pièce tes mains le livre ouvert
      Refusés verrouillés cadenassés
      Par le rasoir de ton silence

      Tu as changé de quai
      Sans me dire au revoir.
    • Flux et reflux

      Si lointaine
      Et dans mon cœur

      La mer reflue
      Tu apparais

      Monte le soir
      Mon cœur se serre

      La mer reflue
      Où es-tu ?

      Dans mon cœur
      Et si lointaine

      Monte la mer
      Mon cœur déborde.

    • Rester ouvert

      Il est tard
      Dans la rue on ferme les volets
      Tu n’aimes pas ce qui se ferme
      Tu ne l’as jamais aimé
      Les volets
      Les cafés
      Les chemins
      Les visages
      Les livres
      Les jambes
      Les bras
      Les yeux
      Les cœurs
      Tu aimes ce qui reste ouvert
      Toujours
      De jour comme de nuit
      Les champs
      Les forêts
      Les lacs
      Les paysages de lande
      Loch Lomond
      Cap Fréhel
      Starnberger See in Bayern
      L’appel de l’océan
      Le vent qui fouette la peau
      Tous les oiseaux
      Tous les cieux ouverts
      Aux dieux tutélaires
      Au je-ne-sais-quoi
      Au promeneur solitaire
      Au mouvement
      A la danse
      A la nage
      Aux nuages
      Au partage
      A l’ivresse douce
      Au cœur aventureux
      A toutes ces choses enfin
      Qui laissent l’esprit ouvert
      En éveil
      Et qui font qu’on s’émerveille encore
      D’un rien
      D’un sourire
      D’une épaule douce
      D’une pierre trouvée sur le chemin.
    • IL BRUINE

      Il bruine

      Il bruine partout

      Sur les lunettes

      Et dans la tête

      Il bruine 

      Comme un chagrin

      Venu de loin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Il bruine dehors

      Il bruine dedans

      Les vitres pleurent

      Un vieux chagrin

      Tout suinte l’iode

      Et les embruns

      La plage brouillée

      La mer partout changée

      En fumée froide

      Un café tremblote

      Dans l’air marin

      Néons malingres

      On pousse la porte

      Bottes et cirés

      Ont élu domicile

      Il bruine encore

      C’est certain

      Mais la bière brille

      Entre les mains

      On se boit un coup

      Et puis un autre

      On oublie le crachin

      La mer fondue grise

      Comme un noyé

      Bottes et cirés

      Bavardent au débotté

      Et on espère

      Qu’on sortira bientôt

      De ce crachin

      De ce chagrin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Quand bien même

      Le soleil revenu

      Tous les deuils

      Ne seront pas effacés.

    • Retour

      J’ai laissé derrière moi la mer

      Comme une amante inassouvie

      La ville est fade 

      Confinée dans la chaleur

      Comme une petite vieille rabougrie

      Où vont ces rues sans horizon

      Sans voiles caressées par le vent

      Ces nageurs nus nageant

      A contre-courant ?

      J’erre

      Je cherche ma place

      Mes dernières pièces au bar

      Tandis que je rêve

      Aux souvenirs de la mer.

    • Nager nu

      Poème qui s’inscrit dans un projet de textes liés au monde de la plage et de la mer…

      Nager nu

      Nager à crue

      Sur un cheval d’eau

      Adieu maillot mailles liens

      Adieu ce qui retient

      L’eau rassemble

      La peau devient

      Eau flux et reflux

      Tout se fond en Un

      Un 

      Anagramme de Nu

      Tout s’unit

      La peau et l’eau

      Devenues amies

      Devenues amantes

      Tout devient sexe

      Étreinte océanique

      Soleil d’eau

      Yin et Yang

      Enlacés

      Rien n’est séparé. 

    • Interview

      Interview du 13 juillet 2025, à l’Echo Républicain, à propos de mon dernier recueil: Bois et Dérivés, éditions L’Harmattan.

    • Le Songe de la mer

      Un jour tu reviendras

      Dans le songe de la mer

      J’aurai laissé ma voix

      Dans les murmures de l’écume

      Je serai ce ressac

      Qui battra encore en toi

      J’aurai depuis longtemps

      Passé l’horizon calme

      Nulle part je ne serai

      Sinon dans ton cœur

      Qui se souviendra combien

      Il fut doux de se connaître

      Et les souvenirs seront là

      Comme ces vagues entêtantes

      Battant contre tes tempes

      Battant contre ton cœur

      Alors d’un regard tu embrasseras

      La mer aux larges épaules

      Je te verrai sans te voir

      En te serrant contre moi

      Dans le songe de la mer

      Où j’aurai disparu.

    • Le Belvédère

      Je me souviens de la maison de Ravel

      On voulait la visiter

      Mais elle était fermée ce jour-là

      Je t’ai prise en photo devant Le Belvédère

      C’était le nom de la maison

      Puis on s’est promené dans les petites rues

      Aux façades de maison de poupée

      Me rappelant que Ravel collectionnait les jouets

      Et qu’on ne lui connaissait encore amour féminin

      Travaillant sans relâche ses partitions jusqu’à l’ennui

      L’église était belle et toi aussi

      Belle cela rimait bien avec Ravel

      Tu m’as dit Je vivrais bien ici

      La campagne tout près de Paris

      Et je me suis vu avec toi dans une grande maison

      Où chacun aurait été libre de vivre sa vie

      On a bu des blancs sous une tonnelle

      On n’avait pas envie de rentrer

      On touchait là un petit paradis

      Fait de maisons sages et de roses trémières

      Encore un dernier verre et c’en serait fini

      Du petit paradis et de cette grande maison

      Où nous ne vivrions jamais

      Jamais nous n’avons revu la maison de Ravel

      Tu es partie vivre ailleurs

      Ailleurs c’est toujours mieux qu’ici

      On n’a pas à attacher son cœur

      Qui tôt ou tard se flétrit

      Comme les roses trémières. 

    • VILLA OUVERTE

      VILLA OUVERTE, poème. ©Pascal Hérault.

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      Le parfum des pins dans les dunes

      Je me souviens d’une villa ouverte au vent

      On y allait et venait au gré des marées

      Et des amours conjugués au plaisir de la voile

      On appareillait dans la lumière du matin

      La peau léchée d’écume et de soleil frais

      Vers des routes paresseuses bordées de criques

      On naviguait à vue en riant et en chantant

      On sautait dans l’eau sombre au large du littoral

      La plage au loin s’étirait comme un corps mince

      Plus tard on revenait par vent arrière le spi déployé

      Comme un étendard de joie et d’insouciance

      Les corps essorés d’embruns et de soleil salé

      On s’enfonçait mollement sur le rivage

      Fatigués et ravis d’avoir communié avec la mer

      La faim au ventre comme des naufragés sans blessures

      Plus tard encore dans la villa ouverte au vent

      On partageait le sable et le feu sur la terrasse fraîche

      Dévolue au festin des amours et du vin

      L’avenir se nommait Soleil couchant

      Tout serait beau le lendemain inéluctablement beau

      On s’endormait dans des parfums d’iode et de pins

      Puis à nouveau la plage nous appelait dès le matin

      Comme un royaume une main accueillante

      Qui nous entrainait encore vers l’appel du vent

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      J’ai dû toucher là à un paradis qui ne reviendra plus

      Mais je le sens encore dans mon cœur d’ombre

      Quand je foule le sable de mes souvenirs à la nuit tombée

      Sur la plage où dorment les gréments et le vent de demain.

    • Hello World!

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    • Ton silence

      Je tourne dans les rues
      Comme je tourne dans ma tête
      Prisonnier d’une quête
      Sans but

      Thésée sans labyrinthe
      Chevalier sans Graal
      Ployant sous la grêle
      Des souvenirs

      Qui pour m’abriter ?
      Pas tes bras sans épaules
      Pas ton cœur mis à sécher
      Sur la corde de la Raison

      Je tourne dans ma tête
      Comme je tourne dans les rues
      Te cherchant aux carrefours
      Cherchant mon visage

      Sans reflet est mon visage
      N’imprimant que le mur
      D’un labyrinthe de mots
      Bruissant de ta voix

      Qui s’est tue.
    • Hellebore


      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le ciel au-dessus de ma tête
      Comme la terre sous mes pas

      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le soleil sur l’eau gelée
      Comme la fleur en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Dans cette répétition des mots
      Qui te ferait advenir

      Comme la première fois
      Où je t’ai reconnue
      Moi qui ignorais tout de toi

      Moi qui ne voyais plus le ciel
      Ni la terre sous mes pas
      Et gelé comme l’eau en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Non pour retenir
      Mais pour faire advenir

      La fleur en hiver
      L’épaule douce des mots
      A la commissure de tes lèvres.

    • Nouvelle parution.

      Mon quatrième recueil de poèmes commencé en Octobre 2024.

      Recueil de poèmes entamé en Octobre 2024. Tout est sur la quatrième de couverture…

      https://www.editions-harmattan.fr/…/l-horizon-de…/80382

    • Cécité du coeur

      Tu étais le jour en pleine nuit
      Quand tu ouvrais mon cœur

      Qu’as-tu fait du tien
      Offert à celui qui le ferme ?

      Tu es devenue la nuit
      Dans le jour de mon cœur

      Et tes yeux ouverts
      Restent fermés sur les miens.
    • Désir entêtant

      Tu es ce désir entêtant
      Sans tête ni visage
      Toi l’Effacée
      Dérobée à ma vue

      Souvent tu me reviens
      Quand je n’attends plus rien
      Sinon de te revoir
      Comme la première fois

      Fausse croyance
      Dirais-tu
      On ne retourne pas en enfance
      Quand on a tout perdu

      Mais tu me reviens quand même
      Dans la nuit nue
      Quand s’ouvre les yeux de l’insomnie
      Sur ton corps en absence.
    • Terminus

      Je reprends le train
      De Paris vers la Beauce
      Je refais le chemin à l’envers
      Tu n’es pas dans le train
      Tu n’y es plus depuis longtemps
      Les champs sont encore verts
      J’avais une main sur ton genou
      Tu portais une robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau

      Je refais le chemin à l’envers
      Tu es toujours dans mes pensées
      Mais le wagon est vide
      Et chaque gare à l’arrêt me ramène
      Au quai que tu as quitté
      Sans te retourner
      Dans un manteau d’hiver masquant
      Peut-être ton sourire ou tes larmes
      Je ne l’ai jamais su

      Ce que je sais seulement
      C’est que tu es toujours en moi
      Comme un coquelicot rebelle
      Qui tache ceux qui le touchent
      Rouge était ta couleur
      C’était la mienne aussi
      Rouge ta robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau
      Rouge mon cœur lourd

      A présent le train arrive en gare
      Non je n’ai rien oublié sur la banquette
      Le wagon est vide et sans voix
      Pour me dire : Je suis bien avec toi
      Impossible de refaire le chemin à l’envers
      Il faut sortir se cogner à la foule
      Prendre le visage des autres sans amour
      Avancer avancer encore vers la sortie
      Vers l’abime de solitude.
    • Fin du jour

      FIN DU JOUR, poème. Par Pascal Hérault.
      C’est la fin du jour
      L’heure que je n’aime pas
      Les volets se ferment
      Et les visages aussi
      Chacun dans sa tanière
      A ramasser la poussière
      Du jour fini

      D’aucuns disent
      C’était une belle journée
      D’autres encore
      Vraiment une journée pourrie

      Chacun dans sa tanière
      Ramasse sa poussière
      Où brillent des étoiles
      Ou des soleils morts

      Ainsi je vais par les rues
      Dérivant dans mon poème
      Sans trouver d’issue
      Les volets sont fermés
      Et les visages aussi.
    • Le Feu follet

      
      
      
      
      
      Il pleut à verse
      J’écoute l’eau couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je n’ai jamais eu d’attirance pour les gens heureux
      Je connais trop leurs mensonges
      Un portefeuille bien garni
      Une belle cuisine aménagée
      Une nouvelle vie après le sport
      Fais-moi l’amour chéri
      N’oublie pas ton Viagra

      On partira
      Comme on est né
      Dans les cris et les larmes
      Tout le monde assemblé
      Autour du malade
      Ou bien
      La solitude d’une chambre d’hôpital
      Merci de nettoyer la 264
      Un nouveau patient attend
      On fait ce qu’on peut avec les médicaments
      Il ne va pas tarder à crever

      Ou bien encore
      Si on a du courage
      Compter sur le Smith & Wesson 9mm
      Posé sur le chevet du soir
      Une balle suffit
      Viser le cœur
      Viser la bouche
      Repeindre la chambre en rouge
      Pour lui donner un air ensoleillé
      Mais c’est compliqué

      Il faut aller chez l’armurier
      Bonjour je cherche une balle qui tue
      Et produire aussi comble de la vertu
      Un permis de port d’arme
      Pour se zigouiller

      Depuis que je le sais
      L’idée de mourir a jeté sur moi
      Son ombre fatale
      Je n’y comprends que dalle
      A ces philosophes du Carpe Diem
      J’ai beau profiter
      Je vois toujours ma mort
      Se profiler
      Sur l’écran du GPS

      Où faut-il aller ?
      Où est la direction ?
      Pourquoi cette déviation ?
      Je voudrais rentrer chez moi
      Dans ma maison aux murs de charbon
      Sur lesquelles je dessine parfois
      Un oiseau libre
      Une empreinte sur le sable de la plage
      Un bouquet de pivoines explosé de blancheur

      Il pleut à verse
      J’écoute la pluie couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je suis cela
      Un feu follet
      Dont la lumière vive et brève
      Sera bientôt avalée par la nuit

      Les gens heureux
      Passez votre chemin
      Vous verrez bien qu’un jour
      En dépit du butin
      D’autres prendront votre tour
      Alors plus rien
      Seulement le mauvais jour
      La pluie qui tombe
      La pluie qui tombe à verse
      Et s’en va se jeter au fond du caniveau.

    • Dressage

      Je suis dans ton silence

      Comme un lion en cage

      Je rugis

      Tu te tais

      Je me fais docile

      Tu te tais

      Je t’envoie des mots de mer

      Tu te tais

      Comme la marée en son reflux

      Ainsi va ton dressage

      Qu’à la fin je me tais

      Emmuré dans mes mots

      Doux et durs

      Comme tes ongles acérés

      Reflets de ton propre langage.

    • Prière sans visage

      Je me suis dit
      Va écrire un poème
      Avant que la nuit tombe
      J’ai besoin d’entendre ta voix
      J’ai besoin de voir ton visage

      Alors j’ai écrit ce poème
      Avec mon cœur
      Avec mes doigts
      Te caressant dans la chambre nue
      Comme je faisais autrefois

      Puis j’ai éteint la lampe
      J’ai attendu que tu répondes
      Nulle voix
      Nul visage
      Juste le silence de la nuit.
    • Violence

      En moi tu as insufflé
      La griffe et le miel
      La caresse et le désordre
      Le chaos et la mer étale
      Le désir de l’attente
      Et la torture du silence

      En moi tu as déposé tout cela
      Sans vraiment y croire
      Comme on passe d’une pièce à l’autre
      Comme on feuillette un livre
      Qui bientôt tombera des mains

      Et à présent tout est là encore
      Tout est là sans usure
      Et sans usage
      La pièce tes mains le livre ouvert
      Refusés verrouillés cadenassés
      Par le rasoir de ton silence

      Tu as changé de quai
      Sans me dire au revoir.
    • Flux et reflux

      Si lointaine
      Et dans mon cœur

      La mer reflue
      Tu apparais

      Monte le soir
      Mon cœur se serre

      La mer reflue
      Où es-tu ?

      Dans mon cœur
      Et si lointaine

      Monte la mer
      Mon cœur déborde.

    • Rester ouvert

      Il est tard
      Dans la rue on ferme les volets
      Tu n’aimes pas ce qui se ferme
      Tu ne l’as jamais aimé
      Les volets
      Les cafés
      Les chemins
      Les visages
      Les livres
      Les jambes
      Les bras
      Les yeux
      Les cœurs
      Tu aimes ce qui reste ouvert
      Toujours
      De jour comme de nuit
      Les champs
      Les forêts
      Les lacs
      Les paysages de lande
      Loch Lomond
      Cap Fréhel
      Starnberger See in Bayern
      L’appel de l’océan
      Le vent qui fouette la peau
      Tous les oiseaux
      Tous les cieux ouverts
      Aux dieux tutélaires
      Au je-ne-sais-quoi
      Au promeneur solitaire
      Au mouvement
      A la danse
      A la nage
      Aux nuages
      Au partage
      A l’ivresse douce
      Au cœur aventureux
      A toutes ces choses enfin
      Qui laissent l’esprit ouvert
      En éveil
      Et qui font qu’on s’émerveille encore
      D’un rien
      D’un sourire
      D’une épaule douce
      D’une pierre trouvée sur le chemin.
    • IL BRUINE

      Il bruine

      Il bruine partout

      Sur les lunettes

      Et dans la tête

      Il bruine 

      Comme un chagrin

      Venu de loin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Il bruine dehors

      Il bruine dedans

      Les vitres pleurent

      Un vieux chagrin

      Tout suinte l’iode

      Et les embruns

      La plage brouillée

      La mer partout changée

      En fumée froide

      Un café tremblote

      Dans l’air marin

      Néons malingres

      On pousse la porte

      Bottes et cirés

      Ont élu domicile

      Il bruine encore

      C’est certain

      Mais la bière brille

      Entre les mains

      On se boit un coup

      Et puis un autre

      On oublie le crachin

      La mer fondue grise

      Comme un noyé

      Bottes et cirés

      Bavardent au débotté

      Et on espère

      Qu’on sortira bientôt

      De ce crachin

      De ce chagrin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Quand bien même

      Le soleil revenu

      Tous les deuils

      Ne seront pas effacés.

    • Retour

      J’ai laissé derrière moi la mer

      Comme une amante inassouvie

      La ville est fade 

      Confinée dans la chaleur

      Comme une petite vieille rabougrie

      Où vont ces rues sans horizon

      Sans voiles caressées par le vent

      Ces nageurs nus nageant

      A contre-courant ?

      J’erre

      Je cherche ma place

      Mes dernières pièces au bar

      Tandis que je rêve

      Aux souvenirs de la mer.

    • Nager nu

      Poème qui s’inscrit dans un projet de textes liés au monde de la plage et de la mer…

      Nager nu

      Nager à crue

      Sur un cheval d’eau

      Adieu maillot mailles liens

      Adieu ce qui retient

      L’eau rassemble

      La peau devient

      Eau flux et reflux

      Tout se fond en Un

      Un 

      Anagramme de Nu

      Tout s’unit

      La peau et l’eau

      Devenues amies

      Devenues amantes

      Tout devient sexe

      Étreinte océanique

      Soleil d’eau

      Yin et Yang

      Enlacés

      Rien n’est séparé. 

    • Interview

      Interview du 13 juillet 2025, à l’Echo Républicain, à propos de mon dernier recueil: Bois et Dérivés, éditions L’Harmattan.

    • Le Songe de la mer

      Un jour tu reviendras

      Dans le songe de la mer

      J’aurai laissé ma voix

      Dans les murmures de l’écume

      Je serai ce ressac

      Qui battra encore en toi

      J’aurai depuis longtemps

      Passé l’horizon calme

      Nulle part je ne serai

      Sinon dans ton cœur

      Qui se souviendra combien

      Il fut doux de se connaître

      Et les souvenirs seront là

      Comme ces vagues entêtantes

      Battant contre tes tempes

      Battant contre ton cœur

      Alors d’un regard tu embrasseras

      La mer aux larges épaules

      Je te verrai sans te voir

      En te serrant contre moi

      Dans le songe de la mer

      Où j’aurai disparu.

    • Le Belvédère

      Je me souviens de la maison de Ravel

      On voulait la visiter

      Mais elle était fermée ce jour-là

      Je t’ai prise en photo devant Le Belvédère

      C’était le nom de la maison

      Puis on s’est promené dans les petites rues

      Aux façades de maison de poupée

      Me rappelant que Ravel collectionnait les jouets

      Et qu’on ne lui connaissait encore amour féminin

      Travaillant sans relâche ses partitions jusqu’à l’ennui

      L’église était belle et toi aussi

      Belle cela rimait bien avec Ravel

      Tu m’as dit Je vivrais bien ici

      La campagne tout près de Paris

      Et je me suis vu avec toi dans une grande maison

      Où chacun aurait été libre de vivre sa vie

      On a bu des blancs sous une tonnelle

      On n’avait pas envie de rentrer

      On touchait là un petit paradis

      Fait de maisons sages et de roses trémières

      Encore un dernier verre et c’en serait fini

      Du petit paradis et de cette grande maison

      Où nous ne vivrions jamais

      Jamais nous n’avons revu la maison de Ravel

      Tu es partie vivre ailleurs

      Ailleurs c’est toujours mieux qu’ici

      On n’a pas à attacher son cœur

      Qui tôt ou tard se flétrit

      Comme les roses trémières. 

    • VILLA OUVERTE

      VILLA OUVERTE, poème. ©Pascal Hérault.

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      Le parfum des pins dans les dunes

      Je me souviens d’une villa ouverte au vent

      On y allait et venait au gré des marées

      Et des amours conjugués au plaisir de la voile

      On appareillait dans la lumière du matin

      La peau léchée d’écume et de soleil frais

      Vers des routes paresseuses bordées de criques

      On naviguait à vue en riant et en chantant

      On sautait dans l’eau sombre au large du littoral

      La plage au loin s’étirait comme un corps mince

      Plus tard on revenait par vent arrière le spi déployé

      Comme un étendard de joie et d’insouciance

      Les corps essorés d’embruns et de soleil salé

      On s’enfonçait mollement sur le rivage

      Fatigués et ravis d’avoir communié avec la mer

      La faim au ventre comme des naufragés sans blessures

      Plus tard encore dans la villa ouverte au vent

      On partageait le sable et le feu sur la terrasse fraîche

      Dévolue au festin des amours et du vin

      L’avenir se nommait Soleil couchant

      Tout serait beau le lendemain inéluctablement beau

      On s’endormait dans des parfums d’iode et de pins

      Puis à nouveau la plage nous appelait dès le matin

      Comme un royaume une main accueillante

      Qui nous entrainait encore vers l’appel du vent

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      J’ai dû toucher là à un paradis qui ne reviendra plus

      Mais je le sens encore dans mon cœur d’ombre

      Quand je foule le sable de mes souvenirs à la nuit tombée

      Sur la plage où dorment les gréments et le vent de demain.

    • Hello World!

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    • Ton silence

      Je tourne dans les rues
      Comme je tourne dans ma tête
      Prisonnier d’une quête
      Sans but

      Thésée sans labyrinthe
      Chevalier sans Graal
      Ployant sous la grêle
      Des souvenirs

      Qui pour m’abriter ?
      Pas tes bras sans épaules
      Pas ton cœur mis à sécher
      Sur la corde de la Raison

      Je tourne dans ma tête
      Comme je tourne dans les rues
      Te cherchant aux carrefours
      Cherchant mon visage

      Sans reflet est mon visage
      N’imprimant que le mur
      D’un labyrinthe de mots
      Bruissant de ta voix

      Qui s’est tue.
    • Hellebore


      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le ciel au-dessus de ma tête
      Comme la terre sous mes pas

      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le soleil sur l’eau gelée
      Comme la fleur en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Dans cette répétition des mots
      Qui te ferait advenir

      Comme la première fois
      Où je t’ai reconnue
      Moi qui ignorais tout de toi

      Moi qui ne voyais plus le ciel
      Ni la terre sous mes pas
      Et gelé comme l’eau en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Non pour retenir
      Mais pour faire advenir

      La fleur en hiver
      L’épaule douce des mots
      A la commissure de tes lèvres.

    • Nouvelle parution.

      Mon quatrième recueil de poèmes commencé en Octobre 2024.

      Recueil de poèmes entamé en Octobre 2024. Tout est sur la quatrième de couverture…

      https://www.editions-harmattan.fr/…/l-horizon-de…/80382

    • Cécité du coeur

      Tu étais le jour en pleine nuit
      Quand tu ouvrais mon cœur

      Qu’as-tu fait du tien
      Offert à celui qui le ferme ?

      Tu es devenue la nuit
      Dans le jour de mon cœur

      Et tes yeux ouverts
      Restent fermés sur les miens.
    • Désir entêtant

      Tu es ce désir entêtant
      Sans tête ni visage
      Toi l’Effacée
      Dérobée à ma vue

      Souvent tu me reviens
      Quand je n’attends plus rien
      Sinon de te revoir
      Comme la première fois

      Fausse croyance
      Dirais-tu
      On ne retourne pas en enfance
      Quand on a tout perdu

      Mais tu me reviens quand même
      Dans la nuit nue
      Quand s’ouvre les yeux de l’insomnie
      Sur ton corps en absence.
    • Terminus

      Je reprends le train
      De Paris vers la Beauce
      Je refais le chemin à l’envers
      Tu n’es pas dans le train
      Tu n’y es plus depuis longtemps
      Les champs sont encore verts
      J’avais une main sur ton genou
      Tu portais une robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau

      Je refais le chemin à l’envers
      Tu es toujours dans mes pensées
      Mais le wagon est vide
      Et chaque gare à l’arrêt me ramène
      Au quai que tu as quitté
      Sans te retourner
      Dans un manteau d’hiver masquant
      Peut-être ton sourire ou tes larmes
      Je ne l’ai jamais su

      Ce que je sais seulement
      C’est que tu es toujours en moi
      Comme un coquelicot rebelle
      Qui tache ceux qui le touchent
      Rouge était ta couleur
      C’était la mienne aussi
      Rouge ta robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau
      Rouge mon cœur lourd

      A présent le train arrive en gare
      Non je n’ai rien oublié sur la banquette
      Le wagon est vide et sans voix
      Pour me dire : Je suis bien avec toi
      Impossible de refaire le chemin à l’envers
      Il faut sortir se cogner à la foule
      Prendre le visage des autres sans amour
      Avancer avancer encore vers la sortie
      Vers l’abime de solitude.
    • Fin du jour

      FIN DU JOUR, poème. Par Pascal Hérault.
      C’est la fin du jour
      L’heure que je n’aime pas
      Les volets se ferment
      Et les visages aussi
      Chacun dans sa tanière
      A ramasser la poussière
      Du jour fini

      D’aucuns disent
      C’était une belle journée
      D’autres encore
      Vraiment une journée pourrie

      Chacun dans sa tanière
      Ramasse sa poussière
      Où brillent des étoiles
      Ou des soleils morts

      Ainsi je vais par les rues
      Dérivant dans mon poème
      Sans trouver d’issue
      Les volets sont fermés
      Et les visages aussi.
    • Le Feu follet

      
      
      
      
      
      Il pleut à verse
      J’écoute l’eau couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je n’ai jamais eu d’attirance pour les gens heureux
      Je connais trop leurs mensonges
      Un portefeuille bien garni
      Une belle cuisine aménagée
      Une nouvelle vie après le sport
      Fais-moi l’amour chéri
      N’oublie pas ton Viagra

      On partira
      Comme on est né
      Dans les cris et les larmes
      Tout le monde assemblé
      Autour du malade
      Ou bien
      La solitude d’une chambre d’hôpital
      Merci de nettoyer la 264
      Un nouveau patient attend
      On fait ce qu’on peut avec les médicaments
      Il ne va pas tarder à crever

      Ou bien encore
      Si on a du courage
      Compter sur le Smith & Wesson 9mm
      Posé sur le chevet du soir
      Une balle suffit
      Viser le cœur
      Viser la bouche
      Repeindre la chambre en rouge
      Pour lui donner un air ensoleillé
      Mais c’est compliqué

      Il faut aller chez l’armurier
      Bonjour je cherche une balle qui tue
      Et produire aussi comble de la vertu
      Un permis de port d’arme
      Pour se zigouiller

      Depuis que je le sais
      L’idée de mourir a jeté sur moi
      Son ombre fatale
      Je n’y comprends que dalle
      A ces philosophes du Carpe Diem
      J’ai beau profiter
      Je vois toujours ma mort
      Se profiler
      Sur l’écran du GPS

      Où faut-il aller ?
      Où est la direction ?
      Pourquoi cette déviation ?
      Je voudrais rentrer chez moi
      Dans ma maison aux murs de charbon
      Sur lesquelles je dessine parfois
      Un oiseau libre
      Une empreinte sur le sable de la plage
      Un bouquet de pivoines explosé de blancheur

      Il pleut à verse
      J’écoute la pluie couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je suis cela
      Un feu follet
      Dont la lumière vive et brève
      Sera bientôt avalée par la nuit

      Les gens heureux
      Passez votre chemin
      Vous verrez bien qu’un jour
      En dépit du butin
      D’autres prendront votre tour
      Alors plus rien
      Seulement le mauvais jour
      La pluie qui tombe
      La pluie qui tombe à verse
      Et s’en va se jeter au fond du caniveau.

    • Dressage

      Je suis dans ton silence

      Comme un lion en cage

      Je rugis

      Tu te tais

      Je me fais docile

      Tu te tais

      Je t’envoie des mots de mer

      Tu te tais

      Comme la marée en son reflux

      Ainsi va ton dressage

      Qu’à la fin je me tais

      Emmuré dans mes mots

      Doux et durs

      Comme tes ongles acérés

      Reflets de ton propre langage.

    • Prière sans visage

      Je me suis dit
      Va écrire un poème
      Avant que la nuit tombe
      J’ai besoin d’entendre ta voix
      J’ai besoin de voir ton visage

      Alors j’ai écrit ce poème
      Avec mon cœur
      Avec mes doigts
      Te caressant dans la chambre nue
      Comme je faisais autrefois

      Puis j’ai éteint la lampe
      J’ai attendu que tu répondes
      Nulle voix
      Nul visage
      Juste le silence de la nuit.
    • Violence

      En moi tu as insufflé
      La griffe et le miel
      La caresse et le désordre
      Le chaos et la mer étale
      Le désir de l’attente
      Et la torture du silence

      En moi tu as déposé tout cela
      Sans vraiment y croire
      Comme on passe d’une pièce à l’autre
      Comme on feuillette un livre
      Qui bientôt tombera des mains

      Et à présent tout est là encore
      Tout est là sans usure
      Et sans usage
      La pièce tes mains le livre ouvert
      Refusés verrouillés cadenassés
      Par le rasoir de ton silence

      Tu as changé de quai
      Sans me dire au revoir.
    • Flux et reflux

      Si lointaine
      Et dans mon cœur

      La mer reflue
      Tu apparais

      Monte le soir
      Mon cœur se serre

      La mer reflue
      Où es-tu ?

      Dans mon cœur
      Et si lointaine

      Monte la mer
      Mon cœur déborde.

    • Rester ouvert

      Il est tard
      Dans la rue on ferme les volets
      Tu n’aimes pas ce qui se ferme
      Tu ne l’as jamais aimé
      Les volets
      Les cafés
      Les chemins
      Les visages
      Les livres
      Les jambes
      Les bras
      Les yeux
      Les cœurs
      Tu aimes ce qui reste ouvert
      Toujours
      De jour comme de nuit
      Les champs
      Les forêts
      Les lacs
      Les paysages de lande
      Loch Lomond
      Cap Fréhel
      Starnberger See in Bayern
      L’appel de l’océan
      Le vent qui fouette la peau
      Tous les oiseaux
      Tous les cieux ouverts
      Aux dieux tutélaires
      Au je-ne-sais-quoi
      Au promeneur solitaire
      Au mouvement
      A la danse
      A la nage
      Aux nuages
      Au partage
      A l’ivresse douce
      Au cœur aventureux
      A toutes ces choses enfin
      Qui laissent l’esprit ouvert
      En éveil
      Et qui font qu’on s’émerveille encore
      D’un rien
      D’un sourire
      D’une épaule douce
      D’une pierre trouvée sur le chemin.
    • IL BRUINE

      Il bruine

      Il bruine partout

      Sur les lunettes

      Et dans la tête

      Il bruine 

      Comme un chagrin

      Venu de loin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Il bruine dehors

      Il bruine dedans

      Les vitres pleurent

      Un vieux chagrin

      Tout suinte l’iode

      Et les embruns

      La plage brouillée

      La mer partout changée

      En fumée froide

      Un café tremblote

      Dans l’air marin

      Néons malingres

      On pousse la porte

      Bottes et cirés

      Ont élu domicile

      Il bruine encore

      C’est certain

      Mais la bière brille

      Entre les mains

      On se boit un coup

      Et puis un autre

      On oublie le crachin

      La mer fondue grise

      Comme un noyé

      Bottes et cirés

      Bavardent au débotté

      Et on espère

      Qu’on sortira bientôt

      De ce crachin

      De ce chagrin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Quand bien même

      Le soleil revenu

      Tous les deuils

      Ne seront pas effacés.

    • Retour

      J’ai laissé derrière moi la mer

      Comme une amante inassouvie

      La ville est fade 

      Confinée dans la chaleur

      Comme une petite vieille rabougrie

      Où vont ces rues sans horizon

      Sans voiles caressées par le vent

      Ces nageurs nus nageant

      A contre-courant ?

      J’erre

      Je cherche ma place

      Mes dernières pièces au bar

      Tandis que je rêve

      Aux souvenirs de la mer.

    • Nager nu

      Poème qui s’inscrit dans un projet de textes liés au monde de la plage et de la mer…

      Nager nu

      Nager à crue

      Sur un cheval d’eau

      Adieu maillot mailles liens

      Adieu ce qui retient

      L’eau rassemble

      La peau devient

      Eau flux et reflux

      Tout se fond en Un

      Un 

      Anagramme de Nu

      Tout s’unit

      La peau et l’eau

      Devenues amies

      Devenues amantes

      Tout devient sexe

      Étreinte océanique

      Soleil d’eau

      Yin et Yang

      Enlacés

      Rien n’est séparé. 

    • Interview

      Interview du 13 juillet 2025, à l’Echo Républicain, à propos de mon dernier recueil: Bois et Dérivés, éditions L’Harmattan.

    • Le Songe de la mer

      Un jour tu reviendras

      Dans le songe de la mer

      J’aurai laissé ma voix

      Dans les murmures de l’écume

      Je serai ce ressac

      Qui battra encore en toi

      J’aurai depuis longtemps

      Passé l’horizon calme

      Nulle part je ne serai

      Sinon dans ton cœur

      Qui se souviendra combien

      Il fut doux de se connaître

      Et les souvenirs seront là

      Comme ces vagues entêtantes

      Battant contre tes tempes

      Battant contre ton cœur

      Alors d’un regard tu embrasseras

      La mer aux larges épaules

      Je te verrai sans te voir

      En te serrant contre moi

      Dans le songe de la mer

      Où j’aurai disparu.

    • Le Belvédère

      Je me souviens de la maison de Ravel

      On voulait la visiter

      Mais elle était fermée ce jour-là

      Je t’ai prise en photo devant Le Belvédère

      C’était le nom de la maison

      Puis on s’est promené dans les petites rues

      Aux façades de maison de poupée

      Me rappelant que Ravel collectionnait les jouets

      Et qu’on ne lui connaissait encore amour féminin

      Travaillant sans relâche ses partitions jusqu’à l’ennui

      L’église était belle et toi aussi

      Belle cela rimait bien avec Ravel

      Tu m’as dit Je vivrais bien ici

      La campagne tout près de Paris

      Et je me suis vu avec toi dans une grande maison

      Où chacun aurait été libre de vivre sa vie

      On a bu des blancs sous une tonnelle

      On n’avait pas envie de rentrer

      On touchait là un petit paradis

      Fait de maisons sages et de roses trémières

      Encore un dernier verre et c’en serait fini

      Du petit paradis et de cette grande maison

      Où nous ne vivrions jamais

      Jamais nous n’avons revu la maison de Ravel

      Tu es partie vivre ailleurs

      Ailleurs c’est toujours mieux qu’ici

      On n’a pas à attacher son cœur

      Qui tôt ou tard se flétrit

      Comme les roses trémières. 

    • VILLA OUVERTE

      VILLA OUVERTE, poème. ©Pascal Hérault.

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      Le parfum des pins dans les dunes

      Je me souviens d’une villa ouverte au vent

      On y allait et venait au gré des marées

      Et des amours conjugués au plaisir de la voile

      On appareillait dans la lumière du matin

      La peau léchée d’écume et de soleil frais

      Vers des routes paresseuses bordées de criques

      On naviguait à vue en riant et en chantant

      On sautait dans l’eau sombre au large du littoral

      La plage au loin s’étirait comme un corps mince

      Plus tard on revenait par vent arrière le spi déployé

      Comme un étendard de joie et d’insouciance

      Les corps essorés d’embruns et de soleil salé

      On s’enfonçait mollement sur le rivage

      Fatigués et ravis d’avoir communié avec la mer

      La faim au ventre comme des naufragés sans blessures

      Plus tard encore dans la villa ouverte au vent

      On partageait le sable et le feu sur la terrasse fraîche

      Dévolue au festin des amours et du vin

      L’avenir se nommait Soleil couchant

      Tout serait beau le lendemain inéluctablement beau

      On s’endormait dans des parfums d’iode et de pins

      Puis à nouveau la plage nous appelait dès le matin

      Comme un royaume une main accueillante

      Qui nous entrainait encore vers l’appel du vent

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      J’ai dû toucher là à un paradis qui ne reviendra plus

      Mais je le sens encore dans mon cœur d’ombre

      Quand je foule le sable de mes souvenirs à la nuit tombée

      Sur la plage où dorment les gréments et le vent de demain.

    • Hello World!

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    • Ton silence

      Je tourne dans les rues
      Comme je tourne dans ma tête
      Prisonnier d’une quête
      Sans but

      Thésée sans labyrinthe
      Chevalier sans Graal
      Ployant sous la grêle
      Des souvenirs

      Qui pour m’abriter ?
      Pas tes bras sans épaules
      Pas ton cœur mis à sécher
      Sur la corde de la Raison

      Je tourne dans ma tête
      Comme je tourne dans les rues
      Te cherchant aux carrefours
      Cherchant mon visage

      Sans reflet est mon visage
      N’imprimant que le mur
      D’un labyrinthe de mots
      Bruissant de ta voix

      Qui s’est tue.
    • Hellebore


      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le ciel au-dessus de ma tête
      Comme la terre sous mes pas

      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le soleil sur l’eau gelée
      Comme la fleur en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Dans cette répétition des mots
      Qui te ferait advenir

      Comme la première fois
      Où je t’ai reconnue
      Moi qui ignorais tout de toi

      Moi qui ne voyais plus le ciel
      Ni la terre sous mes pas
      Et gelé comme l’eau en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Non pour retenir
      Mais pour faire advenir

      La fleur en hiver
      L’épaule douce des mots
      A la commissure de tes lèvres.

    • Nouvelle parution.

      Mon quatrième recueil de poèmes commencé en Octobre 2024.

      Recueil de poèmes entamé en Octobre 2024. Tout est sur la quatrième de couverture…

      https://www.editions-harmattan.fr/…/l-horizon-de…/80382

    • Cécité du coeur

      Tu étais le jour en pleine nuit
      Quand tu ouvrais mon cœur

      Qu’as-tu fait du tien
      Offert à celui qui le ferme ?

      Tu es devenue la nuit
      Dans le jour de mon cœur

      Et tes yeux ouverts
      Restent fermés sur les miens.
    • Désir entêtant

      Tu es ce désir entêtant
      Sans tête ni visage
      Toi l’Effacée
      Dérobée à ma vue

      Souvent tu me reviens
      Quand je n’attends plus rien
      Sinon de te revoir
      Comme la première fois

      Fausse croyance
      Dirais-tu
      On ne retourne pas en enfance
      Quand on a tout perdu

      Mais tu me reviens quand même
      Dans la nuit nue
      Quand s’ouvre les yeux de l’insomnie
      Sur ton corps en absence.
    • Terminus

      Je reprends le train
      De Paris vers la Beauce
      Je refais le chemin à l’envers
      Tu n’es pas dans le train
      Tu n’y es plus depuis longtemps
      Les champs sont encore verts
      J’avais une main sur ton genou
      Tu portais une robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau

      Je refais le chemin à l’envers
      Tu es toujours dans mes pensées
      Mais le wagon est vide
      Et chaque gare à l’arrêt me ramène
      Au quai que tu as quitté
      Sans te retourner
      Dans un manteau d’hiver masquant
      Peut-être ton sourire ou tes larmes
      Je ne l’ai jamais su

      Ce que je sais seulement
      C’est que tu es toujours en moi
      Comme un coquelicot rebelle
      Qui tache ceux qui le touchent
      Rouge était ta couleur
      C’était la mienne aussi
      Rouge ta robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau
      Rouge mon cœur lourd

      A présent le train arrive en gare
      Non je n’ai rien oublié sur la banquette
      Le wagon est vide et sans voix
      Pour me dire : Je suis bien avec toi
      Impossible de refaire le chemin à l’envers
      Il faut sortir se cogner à la foule
      Prendre le visage des autres sans amour
      Avancer avancer encore vers la sortie
      Vers l’abime de solitude.
    • Fin du jour

      FIN DU JOUR, poème. Par Pascal Hérault.
      C’est la fin du jour
      L’heure que je n’aime pas
      Les volets se ferment
      Et les visages aussi
      Chacun dans sa tanière
      A ramasser la poussière
      Du jour fini

      D’aucuns disent
      C’était une belle journée
      D’autres encore
      Vraiment une journée pourrie

      Chacun dans sa tanière
      Ramasse sa poussière
      Où brillent des étoiles
      Ou des soleils morts

      Ainsi je vais par les rues
      Dérivant dans mon poème
      Sans trouver d’issue
      Les volets sont fermés
      Et les visages aussi.
    • Le Feu follet

      
      
      
      
      
      Il pleut à verse
      J’écoute l’eau couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je n’ai jamais eu d’attirance pour les gens heureux
      Je connais trop leurs mensonges
      Un portefeuille bien garni
      Une belle cuisine aménagée
      Une nouvelle vie après le sport
      Fais-moi l’amour chéri
      N’oublie pas ton Viagra

      On partira
      Comme on est né
      Dans les cris et les larmes
      Tout le monde assemblé
      Autour du malade
      Ou bien
      La solitude d’une chambre d’hôpital
      Merci de nettoyer la 264
      Un nouveau patient attend
      On fait ce qu’on peut avec les médicaments
      Il ne va pas tarder à crever

      Ou bien encore
      Si on a du courage
      Compter sur le Smith & Wesson 9mm
      Posé sur le chevet du soir
      Une balle suffit
      Viser le cœur
      Viser la bouche
      Repeindre la chambre en rouge
      Pour lui donner un air ensoleillé
      Mais c’est compliqué

      Il faut aller chez l’armurier
      Bonjour je cherche une balle qui tue
      Et produire aussi comble de la vertu
      Un permis de port d’arme
      Pour se zigouiller

      Depuis que je le sais
      L’idée de mourir a jeté sur moi
      Son ombre fatale
      Je n’y comprends que dalle
      A ces philosophes du Carpe Diem
      J’ai beau profiter
      Je vois toujours ma mort
      Se profiler
      Sur l’écran du GPS

      Où faut-il aller ?
      Où est la direction ?
      Pourquoi cette déviation ?
      Je voudrais rentrer chez moi
      Dans ma maison aux murs de charbon
      Sur lesquelles je dessine parfois
      Un oiseau libre
      Une empreinte sur le sable de la plage
      Un bouquet de pivoines explosé de blancheur

      Il pleut à verse
      J’écoute la pluie couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je suis cela
      Un feu follet
      Dont la lumière vive et brève
      Sera bientôt avalée par la nuit

      Les gens heureux
      Passez votre chemin
      Vous verrez bien qu’un jour
      En dépit du butin
      D’autres prendront votre tour
      Alors plus rien
      Seulement le mauvais jour
      La pluie qui tombe
      La pluie qui tombe à verse
      Et s’en va se jeter au fond du caniveau.

    • Dressage

      Je suis dans ton silence

      Comme un lion en cage

      Je rugis

      Tu te tais

      Je me fais docile

      Tu te tais

      Je t’envoie des mots de mer

      Tu te tais

      Comme la marée en son reflux

      Ainsi va ton dressage

      Qu’à la fin je me tais

      Emmuré dans mes mots

      Doux et durs

      Comme tes ongles acérés

      Reflets de ton propre langage.

    • Prière sans visage

      Je me suis dit
      Va écrire un poème
      Avant que la nuit tombe
      J’ai besoin d’entendre ta voix
      J’ai besoin de voir ton visage

      Alors j’ai écrit ce poème
      Avec mon cœur
      Avec mes doigts
      Te caressant dans la chambre nue
      Comme je faisais autrefois

      Puis j’ai éteint la lampe
      J’ai attendu que tu répondes
      Nulle voix
      Nul visage
      Juste le silence de la nuit.
    • Violence

      En moi tu as insufflé
      La griffe et le miel
      La caresse et le désordre
      Le chaos et la mer étale
      Le désir de l’attente
      Et la torture du silence

      En moi tu as déposé tout cela
      Sans vraiment y croire
      Comme on passe d’une pièce à l’autre
      Comme on feuillette un livre
      Qui bientôt tombera des mains

      Et à présent tout est là encore
      Tout est là sans usure
      Et sans usage
      La pièce tes mains le livre ouvert
      Refusés verrouillés cadenassés
      Par le rasoir de ton silence

      Tu as changé de quai
      Sans me dire au revoir.
    • Flux et reflux

      Si lointaine
      Et dans mon cœur

      La mer reflue
      Tu apparais

      Monte le soir
      Mon cœur se serre

      La mer reflue
      Où es-tu ?

      Dans mon cœur
      Et si lointaine

      Monte la mer
      Mon cœur déborde.

    • Rester ouvert

      Il est tard
      Dans la rue on ferme les volets
      Tu n’aimes pas ce qui se ferme
      Tu ne l’as jamais aimé
      Les volets
      Les cafés
      Les chemins
      Les visages
      Les livres
      Les jambes
      Les bras
      Les yeux
      Les cœurs
      Tu aimes ce qui reste ouvert
      Toujours
      De jour comme de nuit
      Les champs
      Les forêts
      Les lacs
      Les paysages de lande
      Loch Lomond
      Cap Fréhel
      Starnberger See in Bayern
      L’appel de l’océan
      Le vent qui fouette la peau
      Tous les oiseaux
      Tous les cieux ouverts
      Aux dieux tutélaires
      Au je-ne-sais-quoi
      Au promeneur solitaire
      Au mouvement
      A la danse
      A la nage
      Aux nuages
      Au partage
      A l’ivresse douce
      Au cœur aventureux
      A toutes ces choses enfin
      Qui laissent l’esprit ouvert
      En éveil
      Et qui font qu’on s’émerveille encore
      D’un rien
      D’un sourire
      D’une épaule douce
      D’une pierre trouvée sur le chemin.
    • IL BRUINE

      Il bruine

      Il bruine partout

      Sur les lunettes

      Et dans la tête

      Il bruine 

      Comme un chagrin

      Venu de loin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Il bruine dehors

      Il bruine dedans

      Les vitres pleurent

      Un vieux chagrin

      Tout suinte l’iode

      Et les embruns

      La plage brouillée

      La mer partout changée

      En fumée froide

      Un café tremblote

      Dans l’air marin

      Néons malingres

      On pousse la porte

      Bottes et cirés

      Ont élu domicile

      Il bruine encore

      C’est certain

      Mais la bière brille

      Entre les mains

      On se boit un coup

      Et puis un autre

      On oublie le crachin

      La mer fondue grise

      Comme un noyé

      Bottes et cirés

      Bavardent au débotté

      Et on espère

      Qu’on sortira bientôt

      De ce crachin

      De ce chagrin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Quand bien même

      Le soleil revenu

      Tous les deuils

      Ne seront pas effacés.

    • Retour

      J’ai laissé derrière moi la mer

      Comme une amante inassouvie

      La ville est fade 

      Confinée dans la chaleur

      Comme une petite vieille rabougrie

      Où vont ces rues sans horizon

      Sans voiles caressées par le vent

      Ces nageurs nus nageant

      A contre-courant ?

      J’erre

      Je cherche ma place

      Mes dernières pièces au bar

      Tandis que je rêve

      Aux souvenirs de la mer.

    • Nager nu

      Poème qui s’inscrit dans un projet de textes liés au monde de la plage et de la mer…

      Nager nu

      Nager à crue

      Sur un cheval d’eau

      Adieu maillot mailles liens

      Adieu ce qui retient

      L’eau rassemble

      La peau devient

      Eau flux et reflux

      Tout se fond en Un

      Un 

      Anagramme de Nu

      Tout s’unit

      La peau et l’eau

      Devenues amies

      Devenues amantes

      Tout devient sexe

      Étreinte océanique

      Soleil d’eau

      Yin et Yang

      Enlacés

      Rien n’est séparé. 

    • Interview

      Interview du 13 juillet 2025, à l’Echo Républicain, à propos de mon dernier recueil: Bois et Dérivés, éditions L’Harmattan.

    • Le Songe de la mer

      Un jour tu reviendras

      Dans le songe de la mer

      J’aurai laissé ma voix

      Dans les murmures de l’écume

      Je serai ce ressac

      Qui battra encore en toi

      J’aurai depuis longtemps

      Passé l’horizon calme

      Nulle part je ne serai

      Sinon dans ton cœur

      Qui se souviendra combien

      Il fut doux de se connaître

      Et les souvenirs seront là

      Comme ces vagues entêtantes

      Battant contre tes tempes

      Battant contre ton cœur

      Alors d’un regard tu embrasseras

      La mer aux larges épaules

      Je te verrai sans te voir

      En te serrant contre moi

      Dans le songe de la mer

      Où j’aurai disparu.

    • Le Belvédère

      Je me souviens de la maison de Ravel

      On voulait la visiter

      Mais elle était fermée ce jour-là

      Je t’ai prise en photo devant Le Belvédère

      C’était le nom de la maison

      Puis on s’est promené dans les petites rues

      Aux façades de maison de poupée

      Me rappelant que Ravel collectionnait les jouets

      Et qu’on ne lui connaissait encore amour féminin

      Travaillant sans relâche ses partitions jusqu’à l’ennui

      L’église était belle et toi aussi

      Belle cela rimait bien avec Ravel

      Tu m’as dit Je vivrais bien ici

      La campagne tout près de Paris

      Et je me suis vu avec toi dans une grande maison

      Où chacun aurait été libre de vivre sa vie

      On a bu des blancs sous une tonnelle

      On n’avait pas envie de rentrer

      On touchait là un petit paradis

      Fait de maisons sages et de roses trémières

      Encore un dernier verre et c’en serait fini

      Du petit paradis et de cette grande maison

      Où nous ne vivrions jamais

      Jamais nous n’avons revu la maison de Ravel

      Tu es partie vivre ailleurs

      Ailleurs c’est toujours mieux qu’ici

      On n’a pas à attacher son cœur

      Qui tôt ou tard se flétrit

      Comme les roses trémières. 

    • VILLA OUVERTE

      VILLA OUVERTE, poème. ©Pascal Hérault.

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      Le parfum des pins dans les dunes

      Je me souviens d’une villa ouverte au vent

      On y allait et venait au gré des marées

      Et des amours conjugués au plaisir de la voile

      On appareillait dans la lumière du matin

      La peau léchée d’écume et de soleil frais

      Vers des routes paresseuses bordées de criques

      On naviguait à vue en riant et en chantant

      On sautait dans l’eau sombre au large du littoral

      La plage au loin s’étirait comme un corps mince

      Plus tard on revenait par vent arrière le spi déployé

      Comme un étendard de joie et d’insouciance

      Les corps essorés d’embruns et de soleil salé

      On s’enfonçait mollement sur le rivage

      Fatigués et ravis d’avoir communié avec la mer

      La faim au ventre comme des naufragés sans blessures

      Plus tard encore dans la villa ouverte au vent

      On partageait le sable et le feu sur la terrasse fraîche

      Dévolue au festin des amours et du vin

      L’avenir se nommait Soleil couchant

      Tout serait beau le lendemain inéluctablement beau

      On s’endormait dans des parfums d’iode et de pins

      Puis à nouveau la plage nous appelait dès le matin

      Comme un royaume une main accueillante

      Qui nous entrainait encore vers l’appel du vent

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      J’ai dû toucher là à un paradis qui ne reviendra plus

      Mais je le sens encore dans mon cœur d’ombre

      Quand je foule le sable de mes souvenirs à la nuit tombée

      Sur la plage où dorment les gréments et le vent de demain.

    • Hello World!

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    • Ton silence

      Je tourne dans les rues
      Comme je tourne dans ma tête
      Prisonnier d’une quête
      Sans but

      Thésée sans labyrinthe
      Chevalier sans Graal
      Ployant sous la grêle
      Des souvenirs

      Qui pour m’abriter ?
      Pas tes bras sans épaules
      Pas ton cœur mis à sécher
      Sur la corde de la Raison

      Je tourne dans ma tête
      Comme je tourne dans les rues
      Te cherchant aux carrefours
      Cherchant mon visage

      Sans reflet est mon visage
      N’imprimant que le mur
      D’un labyrinthe de mots
      Bruissant de ta voix

      Qui s’est tue.
    • Hellebore


      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le ciel au-dessus de ma tête
      Comme la terre sous mes pas

      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le soleil sur l’eau gelée
      Comme la fleur en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Dans cette répétition des mots
      Qui te ferait advenir

      Comme la première fois
      Où je t’ai reconnue
      Moi qui ignorais tout de toi

      Moi qui ne voyais plus le ciel
      Ni la terre sous mes pas
      Et gelé comme l’eau en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Non pour retenir
      Mais pour faire advenir

      La fleur en hiver
      L’épaule douce des mots
      A la commissure de tes lèvres.

    • Nouvelle parution.

      Mon quatrième recueil de poèmes commencé en Octobre 2024.

      Recueil de poèmes entamé en Octobre 2024. Tout est sur la quatrième de couverture…

      https://www.editions-harmattan.fr/…/l-horizon-de…/80382

    • Cécité du coeur

      Tu étais le jour en pleine nuit
      Quand tu ouvrais mon cœur

      Qu’as-tu fait du tien
      Offert à celui qui le ferme ?

      Tu es devenue la nuit
      Dans le jour de mon cœur

      Et tes yeux ouverts
      Restent fermés sur les miens.
    • Désir entêtant

      Tu es ce désir entêtant
      Sans tête ni visage
      Toi l’Effacée
      Dérobée à ma vue

      Souvent tu me reviens
      Quand je n’attends plus rien
      Sinon de te revoir
      Comme la première fois

      Fausse croyance
      Dirais-tu
      On ne retourne pas en enfance
      Quand on a tout perdu

      Mais tu me reviens quand même
      Dans la nuit nue
      Quand s’ouvre les yeux de l’insomnie
      Sur ton corps en absence.
    • Terminus

      Je reprends le train
      De Paris vers la Beauce
      Je refais le chemin à l’envers
      Tu n’es pas dans le train
      Tu n’y es plus depuis longtemps
      Les champs sont encore verts
      J’avais une main sur ton genou
      Tu portais une robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau

      Je refais le chemin à l’envers
      Tu es toujours dans mes pensées
      Mais le wagon est vide
      Et chaque gare à l’arrêt me ramène
      Au quai que tu as quitté
      Sans te retourner
      Dans un manteau d’hiver masquant
      Peut-être ton sourire ou tes larmes
      Je ne l’ai jamais su

      Ce que je sais seulement
      C’est que tu es toujours en moi
      Comme un coquelicot rebelle
      Qui tache ceux qui le touchent
      Rouge était ta couleur
      C’était la mienne aussi
      Rouge ta robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau
      Rouge mon cœur lourd

      A présent le train arrive en gare
      Non je n’ai rien oublié sur la banquette
      Le wagon est vide et sans voix
      Pour me dire : Je suis bien avec toi
      Impossible de refaire le chemin à l’envers
      Il faut sortir se cogner à la foule
      Prendre le visage des autres sans amour
      Avancer avancer encore vers la sortie
      Vers l’abime de solitude.
    • Fin du jour

      FIN DU JOUR, poème. Par Pascal Hérault.
      C’est la fin du jour
      L’heure que je n’aime pas
      Les volets se ferment
      Et les visages aussi
      Chacun dans sa tanière
      A ramasser la poussière
      Du jour fini

      D’aucuns disent
      C’était une belle journée
      D’autres encore
      Vraiment une journée pourrie

      Chacun dans sa tanière
      Ramasse sa poussière
      Où brillent des étoiles
      Ou des soleils morts

      Ainsi je vais par les rues
      Dérivant dans mon poème
      Sans trouver d’issue
      Les volets sont fermés
      Et les visages aussi.
    • Le Feu follet

      
      
      
      
      
      Il pleut à verse
      J’écoute l’eau couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je n’ai jamais eu d’attirance pour les gens heureux
      Je connais trop leurs mensonges
      Un portefeuille bien garni
      Une belle cuisine aménagée
      Une nouvelle vie après le sport
      Fais-moi l’amour chéri
      N’oublie pas ton Viagra

      On partira
      Comme on est né
      Dans les cris et les larmes
      Tout le monde assemblé
      Autour du malade
      Ou bien
      La solitude d’une chambre d’hôpital
      Merci de nettoyer la 264
      Un nouveau patient attend
      On fait ce qu’on peut avec les médicaments
      Il ne va pas tarder à crever

      Ou bien encore
      Si on a du courage
      Compter sur le Smith & Wesson 9mm
      Posé sur le chevet du soir
      Une balle suffit
      Viser le cœur
      Viser la bouche
      Repeindre la chambre en rouge
      Pour lui donner un air ensoleillé
      Mais c’est compliqué

      Il faut aller chez l’armurier
      Bonjour je cherche une balle qui tue
      Et produire aussi comble de la vertu
      Un permis de port d’arme
      Pour se zigouiller

      Depuis que je le sais
      L’idée de mourir a jeté sur moi
      Son ombre fatale
      Je n’y comprends que dalle
      A ces philosophes du Carpe Diem
      J’ai beau profiter
      Je vois toujours ma mort
      Se profiler
      Sur l’écran du GPS

      Où faut-il aller ?
      Où est la direction ?
      Pourquoi cette déviation ?
      Je voudrais rentrer chez moi
      Dans ma maison aux murs de charbon
      Sur lesquelles je dessine parfois
      Un oiseau libre
      Une empreinte sur le sable de la plage
      Un bouquet de pivoines explosé de blancheur

      Il pleut à verse
      J’écoute la pluie couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je suis cela
      Un feu follet
      Dont la lumière vive et brève
      Sera bientôt avalée par la nuit

      Les gens heureux
      Passez votre chemin
      Vous verrez bien qu’un jour
      En dépit du butin
      D’autres prendront votre tour
      Alors plus rien
      Seulement le mauvais jour
      La pluie qui tombe
      La pluie qui tombe à verse
      Et s’en va se jeter au fond du caniveau.

    • Dressage

      Je suis dans ton silence

      Comme un lion en cage

      Je rugis

      Tu te tais

      Je me fais docile

      Tu te tais

      Je t’envoie des mots de mer

      Tu te tais

      Comme la marée en son reflux

      Ainsi va ton dressage

      Qu’à la fin je me tais

      Emmuré dans mes mots

      Doux et durs

      Comme tes ongles acérés

      Reflets de ton propre langage.

    • Prière sans visage

      Je me suis dit
      Va écrire un poème
      Avant que la nuit tombe
      J’ai besoin d’entendre ta voix
      J’ai besoin de voir ton visage

      Alors j’ai écrit ce poème
      Avec mon cœur
      Avec mes doigts
      Te caressant dans la chambre nue
      Comme je faisais autrefois

      Puis j’ai éteint la lampe
      J’ai attendu que tu répondes
      Nulle voix
      Nul visage
      Juste le silence de la nuit.
    • Violence

      En moi tu as insufflé
      La griffe et le miel
      La caresse et le désordre
      Le chaos et la mer étale
      Le désir de l’attente
      Et la torture du silence

      En moi tu as déposé tout cela
      Sans vraiment y croire
      Comme on passe d’une pièce à l’autre
      Comme on feuillette un livre
      Qui bientôt tombera des mains

      Et à présent tout est là encore
      Tout est là sans usure
      Et sans usage
      La pièce tes mains le livre ouvert
      Refusés verrouillés cadenassés
      Par le rasoir de ton silence

      Tu as changé de quai
      Sans me dire au revoir.
    • Flux et reflux

      Si lointaine
      Et dans mon cœur

      La mer reflue
      Tu apparais

      Monte le soir
      Mon cœur se serre

      La mer reflue
      Où es-tu ?

      Dans mon cœur
      Et si lointaine

      Monte la mer
      Mon cœur déborde.

    • Rester ouvert

      Il est tard
      Dans la rue on ferme les volets
      Tu n’aimes pas ce qui se ferme
      Tu ne l’as jamais aimé
      Les volets
      Les cafés
      Les chemins
      Les visages
      Les livres
      Les jambes
      Les bras
      Les yeux
      Les cœurs
      Tu aimes ce qui reste ouvert
      Toujours
      De jour comme de nuit
      Les champs
      Les forêts
      Les lacs
      Les paysages de lande
      Loch Lomond
      Cap Fréhel
      Starnberger See in Bayern
      L’appel de l’océan
      Le vent qui fouette la peau
      Tous les oiseaux
      Tous les cieux ouverts
      Aux dieux tutélaires
      Au je-ne-sais-quoi
      Au promeneur solitaire
      Au mouvement
      A la danse
      A la nage
      Aux nuages
      Au partage
      A l’ivresse douce
      Au cœur aventureux
      A toutes ces choses enfin
      Qui laissent l’esprit ouvert
      En éveil
      Et qui font qu’on s’émerveille encore
      D’un rien
      D’un sourire
      D’une épaule douce
      D’une pierre trouvée sur le chemin.
    • IL BRUINE

      Il bruine

      Il bruine partout

      Sur les lunettes

      Et dans la tête

      Il bruine 

      Comme un chagrin

      Venu de loin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Il bruine dehors

      Il bruine dedans

      Les vitres pleurent

      Un vieux chagrin

      Tout suinte l’iode

      Et les embruns

      La plage brouillée

      La mer partout changée

      En fumée froide

      Un café tremblote

      Dans l’air marin

      Néons malingres

      On pousse la porte

      Bottes et cirés

      Ont élu domicile

      Il bruine encore

      C’est certain

      Mais la bière brille

      Entre les mains

      On se boit un coup

      Et puis un autre

      On oublie le crachin

      La mer fondue grise

      Comme un noyé

      Bottes et cirés

      Bavardent au débotté

      Et on espère

      Qu’on sortira bientôt

      De ce crachin

      De ce chagrin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Quand bien même

      Le soleil revenu

      Tous les deuils

      Ne seront pas effacés.

    • Retour

      J’ai laissé derrière moi la mer

      Comme une amante inassouvie

      La ville est fade 

      Confinée dans la chaleur

      Comme une petite vieille rabougrie

      Où vont ces rues sans horizon

      Sans voiles caressées par le vent

      Ces nageurs nus nageant

      A contre-courant ?

      J’erre

      Je cherche ma place

      Mes dernières pièces au bar

      Tandis que je rêve

      Aux souvenirs de la mer.

    • Nager nu

      Poème qui s’inscrit dans un projet de textes liés au monde de la plage et de la mer…

      Nager nu

      Nager à crue

      Sur un cheval d’eau

      Adieu maillot mailles liens

      Adieu ce qui retient

      L’eau rassemble

      La peau devient

      Eau flux et reflux

      Tout se fond en Un

      Un 

      Anagramme de Nu

      Tout s’unit

      La peau et l’eau

      Devenues amies

      Devenues amantes

      Tout devient sexe

      Étreinte océanique

      Soleil d’eau

      Yin et Yang

      Enlacés

      Rien n’est séparé. 

    • Interview

      Interview du 13 juillet 2025, à l’Echo Républicain, à propos de mon dernier recueil: Bois et Dérivés, éditions L’Harmattan.

    • Le Songe de la mer

      Un jour tu reviendras

      Dans le songe de la mer

      J’aurai laissé ma voix

      Dans les murmures de l’écume

      Je serai ce ressac

      Qui battra encore en toi

      J’aurai depuis longtemps

      Passé l’horizon calme

      Nulle part je ne serai

      Sinon dans ton cœur

      Qui se souviendra combien

      Il fut doux de se connaître

      Et les souvenirs seront là

      Comme ces vagues entêtantes

      Battant contre tes tempes

      Battant contre ton cœur

      Alors d’un regard tu embrasseras

      La mer aux larges épaules

      Je te verrai sans te voir

      En te serrant contre moi

      Dans le songe de la mer

      Où j’aurai disparu.

    • Le Belvédère

      Je me souviens de la maison de Ravel

      On voulait la visiter

      Mais elle était fermée ce jour-là

      Je t’ai prise en photo devant Le Belvédère

      C’était le nom de la maison

      Puis on s’est promené dans les petites rues

      Aux façades de maison de poupée

      Me rappelant que Ravel collectionnait les jouets

      Et qu’on ne lui connaissait encore amour féminin

      Travaillant sans relâche ses partitions jusqu’à l’ennui

      L’église était belle et toi aussi

      Belle cela rimait bien avec Ravel

      Tu m’as dit Je vivrais bien ici

      La campagne tout près de Paris

      Et je me suis vu avec toi dans une grande maison

      Où chacun aurait été libre de vivre sa vie

      On a bu des blancs sous une tonnelle

      On n’avait pas envie de rentrer

      On touchait là un petit paradis

      Fait de maisons sages et de roses trémières

      Encore un dernier verre et c’en serait fini

      Du petit paradis et de cette grande maison

      Où nous ne vivrions jamais

      Jamais nous n’avons revu la maison de Ravel

      Tu es partie vivre ailleurs

      Ailleurs c’est toujours mieux qu’ici

      On n’a pas à attacher son cœur

      Qui tôt ou tard se flétrit

      Comme les roses trémières. 

    • VILLA OUVERTE

      VILLA OUVERTE, poème. ©Pascal Hérault.

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      Le parfum des pins dans les dunes

      Je me souviens d’une villa ouverte au vent

      On y allait et venait au gré des marées

      Et des amours conjugués au plaisir de la voile

      On appareillait dans la lumière du matin

      La peau léchée d’écume et de soleil frais

      Vers des routes paresseuses bordées de criques

      On naviguait à vue en riant et en chantant

      On sautait dans l’eau sombre au large du littoral

      La plage au loin s’étirait comme un corps mince

      Plus tard on revenait par vent arrière le spi déployé

      Comme un étendard de joie et d’insouciance

      Les corps essorés d’embruns et de soleil salé

      On s’enfonçait mollement sur le rivage

      Fatigués et ravis d’avoir communié avec la mer

      La faim au ventre comme des naufragés sans blessures

      Plus tard encore dans la villa ouverte au vent

      On partageait le sable et le feu sur la terrasse fraîche

      Dévolue au festin des amours et du vin

      L’avenir se nommait Soleil couchant

      Tout serait beau le lendemain inéluctablement beau

      On s’endormait dans des parfums d’iode et de pins

      Puis à nouveau la plage nous appelait dès le matin

      Comme un royaume une main accueillante

      Qui nous entrainait encore vers l’appel du vent

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      J’ai dû toucher là à un paradis qui ne reviendra plus

      Mais je le sens encore dans mon cœur d’ombre

      Quand je foule le sable de mes souvenirs à la nuit tombée

      Sur la plage où dorment les gréments et le vent de demain.

    • Hello World!

      Welcome to WordPress! This is your first post. Edit or delete it to take the first step in your blogging journey.

    • Ton silence

      Je tourne dans les rues
      Comme je tourne dans ma tête
      Prisonnier d’une quête
      Sans but

      Thésée sans labyrinthe
      Chevalier sans Graal
      Ployant sous la grêle
      Des souvenirs

      Qui pour m’abriter ?
      Pas tes bras sans épaules
      Pas ton cœur mis à sécher
      Sur la corde de la Raison

      Je tourne dans ma tête
      Comme je tourne dans les rues
      Te cherchant aux carrefours
      Cherchant mon visage

      Sans reflet est mon visage
      N’imprimant que le mur
      D’un labyrinthe de mots
      Bruissant de ta voix

      Qui s’est tue.
    • Hellebore


      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le ciel au-dessus de ma tête
      Comme la terre sous mes pas

      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le soleil sur l’eau gelée
      Comme la fleur en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Dans cette répétition des mots
      Qui te ferait advenir

      Comme la première fois
      Où je t’ai reconnue
      Moi qui ignorais tout de toi

      Moi qui ne voyais plus le ciel
      Ni la terre sous mes pas
      Et gelé comme l’eau en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Non pour retenir
      Mais pour faire advenir

      La fleur en hiver
      L’épaule douce des mots
      A la commissure de tes lèvres.

    • Nouvelle parution.

      Mon quatrième recueil de poèmes commencé en Octobre 2024.

      Recueil de poèmes entamé en Octobre 2024. Tout est sur la quatrième de couverture…

      https://www.editions-harmattan.fr/…/l-horizon-de…/80382

    • Cécité du coeur

      Tu étais le jour en pleine nuit
      Quand tu ouvrais mon cœur

      Qu’as-tu fait du tien
      Offert à celui qui le ferme ?

      Tu es devenue la nuit
      Dans le jour de mon cœur

      Et tes yeux ouverts
      Restent fermés sur les miens.
    • Désir entêtant

      Tu es ce désir entêtant
      Sans tête ni visage
      Toi l’Effacée
      Dérobée à ma vue

      Souvent tu me reviens
      Quand je n’attends plus rien
      Sinon de te revoir
      Comme la première fois

      Fausse croyance
      Dirais-tu
      On ne retourne pas en enfance
      Quand on a tout perdu

      Mais tu me reviens quand même
      Dans la nuit nue
      Quand s’ouvre les yeux de l’insomnie
      Sur ton corps en absence.
    • Terminus

      Je reprends le train
      De Paris vers la Beauce
      Je refais le chemin à l’envers
      Tu n’es pas dans le train
      Tu n’y es plus depuis longtemps
      Les champs sont encore verts
      J’avais une main sur ton genou
      Tu portais une robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau

      Je refais le chemin à l’envers
      Tu es toujours dans mes pensées
      Mais le wagon est vide
      Et chaque gare à l’arrêt me ramène
      Au quai que tu as quitté
      Sans te retourner
      Dans un manteau d’hiver masquant
      Peut-être ton sourire ou tes larmes
      Je ne l’ai jamais su

      Ce que je sais seulement
      C’est que tu es toujours en moi
      Comme un coquelicot rebelle
      Qui tache ceux qui le touchent
      Rouge était ta couleur
      C’était la mienne aussi
      Rouge ta robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau
      Rouge mon cœur lourd

      A présent le train arrive en gare
      Non je n’ai rien oublié sur la banquette
      Le wagon est vide et sans voix
      Pour me dire : Je suis bien avec toi
      Impossible de refaire le chemin à l’envers
      Il faut sortir se cogner à la foule
      Prendre le visage des autres sans amour
      Avancer avancer encore vers la sortie
      Vers l’abime de solitude.
    • Fin du jour

      FIN DU JOUR, poème. Par Pascal Hérault.
      C’est la fin du jour
      L’heure que je n’aime pas
      Les volets se ferment
      Et les visages aussi
      Chacun dans sa tanière
      A ramasser la poussière
      Du jour fini

      D’aucuns disent
      C’était une belle journée
      D’autres encore
      Vraiment une journée pourrie

      Chacun dans sa tanière
      Ramasse sa poussière
      Où brillent des étoiles
      Ou des soleils morts

      Ainsi je vais par les rues
      Dérivant dans mon poème
      Sans trouver d’issue
      Les volets sont fermés
      Et les visages aussi.
    • Le Feu follet

      
      
      
      
      
      Il pleut à verse
      J’écoute l’eau couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je n’ai jamais eu d’attirance pour les gens heureux
      Je connais trop leurs mensonges
      Un portefeuille bien garni
      Une belle cuisine aménagée
      Une nouvelle vie après le sport
      Fais-moi l’amour chéri
      N’oublie pas ton Viagra

      On partira
      Comme on est né
      Dans les cris et les larmes
      Tout le monde assemblé
      Autour du malade
      Ou bien
      La solitude d’une chambre d’hôpital
      Merci de nettoyer la 264
      Un nouveau patient attend
      On fait ce qu’on peut avec les médicaments
      Il ne va pas tarder à crever

      Ou bien encore
      Si on a du courage
      Compter sur le Smith & Wesson 9mm
      Posé sur le chevet du soir
      Une balle suffit
      Viser le cœur
      Viser la bouche
      Repeindre la chambre en rouge
      Pour lui donner un air ensoleillé
      Mais c’est compliqué

      Il faut aller chez l’armurier
      Bonjour je cherche une balle qui tue
      Et produire aussi comble de la vertu
      Un permis de port d’arme
      Pour se zigouiller

      Depuis que je le sais
      L’idée de mourir a jeté sur moi
      Son ombre fatale
      Je n’y comprends que dalle
      A ces philosophes du Carpe Diem
      J’ai beau profiter
      Je vois toujours ma mort
      Se profiler
      Sur l’écran du GPS

      Où faut-il aller ?
      Où est la direction ?
      Pourquoi cette déviation ?
      Je voudrais rentrer chez moi
      Dans ma maison aux murs de charbon
      Sur lesquelles je dessine parfois
      Un oiseau libre
      Une empreinte sur le sable de la plage
      Un bouquet de pivoines explosé de blancheur

      Il pleut à verse
      J’écoute la pluie couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je suis cela
      Un feu follet
      Dont la lumière vive et brève
      Sera bientôt avalée par la nuit

      Les gens heureux
      Passez votre chemin
      Vous verrez bien qu’un jour
      En dépit du butin
      D’autres prendront votre tour
      Alors plus rien
      Seulement le mauvais jour
      La pluie qui tombe
      La pluie qui tombe à verse
      Et s’en va se jeter au fond du caniveau.

    • Dressage

      Je suis dans ton silence

      Comme un lion en cage

      Je rugis

      Tu te tais

      Je me fais docile

      Tu te tais

      Je t’envoie des mots de mer

      Tu te tais

      Comme la marée en son reflux

      Ainsi va ton dressage

      Qu’à la fin je me tais

      Emmuré dans mes mots

      Doux et durs

      Comme tes ongles acérés

      Reflets de ton propre langage.

    • Prière sans visage

      Je me suis dit
      Va écrire un poème
      Avant que la nuit tombe
      J’ai besoin d’entendre ta voix
      J’ai besoin de voir ton visage

      Alors j’ai écrit ce poème
      Avec mon cœur
      Avec mes doigts
      Te caressant dans la chambre nue
      Comme je faisais autrefois

      Puis j’ai éteint la lampe
      J’ai attendu que tu répondes
      Nulle voix
      Nul visage
      Juste le silence de la nuit.
    • Violence

      En moi tu as insufflé
      La griffe et le miel
      La caresse et le désordre
      Le chaos et la mer étale
      Le désir de l’attente
      Et la torture du silence

      En moi tu as déposé tout cela
      Sans vraiment y croire
      Comme on passe d’une pièce à l’autre
      Comme on feuillette un livre
      Qui bientôt tombera des mains

      Et à présent tout est là encore
      Tout est là sans usure
      Et sans usage
      La pièce tes mains le livre ouvert
      Refusés verrouillés cadenassés
      Par le rasoir de ton silence

      Tu as changé de quai
      Sans me dire au revoir.
    • Flux et reflux

      Si lointaine
      Et dans mon cœur

      La mer reflue
      Tu apparais

      Monte le soir
      Mon cœur se serre

      La mer reflue
      Où es-tu ?

      Dans mon cœur
      Et si lointaine

      Monte la mer
      Mon cœur déborde.

    • Rester ouvert

      Il est tard
      Dans la rue on ferme les volets
      Tu n’aimes pas ce qui se ferme
      Tu ne l’as jamais aimé
      Les volets
      Les cafés
      Les chemins
      Les visages
      Les livres
      Les jambes
      Les bras
      Les yeux
      Les cœurs
      Tu aimes ce qui reste ouvert
      Toujours
      De jour comme de nuit
      Les champs
      Les forêts
      Les lacs
      Les paysages de lande
      Loch Lomond
      Cap Fréhel
      Starnberger See in Bayern
      L’appel de l’océan
      Le vent qui fouette la peau
      Tous les oiseaux
      Tous les cieux ouverts
      Aux dieux tutélaires
      Au je-ne-sais-quoi
      Au promeneur solitaire
      Au mouvement
      A la danse
      A la nage
      Aux nuages
      Au partage
      A l’ivresse douce
      Au cœur aventureux
      A toutes ces choses enfin
      Qui laissent l’esprit ouvert
      En éveil
      Et qui font qu’on s’émerveille encore
      D’un rien
      D’un sourire
      D’une épaule douce
      D’une pierre trouvée sur le chemin.
    • IL BRUINE

      Il bruine

      Il bruine partout

      Sur les lunettes

      Et dans la tête

      Il bruine 

      Comme un chagrin

      Venu de loin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Il bruine dehors

      Il bruine dedans

      Les vitres pleurent

      Un vieux chagrin

      Tout suinte l’iode

      Et les embruns

      La plage brouillée

      La mer partout changée

      En fumée froide

      Un café tremblote

      Dans l’air marin

      Néons malingres

      On pousse la porte

      Bottes et cirés

      Ont élu domicile

      Il bruine encore

      C’est certain

      Mais la bière brille

      Entre les mains

      On se boit un coup

      Et puis un autre

      On oublie le crachin

      La mer fondue grise

      Comme un noyé

      Bottes et cirés

      Bavardent au débotté

      Et on espère

      Qu’on sortira bientôt

      De ce crachin

      De ce chagrin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Quand bien même

      Le soleil revenu

      Tous les deuils

      Ne seront pas effacés.

    • Retour

      J’ai laissé derrière moi la mer

      Comme une amante inassouvie

      La ville est fade 

      Confinée dans la chaleur

      Comme une petite vieille rabougrie

      Où vont ces rues sans horizon

      Sans voiles caressées par le vent

      Ces nageurs nus nageant

      A contre-courant ?

      J’erre

      Je cherche ma place

      Mes dernières pièces au bar

      Tandis que je rêve

      Aux souvenirs de la mer.

    • Nager nu

      Poème qui s’inscrit dans un projet de textes liés au monde de la plage et de la mer…

      Nager nu

      Nager à crue

      Sur un cheval d’eau

      Adieu maillot mailles liens

      Adieu ce qui retient

      L’eau rassemble

      La peau devient

      Eau flux et reflux

      Tout se fond en Un

      Un 

      Anagramme de Nu

      Tout s’unit

      La peau et l’eau

      Devenues amies

      Devenues amantes

      Tout devient sexe

      Étreinte océanique

      Soleil d’eau

      Yin et Yang

      Enlacés

      Rien n’est séparé. 

    • Interview

      Interview du 13 juillet 2025, à l’Echo Républicain, à propos de mon dernier recueil: Bois et Dérivés, éditions L’Harmattan.

    • Le Songe de la mer

      Un jour tu reviendras

      Dans le songe de la mer

      J’aurai laissé ma voix

      Dans les murmures de l’écume

      Je serai ce ressac

      Qui battra encore en toi

      J’aurai depuis longtemps

      Passé l’horizon calme

      Nulle part je ne serai

      Sinon dans ton cœur

      Qui se souviendra combien

      Il fut doux de se connaître

      Et les souvenirs seront là

      Comme ces vagues entêtantes

      Battant contre tes tempes

      Battant contre ton cœur

      Alors d’un regard tu embrasseras

      La mer aux larges épaules

      Je te verrai sans te voir

      En te serrant contre moi

      Dans le songe de la mer

      Où j’aurai disparu.

    • Le Belvédère

      Je me souviens de la maison de Ravel

      On voulait la visiter

      Mais elle était fermée ce jour-là

      Je t’ai prise en photo devant Le Belvédère

      C’était le nom de la maison

      Puis on s’est promené dans les petites rues

      Aux façades de maison de poupée

      Me rappelant que Ravel collectionnait les jouets

      Et qu’on ne lui connaissait encore amour féminin

      Travaillant sans relâche ses partitions jusqu’à l’ennui

      L’église était belle et toi aussi

      Belle cela rimait bien avec Ravel

      Tu m’as dit Je vivrais bien ici

      La campagne tout près de Paris

      Et je me suis vu avec toi dans une grande maison

      Où chacun aurait été libre de vivre sa vie

      On a bu des blancs sous une tonnelle

      On n’avait pas envie de rentrer

      On touchait là un petit paradis

      Fait de maisons sages et de roses trémières

      Encore un dernier verre et c’en serait fini

      Du petit paradis et de cette grande maison

      Où nous ne vivrions jamais

      Jamais nous n’avons revu la maison de Ravel

      Tu es partie vivre ailleurs

      Ailleurs c’est toujours mieux qu’ici

      On n’a pas à attacher son cœur

      Qui tôt ou tard se flétrit

      Comme les roses trémières. 

    • VILLA OUVERTE

      VILLA OUVERTE, poème. ©Pascal Hérault.

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      Le parfum des pins dans les dunes

      Je me souviens d’une villa ouverte au vent

      On y allait et venait au gré des marées

      Et des amours conjugués au plaisir de la voile

      On appareillait dans la lumière du matin

      La peau léchée d’écume et de soleil frais

      Vers des routes paresseuses bordées de criques

      On naviguait à vue en riant et en chantant

      On sautait dans l’eau sombre au large du littoral

      La plage au loin s’étirait comme un corps mince

      Plus tard on revenait par vent arrière le spi déployé

      Comme un étendard de joie et d’insouciance

      Les corps essorés d’embruns et de soleil salé

      On s’enfonçait mollement sur le rivage

      Fatigués et ravis d’avoir communié avec la mer

      La faim au ventre comme des naufragés sans blessures

      Plus tard encore dans la villa ouverte au vent

      On partageait le sable et le feu sur la terrasse fraîche

      Dévolue au festin des amours et du vin

      L’avenir se nommait Soleil couchant

      Tout serait beau le lendemain inéluctablement beau

      On s’endormait dans des parfums d’iode et de pins

      Puis à nouveau la plage nous appelait dès le matin

      Comme un royaume une main accueillante

      Qui nous entrainait encore vers l’appel du vent

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      J’ai dû toucher là à un paradis qui ne reviendra plus

      Mais je le sens encore dans mon cœur d’ombre

      Quand je foule le sable de mes souvenirs à la nuit tombée

      Sur la plage où dorment les gréments et le vent de demain.

    • Hello World!

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    • Ton silence

      Je tourne dans les rues
      Comme je tourne dans ma tête
      Prisonnier d’une quête
      Sans but

      Thésée sans labyrinthe
      Chevalier sans Graal
      Ployant sous la grêle
      Des souvenirs

      Qui pour m’abriter ?
      Pas tes bras sans épaules
      Pas ton cœur mis à sécher
      Sur la corde de la Raison

      Je tourne dans ma tête
      Comme je tourne dans les rues
      Te cherchant aux carrefours
      Cherchant mon visage

      Sans reflet est mon visage
      N’imprimant que le mur
      D’un labyrinthe de mots
      Bruissant de ta voix

      Qui s’est tue.
    • Hellebore


      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le ciel au-dessus de ma tête
      Comme la terre sous mes pas

      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le soleil sur l’eau gelée
      Comme la fleur en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Dans cette répétition des mots
      Qui te ferait advenir

      Comme la première fois
      Où je t’ai reconnue
      Moi qui ignorais tout de toi

      Moi qui ne voyais plus le ciel
      Ni la terre sous mes pas
      Et gelé comme l’eau en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Non pour retenir
      Mais pour faire advenir

      La fleur en hiver
      L’épaule douce des mots
      A la commissure de tes lèvres.

    • Nouvelle parution.

      Mon quatrième recueil de poèmes commencé en Octobre 2024.

      Recueil de poèmes entamé en Octobre 2024. Tout est sur la quatrième de couverture…

      https://www.editions-harmattan.fr/…/l-horizon-de…/80382

    • Cécité du coeur

      Tu étais le jour en pleine nuit
      Quand tu ouvrais mon cœur

      Qu’as-tu fait du tien
      Offert à celui qui le ferme ?

      Tu es devenue la nuit
      Dans le jour de mon cœur

      Et tes yeux ouverts
      Restent fermés sur les miens.
    • Désir entêtant

      Tu es ce désir entêtant
      Sans tête ni visage
      Toi l’Effacée
      Dérobée à ma vue

      Souvent tu me reviens
      Quand je n’attends plus rien
      Sinon de te revoir
      Comme la première fois

      Fausse croyance
      Dirais-tu
      On ne retourne pas en enfance
      Quand on a tout perdu

      Mais tu me reviens quand même
      Dans la nuit nue
      Quand s’ouvre les yeux de l’insomnie
      Sur ton corps en absence.
    • Terminus

      Je reprends le train
      De Paris vers la Beauce
      Je refais le chemin à l’envers
      Tu n’es pas dans le train
      Tu n’y es plus depuis longtemps
      Les champs sont encore verts
      J’avais une main sur ton genou
      Tu portais une robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau

      Je refais le chemin à l’envers
      Tu es toujours dans mes pensées
      Mais le wagon est vide
      Et chaque gare à l’arrêt me ramène
      Au quai que tu as quitté
      Sans te retourner
      Dans un manteau d’hiver masquant
      Peut-être ton sourire ou tes larmes
      Je ne l’ai jamais su

      Ce que je sais seulement
      C’est que tu es toujours en moi
      Comme un coquelicot rebelle
      Qui tache ceux qui le touchent
      Rouge était ta couleur
      C’était la mienne aussi
      Rouge ta robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau
      Rouge mon cœur lourd

      A présent le train arrive en gare
      Non je n’ai rien oublié sur la banquette
      Le wagon est vide et sans voix
      Pour me dire : Je suis bien avec toi
      Impossible de refaire le chemin à l’envers
      Il faut sortir se cogner à la foule
      Prendre le visage des autres sans amour
      Avancer avancer encore vers la sortie
      Vers l’abime de solitude.
    • Fin du jour

      FIN DU JOUR, poème. Par Pascal Hérault.
      C’est la fin du jour
      L’heure que je n’aime pas
      Les volets se ferment
      Et les visages aussi
      Chacun dans sa tanière
      A ramasser la poussière
      Du jour fini

      D’aucuns disent
      C’était une belle journée
      D’autres encore
      Vraiment une journée pourrie

      Chacun dans sa tanière
      Ramasse sa poussière
      Où brillent des étoiles
      Ou des soleils morts

      Ainsi je vais par les rues
      Dérivant dans mon poème
      Sans trouver d’issue
      Les volets sont fermés
      Et les visages aussi.
    • Le Feu follet

      
      
      
      
      
      Il pleut à verse
      J’écoute l’eau couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je n’ai jamais eu d’attirance pour les gens heureux
      Je connais trop leurs mensonges
      Un portefeuille bien garni
      Une belle cuisine aménagée
      Une nouvelle vie après le sport
      Fais-moi l’amour chéri
      N’oublie pas ton Viagra

      On partira
      Comme on est né
      Dans les cris et les larmes
      Tout le monde assemblé
      Autour du malade
      Ou bien
      La solitude d’une chambre d’hôpital
      Merci de nettoyer la 264
      Un nouveau patient attend
      On fait ce qu’on peut avec les médicaments
      Il ne va pas tarder à crever

      Ou bien encore
      Si on a du courage
      Compter sur le Smith & Wesson 9mm
      Posé sur le chevet du soir
      Une balle suffit
      Viser le cœur
      Viser la bouche
      Repeindre la chambre en rouge
      Pour lui donner un air ensoleillé
      Mais c’est compliqué

      Il faut aller chez l’armurier
      Bonjour je cherche une balle qui tue
      Et produire aussi comble de la vertu
      Un permis de port d’arme
      Pour se zigouiller

      Depuis que je le sais
      L’idée de mourir a jeté sur moi
      Son ombre fatale
      Je n’y comprends que dalle
      A ces philosophes du Carpe Diem
      J’ai beau profiter
      Je vois toujours ma mort
      Se profiler
      Sur l’écran du GPS

      Où faut-il aller ?
      Où est la direction ?
      Pourquoi cette déviation ?
      Je voudrais rentrer chez moi
      Dans ma maison aux murs de charbon
      Sur lesquelles je dessine parfois
      Un oiseau libre
      Une empreinte sur le sable de la plage
      Un bouquet de pivoines explosé de blancheur

      Il pleut à verse
      J’écoute la pluie couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je suis cela
      Un feu follet
      Dont la lumière vive et brève
      Sera bientôt avalée par la nuit

      Les gens heureux
      Passez votre chemin
      Vous verrez bien qu’un jour
      En dépit du butin
      D’autres prendront votre tour
      Alors plus rien
      Seulement le mauvais jour
      La pluie qui tombe
      La pluie qui tombe à verse
      Et s’en va se jeter au fond du caniveau.

    • Dressage

      Je suis dans ton silence

      Comme un lion en cage

      Je rugis

      Tu te tais

      Je me fais docile

      Tu te tais

      Je t’envoie des mots de mer

      Tu te tais

      Comme la marée en son reflux

      Ainsi va ton dressage

      Qu’à la fin je me tais

      Emmuré dans mes mots

      Doux et durs

      Comme tes ongles acérés

      Reflets de ton propre langage.

    • Prière sans visage

      Je me suis dit
      Va écrire un poème
      Avant que la nuit tombe
      J’ai besoin d’entendre ta voix
      J’ai besoin de voir ton visage

      Alors j’ai écrit ce poème
      Avec mon cœur
      Avec mes doigts
      Te caressant dans la chambre nue
      Comme je faisais autrefois

      Puis j’ai éteint la lampe
      J’ai attendu que tu répondes
      Nulle voix
      Nul visage
      Juste le silence de la nuit.
    • Violence

      En moi tu as insufflé
      La griffe et le miel
      La caresse et le désordre
      Le chaos et la mer étale
      Le désir de l’attente
      Et la torture du silence

      En moi tu as déposé tout cela
      Sans vraiment y croire
      Comme on passe d’une pièce à l’autre
      Comme on feuillette un livre
      Qui bientôt tombera des mains

      Et à présent tout est là encore
      Tout est là sans usure
      Et sans usage
      La pièce tes mains le livre ouvert
      Refusés verrouillés cadenassés
      Par le rasoir de ton silence

      Tu as changé de quai
      Sans me dire au revoir.
    • Flux et reflux

      Si lointaine
      Et dans mon cœur

      La mer reflue
      Tu apparais

      Monte le soir
      Mon cœur se serre

      La mer reflue
      Où es-tu ?

      Dans mon cœur
      Et si lointaine

      Monte la mer
      Mon cœur déborde.

    • Rester ouvert

      Il est tard
      Dans la rue on ferme les volets
      Tu n’aimes pas ce qui se ferme
      Tu ne l’as jamais aimé
      Les volets
      Les cafés
      Les chemins
      Les visages
      Les livres
      Les jambes
      Les bras
      Les yeux
      Les cœurs
      Tu aimes ce qui reste ouvert
      Toujours
      De jour comme de nuit
      Les champs
      Les forêts
      Les lacs
      Les paysages de lande
      Loch Lomond
      Cap Fréhel
      Starnberger See in Bayern
      L’appel de l’océan
      Le vent qui fouette la peau
      Tous les oiseaux
      Tous les cieux ouverts
      Aux dieux tutélaires
      Au je-ne-sais-quoi
      Au promeneur solitaire
      Au mouvement
      A la danse
      A la nage
      Aux nuages
      Au partage
      A l’ivresse douce
      Au cœur aventureux
      A toutes ces choses enfin
      Qui laissent l’esprit ouvert
      En éveil
      Et qui font qu’on s’émerveille encore
      D’un rien
      D’un sourire
      D’une épaule douce
      D’une pierre trouvée sur le chemin.
    • IL BRUINE

      Il bruine

      Il bruine partout

      Sur les lunettes

      Et dans la tête

      Il bruine 

      Comme un chagrin

      Venu de loin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Il bruine dehors

      Il bruine dedans

      Les vitres pleurent

      Un vieux chagrin

      Tout suinte l’iode

      Et les embruns

      La plage brouillée

      La mer partout changée

      En fumée froide

      Un café tremblote

      Dans l’air marin

      Néons malingres

      On pousse la porte

      Bottes et cirés

      Ont élu domicile

      Il bruine encore

      C’est certain

      Mais la bière brille

      Entre les mains

      On se boit un coup

      Et puis un autre

      On oublie le crachin

      La mer fondue grise

      Comme un noyé

      Bottes et cirés

      Bavardent au débotté

      Et on espère

      Qu’on sortira bientôt

      De ce crachin

      De ce chagrin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Quand bien même

      Le soleil revenu

      Tous les deuils

      Ne seront pas effacés.

    • Retour

      J’ai laissé derrière moi la mer

      Comme une amante inassouvie

      La ville est fade 

      Confinée dans la chaleur

      Comme une petite vieille rabougrie

      Où vont ces rues sans horizon

      Sans voiles caressées par le vent

      Ces nageurs nus nageant

      A contre-courant ?

      J’erre

      Je cherche ma place

      Mes dernières pièces au bar

      Tandis que je rêve

      Aux souvenirs de la mer.

    • Nager nu

      Poème qui s’inscrit dans un projet de textes liés au monde de la plage et de la mer…

      Nager nu

      Nager à crue

      Sur un cheval d’eau

      Adieu maillot mailles liens

      Adieu ce qui retient

      L’eau rassemble

      La peau devient

      Eau flux et reflux

      Tout se fond en Un

      Un 

      Anagramme de Nu

      Tout s’unit

      La peau et l’eau

      Devenues amies

      Devenues amantes

      Tout devient sexe

      Étreinte océanique

      Soleil d’eau

      Yin et Yang

      Enlacés

      Rien n’est séparé. 

    • Interview

      Interview du 13 juillet 2025, à l’Echo Républicain, à propos de mon dernier recueil: Bois et Dérivés, éditions L’Harmattan.

    • Le Songe de la mer

      Un jour tu reviendras

      Dans le songe de la mer

      J’aurai laissé ma voix

      Dans les murmures de l’écume

      Je serai ce ressac

      Qui battra encore en toi

      J’aurai depuis longtemps

      Passé l’horizon calme

      Nulle part je ne serai

      Sinon dans ton cœur

      Qui se souviendra combien

      Il fut doux de se connaître

      Et les souvenirs seront là

      Comme ces vagues entêtantes

      Battant contre tes tempes

      Battant contre ton cœur

      Alors d’un regard tu embrasseras

      La mer aux larges épaules

      Je te verrai sans te voir

      En te serrant contre moi

      Dans le songe de la mer

      Où j’aurai disparu.

    • Le Belvédère

      Je me souviens de la maison de Ravel

      On voulait la visiter

      Mais elle était fermée ce jour-là

      Je t’ai prise en photo devant Le Belvédère

      C’était le nom de la maison

      Puis on s’est promené dans les petites rues

      Aux façades de maison de poupée

      Me rappelant que Ravel collectionnait les jouets

      Et qu’on ne lui connaissait encore amour féminin

      Travaillant sans relâche ses partitions jusqu’à l’ennui

      L’église était belle et toi aussi

      Belle cela rimait bien avec Ravel

      Tu m’as dit Je vivrais bien ici

      La campagne tout près de Paris

      Et je me suis vu avec toi dans une grande maison

      Où chacun aurait été libre de vivre sa vie

      On a bu des blancs sous une tonnelle

      On n’avait pas envie de rentrer

      On touchait là un petit paradis

      Fait de maisons sages et de roses trémières

      Encore un dernier verre et c’en serait fini

      Du petit paradis et de cette grande maison

      Où nous ne vivrions jamais

      Jamais nous n’avons revu la maison de Ravel

      Tu es partie vivre ailleurs

      Ailleurs c’est toujours mieux qu’ici

      On n’a pas à attacher son cœur

      Qui tôt ou tard se flétrit

      Comme les roses trémières. 

    • VILLA OUVERTE

      VILLA OUVERTE, poème. ©Pascal Hérault.

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      Le parfum des pins dans les dunes

      Je me souviens d’une villa ouverte au vent

      On y allait et venait au gré des marées

      Et des amours conjugués au plaisir de la voile

      On appareillait dans la lumière du matin

      La peau léchée d’écume et de soleil frais

      Vers des routes paresseuses bordées de criques

      On naviguait à vue en riant et en chantant

      On sautait dans l’eau sombre au large du littoral

      La plage au loin s’étirait comme un corps mince

      Plus tard on revenait par vent arrière le spi déployé

      Comme un étendard de joie et d’insouciance

      Les corps essorés d’embruns et de soleil salé

      On s’enfonçait mollement sur le rivage

      Fatigués et ravis d’avoir communié avec la mer

      La faim au ventre comme des naufragés sans blessures

      Plus tard encore dans la villa ouverte au vent

      On partageait le sable et le feu sur la terrasse fraîche

      Dévolue au festin des amours et du vin

      L’avenir se nommait Soleil couchant

      Tout serait beau le lendemain inéluctablement beau

      On s’endormait dans des parfums d’iode et de pins

      Puis à nouveau la plage nous appelait dès le matin

      Comme un royaume une main accueillante

      Qui nous entrainait encore vers l’appel du vent

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      J’ai dû toucher là à un paradis qui ne reviendra plus

      Mais je le sens encore dans mon cœur d’ombre

      Quand je foule le sable de mes souvenirs à la nuit tombée

      Sur la plage où dorment les gréments et le vent de demain.

    • Hello World!

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    • Ton silence

      Je tourne dans les rues
      Comme je tourne dans ma tête
      Prisonnier d’une quête
      Sans but

      Thésée sans labyrinthe
      Chevalier sans Graal
      Ployant sous la grêle
      Des souvenirs

      Qui pour m’abriter ?
      Pas tes bras sans épaules
      Pas ton cœur mis à sécher
      Sur la corde de la Raison

      Je tourne dans ma tête
      Comme je tourne dans les rues
      Te cherchant aux carrefours
      Cherchant mon visage

      Sans reflet est mon visage
      N’imprimant que le mur
      D’un labyrinthe de mots
      Bruissant de ta voix

      Qui s’est tue.
    • Hellebore


      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le ciel au-dessus de ma tête
      Comme la terre sous mes pas

      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le soleil sur l’eau gelée
      Comme la fleur en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Dans cette répétition des mots
      Qui te ferait advenir

      Comme la première fois
      Où je t’ai reconnue
      Moi qui ignorais tout de toi

      Moi qui ne voyais plus le ciel
      Ni la terre sous mes pas
      Et gelé comme l’eau en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Non pour retenir
      Mais pour faire advenir

      La fleur en hiver
      L’épaule douce des mots
      A la commissure de tes lèvres.

    • Nouvelle parution.

      Mon quatrième recueil de poèmes commencé en Octobre 2024.

      Recueil de poèmes entamé en Octobre 2024. Tout est sur la quatrième de couverture…

      https://www.editions-harmattan.fr/…/l-horizon-de…/80382

    • Cécité du coeur

      Tu étais le jour en pleine nuit
      Quand tu ouvrais mon cœur

      Qu’as-tu fait du tien
      Offert à celui qui le ferme ?

      Tu es devenue la nuit
      Dans le jour de mon cœur

      Et tes yeux ouverts
      Restent fermés sur les miens.
    • Désir entêtant

      Tu es ce désir entêtant
      Sans tête ni visage
      Toi l’Effacée
      Dérobée à ma vue

      Souvent tu me reviens
      Quand je n’attends plus rien
      Sinon de te revoir
      Comme la première fois

      Fausse croyance
      Dirais-tu
      On ne retourne pas en enfance
      Quand on a tout perdu

      Mais tu me reviens quand même
      Dans la nuit nue
      Quand s’ouvre les yeux de l’insomnie
      Sur ton corps en absence.
    • Terminus

      Je reprends le train
      De Paris vers la Beauce
      Je refais le chemin à l’envers
      Tu n’es pas dans le train
      Tu n’y es plus depuis longtemps
      Les champs sont encore verts
      J’avais une main sur ton genou
      Tu portais une robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau

      Je refais le chemin à l’envers
      Tu es toujours dans mes pensées
      Mais le wagon est vide
      Et chaque gare à l’arrêt me ramène
      Au quai que tu as quitté
      Sans te retourner
      Dans un manteau d’hiver masquant
      Peut-être ton sourire ou tes larmes
      Je ne l’ai jamais su

      Ce que je sais seulement
      C’est que tu es toujours en moi
      Comme un coquelicot rebelle
      Qui tache ceux qui le touchent
      Rouge était ta couleur
      C’était la mienne aussi
      Rouge ta robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau
      Rouge mon cœur lourd

      A présent le train arrive en gare
      Non je n’ai rien oublié sur la banquette
      Le wagon est vide et sans voix
      Pour me dire : Je suis bien avec toi
      Impossible de refaire le chemin à l’envers
      Il faut sortir se cogner à la foule
      Prendre le visage des autres sans amour
      Avancer avancer encore vers la sortie
      Vers l’abime de solitude.
    • Fin du jour

      FIN DU JOUR, poème. Par Pascal Hérault.
      C’est la fin du jour
      L’heure que je n’aime pas
      Les volets se ferment
      Et les visages aussi
      Chacun dans sa tanière
      A ramasser la poussière
      Du jour fini

      D’aucuns disent
      C’était une belle journée
      D’autres encore
      Vraiment une journée pourrie

      Chacun dans sa tanière
      Ramasse sa poussière
      Où brillent des étoiles
      Ou des soleils morts

      Ainsi je vais par les rues
      Dérivant dans mon poème
      Sans trouver d’issue
      Les volets sont fermés
      Et les visages aussi.
    • Le Feu follet

      
      
      
      
      
      Il pleut à verse
      J’écoute l’eau couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je n’ai jamais eu d’attirance pour les gens heureux
      Je connais trop leurs mensonges
      Un portefeuille bien garni
      Une belle cuisine aménagée
      Une nouvelle vie après le sport
      Fais-moi l’amour chéri
      N’oublie pas ton Viagra

      On partira
      Comme on est né
      Dans les cris et les larmes
      Tout le monde assemblé
      Autour du malade
      Ou bien
      La solitude d’une chambre d’hôpital
      Merci de nettoyer la 264
      Un nouveau patient attend
      On fait ce qu’on peut avec les médicaments
      Il ne va pas tarder à crever

      Ou bien encore
      Si on a du courage
      Compter sur le Smith & Wesson 9mm
      Posé sur le chevet du soir
      Une balle suffit
      Viser le cœur
      Viser la bouche
      Repeindre la chambre en rouge
      Pour lui donner un air ensoleillé
      Mais c’est compliqué

      Il faut aller chez l’armurier
      Bonjour je cherche une balle qui tue
      Et produire aussi comble de la vertu
      Un permis de port d’arme
      Pour se zigouiller

      Depuis que je le sais
      L’idée de mourir a jeté sur moi
      Son ombre fatale
      Je n’y comprends que dalle
      A ces philosophes du Carpe Diem
      J’ai beau profiter
      Je vois toujours ma mort
      Se profiler
      Sur l’écran du GPS

      Où faut-il aller ?
      Où est la direction ?
      Pourquoi cette déviation ?
      Je voudrais rentrer chez moi
      Dans ma maison aux murs de charbon
      Sur lesquelles je dessine parfois
      Un oiseau libre
      Une empreinte sur le sable de la plage
      Un bouquet de pivoines explosé de blancheur

      Il pleut à verse
      J’écoute la pluie couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je suis cela
      Un feu follet
      Dont la lumière vive et brève
      Sera bientôt avalée par la nuit

      Les gens heureux
      Passez votre chemin
      Vous verrez bien qu’un jour
      En dépit du butin
      D’autres prendront votre tour
      Alors plus rien
      Seulement le mauvais jour
      La pluie qui tombe
      La pluie qui tombe à verse
      Et s’en va se jeter au fond du caniveau.

    • Dressage

      Je suis dans ton silence

      Comme un lion en cage

      Je rugis

      Tu te tais

      Je me fais docile

      Tu te tais

      Je t’envoie des mots de mer

      Tu te tais

      Comme la marée en son reflux

      Ainsi va ton dressage

      Qu’à la fin je me tais

      Emmuré dans mes mots

      Doux et durs

      Comme tes ongles acérés

      Reflets de ton propre langage.

    • Prière sans visage

      Je me suis dit
      Va écrire un poème
      Avant que la nuit tombe
      J’ai besoin d’entendre ta voix
      J’ai besoin de voir ton visage

      Alors j’ai écrit ce poème
      Avec mon cœur
      Avec mes doigts
      Te caressant dans la chambre nue
      Comme je faisais autrefois

      Puis j’ai éteint la lampe
      J’ai attendu que tu répondes
      Nulle voix
      Nul visage
      Juste le silence de la nuit.
    • Violence

      En moi tu as insufflé
      La griffe et le miel
      La caresse et le désordre
      Le chaos et la mer étale
      Le désir de l’attente
      Et la torture du silence

      En moi tu as déposé tout cela
      Sans vraiment y croire
      Comme on passe d’une pièce à l’autre
      Comme on feuillette un livre
      Qui bientôt tombera des mains

      Et à présent tout est là encore
      Tout est là sans usure
      Et sans usage
      La pièce tes mains le livre ouvert
      Refusés verrouillés cadenassés
      Par le rasoir de ton silence

      Tu as changé de quai
      Sans me dire au revoir.
    • Flux et reflux

      Si lointaine
      Et dans mon cœur

      La mer reflue
      Tu apparais

      Monte le soir
      Mon cœur se serre

      La mer reflue
      Où es-tu ?

      Dans mon cœur
      Et si lointaine

      Monte la mer
      Mon cœur déborde.

    • Rester ouvert

      Il est tard
      Dans la rue on ferme les volets
      Tu n’aimes pas ce qui se ferme
      Tu ne l’as jamais aimé
      Les volets
      Les cafés
      Les chemins
      Les visages
      Les livres
      Les jambes
      Les bras
      Les yeux
      Les cœurs
      Tu aimes ce qui reste ouvert
      Toujours
      De jour comme de nuit
      Les champs
      Les forêts
      Les lacs
      Les paysages de lande
      Loch Lomond
      Cap Fréhel
      Starnberger See in Bayern
      L’appel de l’océan
      Le vent qui fouette la peau
      Tous les oiseaux
      Tous les cieux ouverts
      Aux dieux tutélaires
      Au je-ne-sais-quoi
      Au promeneur solitaire
      Au mouvement
      A la danse
      A la nage
      Aux nuages
      Au partage
      A l’ivresse douce
      Au cœur aventureux
      A toutes ces choses enfin
      Qui laissent l’esprit ouvert
      En éveil
      Et qui font qu’on s’émerveille encore
      D’un rien
      D’un sourire
      D’une épaule douce
      D’une pierre trouvée sur le chemin.
    • IL BRUINE

      Il bruine

      Il bruine partout

      Sur les lunettes

      Et dans la tête

      Il bruine 

      Comme un chagrin

      Venu de loin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Il bruine dehors

      Il bruine dedans

      Les vitres pleurent

      Un vieux chagrin

      Tout suinte l’iode

      Et les embruns

      La plage brouillée

      La mer partout changée

      En fumée froide

      Un café tremblote

      Dans l’air marin

      Néons malingres

      On pousse la porte

      Bottes et cirés

      Ont élu domicile

      Il bruine encore

      C’est certain

      Mais la bière brille

      Entre les mains

      On se boit un coup

      Et puis un autre

      On oublie le crachin

      La mer fondue grise

      Comme un noyé

      Bottes et cirés

      Bavardent au débotté

      Et on espère

      Qu’on sortira bientôt

      De ce crachin

      De ce chagrin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Quand bien même

      Le soleil revenu

      Tous les deuils

      Ne seront pas effacés.

    • Retour

      J’ai laissé derrière moi la mer

      Comme une amante inassouvie

      La ville est fade 

      Confinée dans la chaleur

      Comme une petite vieille rabougrie

      Où vont ces rues sans horizon

      Sans voiles caressées par le vent

      Ces nageurs nus nageant

      A contre-courant ?

      J’erre

      Je cherche ma place

      Mes dernières pièces au bar

      Tandis que je rêve

      Aux souvenirs de la mer.

    • Nager nu

      Poème qui s’inscrit dans un projet de textes liés au monde de la plage et de la mer…

      Nager nu

      Nager à crue

      Sur un cheval d’eau

      Adieu maillot mailles liens

      Adieu ce qui retient

      L’eau rassemble

      La peau devient

      Eau flux et reflux

      Tout se fond en Un

      Un 

      Anagramme de Nu

      Tout s’unit

      La peau et l’eau

      Devenues amies

      Devenues amantes

      Tout devient sexe

      Étreinte océanique

      Soleil d’eau

      Yin et Yang

      Enlacés

      Rien n’est séparé. 

    • Interview

      Interview du 13 juillet 2025, à l’Echo Républicain, à propos de mon dernier recueil: Bois et Dérivés, éditions L’Harmattan.

    • Le Songe de la mer

      Un jour tu reviendras

      Dans le songe de la mer

      J’aurai laissé ma voix

      Dans les murmures de l’écume

      Je serai ce ressac

      Qui battra encore en toi

      J’aurai depuis longtemps

      Passé l’horizon calme

      Nulle part je ne serai

      Sinon dans ton cœur

      Qui se souviendra combien

      Il fut doux de se connaître

      Et les souvenirs seront là

      Comme ces vagues entêtantes

      Battant contre tes tempes

      Battant contre ton cœur

      Alors d’un regard tu embrasseras

      La mer aux larges épaules

      Je te verrai sans te voir

      En te serrant contre moi

      Dans le songe de la mer

      Où j’aurai disparu.

    • Le Belvédère

      Je me souviens de la maison de Ravel

      On voulait la visiter

      Mais elle était fermée ce jour-là

      Je t’ai prise en photo devant Le Belvédère

      C’était le nom de la maison

      Puis on s’est promené dans les petites rues

      Aux façades de maison de poupée

      Me rappelant que Ravel collectionnait les jouets

      Et qu’on ne lui connaissait encore amour féminin

      Travaillant sans relâche ses partitions jusqu’à l’ennui

      L’église était belle et toi aussi

      Belle cela rimait bien avec Ravel

      Tu m’as dit Je vivrais bien ici

      La campagne tout près de Paris

      Et je me suis vu avec toi dans une grande maison

      Où chacun aurait été libre de vivre sa vie

      On a bu des blancs sous une tonnelle

      On n’avait pas envie de rentrer

      On touchait là un petit paradis

      Fait de maisons sages et de roses trémières

      Encore un dernier verre et c’en serait fini

      Du petit paradis et de cette grande maison

      Où nous ne vivrions jamais

      Jamais nous n’avons revu la maison de Ravel

      Tu es partie vivre ailleurs

      Ailleurs c’est toujours mieux qu’ici

      On n’a pas à attacher son cœur

      Qui tôt ou tard se flétrit

      Comme les roses trémières. 

    • VILLA OUVERTE

      VILLA OUVERTE, poème. ©Pascal Hérault.

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      Le parfum des pins dans les dunes

      Je me souviens d’une villa ouverte au vent

      On y allait et venait au gré des marées

      Et des amours conjugués au plaisir de la voile

      On appareillait dans la lumière du matin

      La peau léchée d’écume et de soleil frais

      Vers des routes paresseuses bordées de criques

      On naviguait à vue en riant et en chantant

      On sautait dans l’eau sombre au large du littoral

      La plage au loin s’étirait comme un corps mince

      Plus tard on revenait par vent arrière le spi déployé

      Comme un étendard de joie et d’insouciance

      Les corps essorés d’embruns et de soleil salé

      On s’enfonçait mollement sur le rivage

      Fatigués et ravis d’avoir communié avec la mer

      La faim au ventre comme des naufragés sans blessures

      Plus tard encore dans la villa ouverte au vent

      On partageait le sable et le feu sur la terrasse fraîche

      Dévolue au festin des amours et du vin

      L’avenir se nommait Soleil couchant

      Tout serait beau le lendemain inéluctablement beau

      On s’endormait dans des parfums d’iode et de pins

      Puis à nouveau la plage nous appelait dès le matin

      Comme un royaume une main accueillante

      Qui nous entrainait encore vers l’appel du vent

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      J’ai dû toucher là à un paradis qui ne reviendra plus

      Mais je le sens encore dans mon cœur d’ombre

      Quand je foule le sable de mes souvenirs à la nuit tombée

      Sur la plage où dorment les gréments et le vent de demain.

    • Hello World!

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    • Ton silence

      Je tourne dans les rues
      Comme je tourne dans ma tête
      Prisonnier d’une quête
      Sans but

      Thésée sans labyrinthe
      Chevalier sans Graal
      Ployant sous la grêle
      Des souvenirs

      Qui pour m’abriter ?
      Pas tes bras sans épaules
      Pas ton cœur mis à sécher
      Sur la corde de la Raison

      Je tourne dans ma tête
      Comme je tourne dans les rues
      Te cherchant aux carrefours
      Cherchant mon visage

      Sans reflet est mon visage
      N’imprimant que le mur
      D’un labyrinthe de mots
      Bruissant de ta voix

      Qui s’est tue.
    • Hellebore


      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le ciel au-dessus de ma tête
      Comme la terre sous mes pas

      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le soleil sur l’eau gelée
      Comme la fleur en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Dans cette répétition des mots
      Qui te ferait advenir

      Comme la première fois
      Où je t’ai reconnue
      Moi qui ignorais tout de toi

      Moi qui ne voyais plus le ciel
      Ni la terre sous mes pas
      Et gelé comme l’eau en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Non pour retenir
      Mais pour faire advenir

      La fleur en hiver
      L’épaule douce des mots
      A la commissure de tes lèvres.

    • Nouvelle parution.

      Mon quatrième recueil de poèmes commencé en Octobre 2024.

      Recueil de poèmes entamé en Octobre 2024. Tout est sur la quatrième de couverture…

      https://www.editions-harmattan.fr/…/l-horizon-de…/80382

    • Cécité du coeur

      Tu étais le jour en pleine nuit
      Quand tu ouvrais mon cœur

      Qu’as-tu fait du tien
      Offert à celui qui le ferme ?

      Tu es devenue la nuit
      Dans le jour de mon cœur

      Et tes yeux ouverts
      Restent fermés sur les miens.
    • Désir entêtant

      Tu es ce désir entêtant
      Sans tête ni visage
      Toi l’Effacée
      Dérobée à ma vue

      Souvent tu me reviens
      Quand je n’attends plus rien
      Sinon de te revoir
      Comme la première fois

      Fausse croyance
      Dirais-tu
      On ne retourne pas en enfance
      Quand on a tout perdu

      Mais tu me reviens quand même
      Dans la nuit nue
      Quand s’ouvre les yeux de l’insomnie
      Sur ton corps en absence.
    • Terminus

      Je reprends le train
      De Paris vers la Beauce
      Je refais le chemin à l’envers
      Tu n’es pas dans le train
      Tu n’y es plus depuis longtemps
      Les champs sont encore verts
      J’avais une main sur ton genou
      Tu portais une robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau

      Je refais le chemin à l’envers
      Tu es toujours dans mes pensées
      Mais le wagon est vide
      Et chaque gare à l’arrêt me ramène
      Au quai que tu as quitté
      Sans te retourner
      Dans un manteau d’hiver masquant
      Peut-être ton sourire ou tes larmes
      Je ne l’ai jamais su

      Ce que je sais seulement
      C’est que tu es toujours en moi
      Comme un coquelicot rebelle
      Qui tache ceux qui le touchent
      Rouge était ta couleur
      C’était la mienne aussi
      Rouge ta robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau
      Rouge mon cœur lourd

      A présent le train arrive en gare
      Non je n’ai rien oublié sur la banquette
      Le wagon est vide et sans voix
      Pour me dire : Je suis bien avec toi
      Impossible de refaire le chemin à l’envers
      Il faut sortir se cogner à la foule
      Prendre le visage des autres sans amour
      Avancer avancer encore vers la sortie
      Vers l’abime de solitude.
    • Fin du jour

      FIN DU JOUR, poème. Par Pascal Hérault.
      C’est la fin du jour
      L’heure que je n’aime pas
      Les volets se ferment
      Et les visages aussi
      Chacun dans sa tanière
      A ramasser la poussière
      Du jour fini

      D’aucuns disent
      C’était une belle journée
      D’autres encore
      Vraiment une journée pourrie

      Chacun dans sa tanière
      Ramasse sa poussière
      Où brillent des étoiles
      Ou des soleils morts

      Ainsi je vais par les rues
      Dérivant dans mon poème
      Sans trouver d’issue
      Les volets sont fermés
      Et les visages aussi.
    • Le Feu follet

      
      
      
      
      
      Il pleut à verse
      J’écoute l’eau couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je n’ai jamais eu d’attirance pour les gens heureux
      Je connais trop leurs mensonges
      Un portefeuille bien garni
      Une belle cuisine aménagée
      Une nouvelle vie après le sport
      Fais-moi l’amour chéri
      N’oublie pas ton Viagra

      On partira
      Comme on est né
      Dans les cris et les larmes
      Tout le monde assemblé
      Autour du malade
      Ou bien
      La solitude d’une chambre d’hôpital
      Merci de nettoyer la 264
      Un nouveau patient attend
      On fait ce qu’on peut avec les médicaments
      Il ne va pas tarder à crever

      Ou bien encore
      Si on a du courage
      Compter sur le Smith & Wesson 9mm
      Posé sur le chevet du soir
      Une balle suffit
      Viser le cœur
      Viser la bouche
      Repeindre la chambre en rouge
      Pour lui donner un air ensoleillé
      Mais c’est compliqué

      Il faut aller chez l’armurier
      Bonjour je cherche une balle qui tue
      Et produire aussi comble de la vertu
      Un permis de port d’arme
      Pour se zigouiller

      Depuis que je le sais
      L’idée de mourir a jeté sur moi
      Son ombre fatale
      Je n’y comprends que dalle
      A ces philosophes du Carpe Diem
      J’ai beau profiter
      Je vois toujours ma mort
      Se profiler
      Sur l’écran du GPS

      Où faut-il aller ?
      Où est la direction ?
      Pourquoi cette déviation ?
      Je voudrais rentrer chez moi
      Dans ma maison aux murs de charbon
      Sur lesquelles je dessine parfois
      Un oiseau libre
      Une empreinte sur le sable de la plage
      Un bouquet de pivoines explosé de blancheur

      Il pleut à verse
      J’écoute la pluie couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je suis cela
      Un feu follet
      Dont la lumière vive et brève
      Sera bientôt avalée par la nuit

      Les gens heureux
      Passez votre chemin
      Vous verrez bien qu’un jour
      En dépit du butin
      D’autres prendront votre tour
      Alors plus rien
      Seulement le mauvais jour
      La pluie qui tombe
      La pluie qui tombe à verse
      Et s’en va se jeter au fond du caniveau.

    • Dressage

      Je suis dans ton silence

      Comme un lion en cage

      Je rugis

      Tu te tais

      Je me fais docile

      Tu te tais

      Je t’envoie des mots de mer

      Tu te tais

      Comme la marée en son reflux

      Ainsi va ton dressage

      Qu’à la fin je me tais

      Emmuré dans mes mots

      Doux et durs

      Comme tes ongles acérés

      Reflets de ton propre langage.

    • Prière sans visage

      Je me suis dit
      Va écrire un poème
      Avant que la nuit tombe
      J’ai besoin d’entendre ta voix
      J’ai besoin de voir ton visage

      Alors j’ai écrit ce poème
      Avec mon cœur
      Avec mes doigts
      Te caressant dans la chambre nue
      Comme je faisais autrefois

      Puis j’ai éteint la lampe
      J’ai attendu que tu répondes
      Nulle voix
      Nul visage
      Juste le silence de la nuit.
    • Violence

      En moi tu as insufflé
      La griffe et le miel
      La caresse et le désordre
      Le chaos et la mer étale
      Le désir de l’attente
      Et la torture du silence

      En moi tu as déposé tout cela
      Sans vraiment y croire
      Comme on passe d’une pièce à l’autre
      Comme on feuillette un livre
      Qui bientôt tombera des mains

      Et à présent tout est là encore
      Tout est là sans usure
      Et sans usage
      La pièce tes mains le livre ouvert
      Refusés verrouillés cadenassés
      Par le rasoir de ton silence

      Tu as changé de quai
      Sans me dire au revoir.
    • Flux et reflux

      Si lointaine
      Et dans mon cœur

      La mer reflue
      Tu apparais

      Monte le soir
      Mon cœur se serre

      La mer reflue
      Où es-tu ?

      Dans mon cœur
      Et si lointaine

      Monte la mer
      Mon cœur déborde.

    • Rester ouvert

      Il est tard
      Dans la rue on ferme les volets
      Tu n’aimes pas ce qui se ferme
      Tu ne l’as jamais aimé
      Les volets
      Les cafés
      Les chemins
      Les visages
      Les livres
      Les jambes
      Les bras
      Les yeux
      Les cœurs
      Tu aimes ce qui reste ouvert
      Toujours
      De jour comme de nuit
      Les champs
      Les forêts
      Les lacs
      Les paysages de lande
      Loch Lomond
      Cap Fréhel
      Starnberger See in Bayern
      L’appel de l’océan
      Le vent qui fouette la peau
      Tous les oiseaux
      Tous les cieux ouverts
      Aux dieux tutélaires
      Au je-ne-sais-quoi
      Au promeneur solitaire
      Au mouvement
      A la danse
      A la nage
      Aux nuages
      Au partage
      A l’ivresse douce
      Au cœur aventureux
      A toutes ces choses enfin
      Qui laissent l’esprit ouvert
      En éveil
      Et qui font qu’on s’émerveille encore
      D’un rien
      D’un sourire
      D’une épaule douce
      D’une pierre trouvée sur le chemin.
    • IL BRUINE

      Il bruine

      Il bruine partout

      Sur les lunettes

      Et dans la tête

      Il bruine 

      Comme un chagrin

      Venu de loin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Il bruine dehors

      Il bruine dedans

      Les vitres pleurent

      Un vieux chagrin

      Tout suinte l’iode

      Et les embruns

      La plage brouillée

      La mer partout changée

      En fumée froide

      Un café tremblote

      Dans l’air marin

      Néons malingres

      On pousse la porte

      Bottes et cirés

      Ont élu domicile

      Il bruine encore

      C’est certain

      Mais la bière brille

      Entre les mains

      On se boit un coup

      Et puis un autre

      On oublie le crachin

      La mer fondue grise

      Comme un noyé

      Bottes et cirés

      Bavardent au débotté

      Et on espère

      Qu’on sortira bientôt

      De ce crachin

      De ce chagrin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Quand bien même

      Le soleil revenu

      Tous les deuils

      Ne seront pas effacés.

    • Retour

      J’ai laissé derrière moi la mer

      Comme une amante inassouvie

      La ville est fade 

      Confinée dans la chaleur

      Comme une petite vieille rabougrie

      Où vont ces rues sans horizon

      Sans voiles caressées par le vent

      Ces nageurs nus nageant

      A contre-courant ?

      J’erre

      Je cherche ma place

      Mes dernières pièces au bar

      Tandis que je rêve

      Aux souvenirs de la mer.

    • Nager nu

      Poème qui s’inscrit dans un projet de textes liés au monde de la plage et de la mer…

      Nager nu

      Nager à crue

      Sur un cheval d’eau

      Adieu maillot mailles liens

      Adieu ce qui retient

      L’eau rassemble

      La peau devient

      Eau flux et reflux

      Tout se fond en Un

      Un 

      Anagramme de Nu

      Tout s’unit

      La peau et l’eau

      Devenues amies

      Devenues amantes

      Tout devient sexe

      Étreinte océanique

      Soleil d’eau

      Yin et Yang

      Enlacés

      Rien n’est séparé. 

    • Interview

      Interview du 13 juillet 2025, à l’Echo Républicain, à propos de mon dernier recueil: Bois et Dérivés, éditions L’Harmattan.

    • Le Songe de la mer

      Un jour tu reviendras

      Dans le songe de la mer

      J’aurai laissé ma voix

      Dans les murmures de l’écume

      Je serai ce ressac

      Qui battra encore en toi

      J’aurai depuis longtemps

      Passé l’horizon calme

      Nulle part je ne serai

      Sinon dans ton cœur

      Qui se souviendra combien

      Il fut doux de se connaître

      Et les souvenirs seront là

      Comme ces vagues entêtantes

      Battant contre tes tempes

      Battant contre ton cœur

      Alors d’un regard tu embrasseras

      La mer aux larges épaules

      Je te verrai sans te voir

      En te serrant contre moi

      Dans le songe de la mer

      Où j’aurai disparu.

    • Le Belvédère

      Je me souviens de la maison de Ravel

      On voulait la visiter

      Mais elle était fermée ce jour-là

      Je t’ai prise en photo devant Le Belvédère

      C’était le nom de la maison

      Puis on s’est promené dans les petites rues

      Aux façades de maison de poupée

      Me rappelant que Ravel collectionnait les jouets

      Et qu’on ne lui connaissait encore amour féminin

      Travaillant sans relâche ses partitions jusqu’à l’ennui

      L’église était belle et toi aussi

      Belle cela rimait bien avec Ravel

      Tu m’as dit Je vivrais bien ici

      La campagne tout près de Paris

      Et je me suis vu avec toi dans une grande maison

      Où chacun aurait été libre de vivre sa vie

      On a bu des blancs sous une tonnelle

      On n’avait pas envie de rentrer

      On touchait là un petit paradis

      Fait de maisons sages et de roses trémières

      Encore un dernier verre et c’en serait fini

      Du petit paradis et de cette grande maison

      Où nous ne vivrions jamais

      Jamais nous n’avons revu la maison de Ravel

      Tu es partie vivre ailleurs

      Ailleurs c’est toujours mieux qu’ici

      On n’a pas à attacher son cœur

      Qui tôt ou tard se flétrit

      Comme les roses trémières. 

    • VILLA OUVERTE

      VILLA OUVERTE, poème. ©Pascal Hérault.

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      Le parfum des pins dans les dunes

      Je me souviens d’une villa ouverte au vent

      On y allait et venait au gré des marées

      Et des amours conjugués au plaisir de la voile

      On appareillait dans la lumière du matin

      La peau léchée d’écume et de soleil frais

      Vers des routes paresseuses bordées de criques

      On naviguait à vue en riant et en chantant

      On sautait dans l’eau sombre au large du littoral

      La plage au loin s’étirait comme un corps mince

      Plus tard on revenait par vent arrière le spi déployé

      Comme un étendard de joie et d’insouciance

      Les corps essorés d’embruns et de soleil salé

      On s’enfonçait mollement sur le rivage

      Fatigués et ravis d’avoir communié avec la mer

      La faim au ventre comme des naufragés sans blessures

      Plus tard encore dans la villa ouverte au vent

      On partageait le sable et le feu sur la terrasse fraîche

      Dévolue au festin des amours et du vin

      L’avenir se nommait Soleil couchant

      Tout serait beau le lendemain inéluctablement beau

      On s’endormait dans des parfums d’iode et de pins

      Puis à nouveau la plage nous appelait dès le matin

      Comme un royaume une main accueillante

      Qui nous entrainait encore vers l’appel du vent

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      J’ai dû toucher là à un paradis qui ne reviendra plus

      Mais je le sens encore dans mon cœur d’ombre

      Quand je foule le sable de mes souvenirs à la nuit tombée

      Sur la plage où dorment les gréments et le vent de demain.

    • Hello World!

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    • Ton silence

      Je tourne dans les rues
      Comme je tourne dans ma tête
      Prisonnier d’une quête
      Sans but

      Thésée sans labyrinthe
      Chevalier sans Graal
      Ployant sous la grêle
      Des souvenirs

      Qui pour m’abriter ?
      Pas tes bras sans épaules
      Pas ton cœur mis à sécher
      Sur la corde de la Raison

      Je tourne dans ma tête
      Comme je tourne dans les rues
      Te cherchant aux carrefours
      Cherchant mon visage

      Sans reflet est mon visage
      N’imprimant que le mur
      D’un labyrinthe de mots
      Bruissant de ta voix

      Qui s’est tue.
    • Hellebore


      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le ciel au-dessus de ma tête
      Comme la terre sous mes pas

      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le soleil sur l’eau gelée
      Comme la fleur en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Dans cette répétition des mots
      Qui te ferait advenir

      Comme la première fois
      Où je t’ai reconnue
      Moi qui ignorais tout de toi

      Moi qui ne voyais plus le ciel
      Ni la terre sous mes pas
      Et gelé comme l’eau en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Non pour retenir
      Mais pour faire advenir

      La fleur en hiver
      L’épaule douce des mots
      A la commissure de tes lèvres.

    • Nouvelle parution.

      Mon quatrième recueil de poèmes commencé en Octobre 2024.

      Recueil de poèmes entamé en Octobre 2024. Tout est sur la quatrième de couverture…

      https://www.editions-harmattan.fr/…/l-horizon-de…/80382

    • Cécité du coeur

      Tu étais le jour en pleine nuit
      Quand tu ouvrais mon cœur

      Qu’as-tu fait du tien
      Offert à celui qui le ferme ?

      Tu es devenue la nuit
      Dans le jour de mon cœur

      Et tes yeux ouverts
      Restent fermés sur les miens.
    • Désir entêtant

      Tu es ce désir entêtant
      Sans tête ni visage
      Toi l’Effacée
      Dérobée à ma vue

      Souvent tu me reviens
      Quand je n’attends plus rien
      Sinon de te revoir
      Comme la première fois

      Fausse croyance
      Dirais-tu
      On ne retourne pas en enfance
      Quand on a tout perdu

      Mais tu me reviens quand même
      Dans la nuit nue
      Quand s’ouvre les yeux de l’insomnie
      Sur ton corps en absence.
    • Terminus

      Je reprends le train
      De Paris vers la Beauce
      Je refais le chemin à l’envers
      Tu n’es pas dans le train
      Tu n’y es plus depuis longtemps
      Les champs sont encore verts
      J’avais une main sur ton genou
      Tu portais une robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau

      Je refais le chemin à l’envers
      Tu es toujours dans mes pensées
      Mais le wagon est vide
      Et chaque gare à l’arrêt me ramène
      Au quai que tu as quitté
      Sans te retourner
      Dans un manteau d’hiver masquant
      Peut-être ton sourire ou tes larmes
      Je ne l’ai jamais su

      Ce que je sais seulement
      C’est que tu es toujours en moi
      Comme un coquelicot rebelle
      Qui tache ceux qui le touchent
      Rouge était ta couleur
      C’était la mienne aussi
      Rouge ta robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau
      Rouge mon cœur lourd

      A présent le train arrive en gare
      Non je n’ai rien oublié sur la banquette
      Le wagon est vide et sans voix
      Pour me dire : Je suis bien avec toi
      Impossible de refaire le chemin à l’envers
      Il faut sortir se cogner à la foule
      Prendre le visage des autres sans amour
      Avancer avancer encore vers la sortie
      Vers l’abime de solitude.
    • Fin du jour

      FIN DU JOUR, poème. Par Pascal Hérault.
      C’est la fin du jour
      L’heure que je n’aime pas
      Les volets se ferment
      Et les visages aussi
      Chacun dans sa tanière
      A ramasser la poussière
      Du jour fini

      D’aucuns disent
      C’était une belle journée
      D’autres encore
      Vraiment une journée pourrie

      Chacun dans sa tanière
      Ramasse sa poussière
      Où brillent des étoiles
      Ou des soleils morts

      Ainsi je vais par les rues
      Dérivant dans mon poème
      Sans trouver d’issue
      Les volets sont fermés
      Et les visages aussi.
    • Le Feu follet

      
      
      
      
      
      Il pleut à verse
      J’écoute l’eau couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je n’ai jamais eu d’attirance pour les gens heureux
      Je connais trop leurs mensonges
      Un portefeuille bien garni
      Une belle cuisine aménagée
      Une nouvelle vie après le sport
      Fais-moi l’amour chéri
      N’oublie pas ton Viagra

      On partira
      Comme on est né
      Dans les cris et les larmes
      Tout le monde assemblé
      Autour du malade
      Ou bien
      La solitude d’une chambre d’hôpital
      Merci de nettoyer la 264
      Un nouveau patient attend
      On fait ce qu’on peut avec les médicaments
      Il ne va pas tarder à crever

      Ou bien encore
      Si on a du courage
      Compter sur le Smith & Wesson 9mm
      Posé sur le chevet du soir
      Une balle suffit
      Viser le cœur
      Viser la bouche
      Repeindre la chambre en rouge
      Pour lui donner un air ensoleillé
      Mais c’est compliqué

      Il faut aller chez l’armurier
      Bonjour je cherche une balle qui tue
      Et produire aussi comble de la vertu
      Un permis de port d’arme
      Pour se zigouiller

      Depuis que je le sais
      L’idée de mourir a jeté sur moi
      Son ombre fatale
      Je n’y comprends que dalle
      A ces philosophes du Carpe Diem
      J’ai beau profiter
      Je vois toujours ma mort
      Se profiler
      Sur l’écran du GPS

      Où faut-il aller ?
      Où est la direction ?
      Pourquoi cette déviation ?
      Je voudrais rentrer chez moi
      Dans ma maison aux murs de charbon
      Sur lesquelles je dessine parfois
      Un oiseau libre
      Une empreinte sur le sable de la plage
      Un bouquet de pivoines explosé de blancheur

      Il pleut à verse
      J’écoute la pluie couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je suis cela
      Un feu follet
      Dont la lumière vive et brève
      Sera bientôt avalée par la nuit

      Les gens heureux
      Passez votre chemin
      Vous verrez bien qu’un jour
      En dépit du butin
      D’autres prendront votre tour
      Alors plus rien
      Seulement le mauvais jour
      La pluie qui tombe
      La pluie qui tombe à verse
      Et s’en va se jeter au fond du caniveau.

    • Dressage

      Je suis dans ton silence

      Comme un lion en cage

      Je rugis

      Tu te tais

      Je me fais docile

      Tu te tais

      Je t’envoie des mots de mer

      Tu te tais

      Comme la marée en son reflux

      Ainsi va ton dressage

      Qu’à la fin je me tais

      Emmuré dans mes mots

      Doux et durs

      Comme tes ongles acérés

      Reflets de ton propre langage.

    • Prière sans visage

      Je me suis dit
      Va écrire un poème
      Avant que la nuit tombe
      J’ai besoin d’entendre ta voix
      J’ai besoin de voir ton visage

      Alors j’ai écrit ce poème
      Avec mon cœur
      Avec mes doigts
      Te caressant dans la chambre nue
      Comme je faisais autrefois

      Puis j’ai éteint la lampe
      J’ai attendu que tu répondes
      Nulle voix
      Nul visage
      Juste le silence de la nuit.
    • Violence

      En moi tu as insufflé
      La griffe et le miel
      La caresse et le désordre
      Le chaos et la mer étale
      Le désir de l’attente
      Et la torture du silence

      En moi tu as déposé tout cela
      Sans vraiment y croire
      Comme on passe d’une pièce à l’autre
      Comme on feuillette un livre
      Qui bientôt tombera des mains

      Et à présent tout est là encore
      Tout est là sans usure
      Et sans usage
      La pièce tes mains le livre ouvert
      Refusés verrouillés cadenassés
      Par le rasoir de ton silence

      Tu as changé de quai
      Sans me dire au revoir.
    • Flux et reflux

      Si lointaine
      Et dans mon cœur

      La mer reflue
      Tu apparais

      Monte le soir
      Mon cœur se serre

      La mer reflue
      Où es-tu ?

      Dans mon cœur
      Et si lointaine

      Monte la mer
      Mon cœur déborde.

    • Rester ouvert

      Il est tard
      Dans la rue on ferme les volets
      Tu n’aimes pas ce qui se ferme
      Tu ne l’as jamais aimé
      Les volets
      Les cafés
      Les chemins
      Les visages
      Les livres
      Les jambes
      Les bras
      Les yeux
      Les cœurs
      Tu aimes ce qui reste ouvert
      Toujours
      De jour comme de nuit
      Les champs
      Les forêts
      Les lacs
      Les paysages de lande
      Loch Lomond
      Cap Fréhel
      Starnberger See in Bayern
      L’appel de l’océan
      Le vent qui fouette la peau
      Tous les oiseaux
      Tous les cieux ouverts
      Aux dieux tutélaires
      Au je-ne-sais-quoi
      Au promeneur solitaire
      Au mouvement
      A la danse
      A la nage
      Aux nuages
      Au partage
      A l’ivresse douce
      Au cœur aventureux
      A toutes ces choses enfin
      Qui laissent l’esprit ouvert
      En éveil
      Et qui font qu’on s’émerveille encore
      D’un rien
      D’un sourire
      D’une épaule douce
      D’une pierre trouvée sur le chemin.
    • IL BRUINE

      Il bruine

      Il bruine partout

      Sur les lunettes

      Et dans la tête

      Il bruine 

      Comme un chagrin

      Venu de loin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Il bruine dehors

      Il bruine dedans

      Les vitres pleurent

      Un vieux chagrin

      Tout suinte l’iode

      Et les embruns

      La plage brouillée

      La mer partout changée

      En fumée froide

      Un café tremblote

      Dans l’air marin

      Néons malingres

      On pousse la porte

      Bottes et cirés

      Ont élu domicile

      Il bruine encore

      C’est certain

      Mais la bière brille

      Entre les mains

      On se boit un coup

      Et puis un autre

      On oublie le crachin

      La mer fondue grise

      Comme un noyé

      Bottes et cirés

      Bavardent au débotté

      Et on espère

      Qu’on sortira bientôt

      De ce crachin

      De ce chagrin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Quand bien même

      Le soleil revenu

      Tous les deuils

      Ne seront pas effacés.

    • Retour

      J’ai laissé derrière moi la mer

      Comme une amante inassouvie

      La ville est fade 

      Confinée dans la chaleur

      Comme une petite vieille rabougrie

      Où vont ces rues sans horizon

      Sans voiles caressées par le vent

      Ces nageurs nus nageant

      A contre-courant ?

      J’erre

      Je cherche ma place

      Mes dernières pièces au bar

      Tandis que je rêve

      Aux souvenirs de la mer.

    • Nager nu

      Poème qui s’inscrit dans un projet de textes liés au monde de la plage et de la mer…

      Nager nu

      Nager à crue

      Sur un cheval d’eau

      Adieu maillot mailles liens

      Adieu ce qui retient

      L’eau rassemble

      La peau devient

      Eau flux et reflux

      Tout se fond en Un

      Un 

      Anagramme de Nu

      Tout s’unit

      La peau et l’eau

      Devenues amies

      Devenues amantes

      Tout devient sexe

      Étreinte océanique

      Soleil d’eau

      Yin et Yang

      Enlacés

      Rien n’est séparé. 

    • Interview

      Interview du 13 juillet 2025, à l’Echo Républicain, à propos de mon dernier recueil: Bois et Dérivés, éditions L’Harmattan.

    • Le Songe de la mer

      Un jour tu reviendras

      Dans le songe de la mer

      J’aurai laissé ma voix

      Dans les murmures de l’écume

      Je serai ce ressac

      Qui battra encore en toi

      J’aurai depuis longtemps

      Passé l’horizon calme

      Nulle part je ne serai

      Sinon dans ton cœur

      Qui se souviendra combien

      Il fut doux de se connaître

      Et les souvenirs seront là

      Comme ces vagues entêtantes

      Battant contre tes tempes

      Battant contre ton cœur

      Alors d’un regard tu embrasseras

      La mer aux larges épaules

      Je te verrai sans te voir

      En te serrant contre moi

      Dans le songe de la mer

      Où j’aurai disparu.

    • Le Belvédère

      Je me souviens de la maison de Ravel

      On voulait la visiter

      Mais elle était fermée ce jour-là

      Je t’ai prise en photo devant Le Belvédère

      C’était le nom de la maison

      Puis on s’est promené dans les petites rues

      Aux façades de maison de poupée

      Me rappelant que Ravel collectionnait les jouets

      Et qu’on ne lui connaissait encore amour féminin

      Travaillant sans relâche ses partitions jusqu’à l’ennui

      L’église était belle et toi aussi

      Belle cela rimait bien avec Ravel

      Tu m’as dit Je vivrais bien ici

      La campagne tout près de Paris

      Et je me suis vu avec toi dans une grande maison

      Où chacun aurait été libre de vivre sa vie

      On a bu des blancs sous une tonnelle

      On n’avait pas envie de rentrer

      On touchait là un petit paradis

      Fait de maisons sages et de roses trémières

      Encore un dernier verre et c’en serait fini

      Du petit paradis et de cette grande maison

      Où nous ne vivrions jamais

      Jamais nous n’avons revu la maison de Ravel

      Tu es partie vivre ailleurs

      Ailleurs c’est toujours mieux qu’ici

      On n’a pas à attacher son cœur

      Qui tôt ou tard se flétrit

      Comme les roses trémières. 

    • VILLA OUVERTE

      VILLA OUVERTE, poème. ©Pascal Hérault.

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      Le parfum des pins dans les dunes

      Je me souviens d’une villa ouverte au vent

      On y allait et venait au gré des marées

      Et des amours conjugués au plaisir de la voile

      On appareillait dans la lumière du matin

      La peau léchée d’écume et de soleil frais

      Vers des routes paresseuses bordées de criques

      On naviguait à vue en riant et en chantant

      On sautait dans l’eau sombre au large du littoral

      La plage au loin s’étirait comme un corps mince

      Plus tard on revenait par vent arrière le spi déployé

      Comme un étendard de joie et d’insouciance

      Les corps essorés d’embruns et de soleil salé

      On s’enfonçait mollement sur le rivage

      Fatigués et ravis d’avoir communié avec la mer

      La faim au ventre comme des naufragés sans blessures

      Plus tard encore dans la villa ouverte au vent

      On partageait le sable et le feu sur la terrasse fraîche

      Dévolue au festin des amours et du vin

      L’avenir se nommait Soleil couchant

      Tout serait beau le lendemain inéluctablement beau

      On s’endormait dans des parfums d’iode et de pins

      Puis à nouveau la plage nous appelait dès le matin

      Comme un royaume une main accueillante

      Qui nous entrainait encore vers l’appel du vent

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      J’ai dû toucher là à un paradis qui ne reviendra plus

      Mais je le sens encore dans mon cœur d’ombre

      Quand je foule le sable de mes souvenirs à la nuit tombée

      Sur la plage où dorment les gréments et le vent de demain.

    • Hello World!

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    • Ton silence

      Je tourne dans les rues
      Comme je tourne dans ma tête
      Prisonnier d’une quête
      Sans but

      Thésée sans labyrinthe
      Chevalier sans Graal
      Ployant sous la grêle
      Des souvenirs

      Qui pour m’abriter ?
      Pas tes bras sans épaules
      Pas ton cœur mis à sécher
      Sur la corde de la Raison

      Je tourne dans ma tête
      Comme je tourne dans les rues
      Te cherchant aux carrefours
      Cherchant mon visage

      Sans reflet est mon visage
      N’imprimant que le mur
      D’un labyrinthe de mots
      Bruissant de ta voix

      Qui s’est tue.
    • Hellebore


      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le ciel au-dessus de ma tête
      Comme la terre sous mes pas

      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le soleil sur l’eau gelée
      Comme la fleur en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Dans cette répétition des mots
      Qui te ferait advenir

      Comme la première fois
      Où je t’ai reconnue
      Moi qui ignorais tout de toi

      Moi qui ne voyais plus le ciel
      Ni la terre sous mes pas
      Et gelé comme l’eau en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Non pour retenir
      Mais pour faire advenir

      La fleur en hiver
      L’épaule douce des mots
      A la commissure de tes lèvres.

    • Nouvelle parution.

      Mon quatrième recueil de poèmes commencé en Octobre 2024.

      Recueil de poèmes entamé en Octobre 2024. Tout est sur la quatrième de couverture…

      https://www.editions-harmattan.fr/…/l-horizon-de…/80382

    • Cécité du coeur

      Tu étais le jour en pleine nuit
      Quand tu ouvrais mon cœur

      Qu’as-tu fait du tien
      Offert à celui qui le ferme ?

      Tu es devenue la nuit
      Dans le jour de mon cœur

      Et tes yeux ouverts
      Restent fermés sur les miens.
    • Désir entêtant

      Tu es ce désir entêtant
      Sans tête ni visage
      Toi l’Effacée
      Dérobée à ma vue

      Souvent tu me reviens
      Quand je n’attends plus rien
      Sinon de te revoir
      Comme la première fois

      Fausse croyance
      Dirais-tu
      On ne retourne pas en enfance
      Quand on a tout perdu

      Mais tu me reviens quand même
      Dans la nuit nue
      Quand s’ouvre les yeux de l’insomnie
      Sur ton corps en absence.
    • Terminus

      Je reprends le train
      De Paris vers la Beauce
      Je refais le chemin à l’envers
      Tu n’es pas dans le train
      Tu n’y es plus depuis longtemps
      Les champs sont encore verts
      J’avais une main sur ton genou
      Tu portais une robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau

      Je refais le chemin à l’envers
      Tu es toujours dans mes pensées
      Mais le wagon est vide
      Et chaque gare à l’arrêt me ramène
      Au quai que tu as quitté
      Sans te retourner
      Dans un manteau d’hiver masquant
      Peut-être ton sourire ou tes larmes
      Je ne l’ai jamais su

      Ce que je sais seulement
      C’est que tu es toujours en moi
      Comme un coquelicot rebelle
      Qui tache ceux qui le touchent
      Rouge était ta couleur
      C’était la mienne aussi
      Rouge ta robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau
      Rouge mon cœur lourd

      A présent le train arrive en gare
      Non je n’ai rien oublié sur la banquette
      Le wagon est vide et sans voix
      Pour me dire : Je suis bien avec toi
      Impossible de refaire le chemin à l’envers
      Il faut sortir se cogner à la foule
      Prendre le visage des autres sans amour
      Avancer avancer encore vers la sortie
      Vers l’abime de solitude.
    • Fin du jour

      FIN DU JOUR, poème. Par Pascal Hérault.
      C’est la fin du jour
      L’heure que je n’aime pas
      Les volets se ferment
      Et les visages aussi
      Chacun dans sa tanière
      A ramasser la poussière
      Du jour fini

      D’aucuns disent
      C’était une belle journée
      D’autres encore
      Vraiment une journée pourrie

      Chacun dans sa tanière
      Ramasse sa poussière
      Où brillent des étoiles
      Ou des soleils morts

      Ainsi je vais par les rues
      Dérivant dans mon poème
      Sans trouver d’issue
      Les volets sont fermés
      Et les visages aussi.
    • Le Feu follet

      
      
      
      
      
      Il pleut à verse
      J’écoute l’eau couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je n’ai jamais eu d’attirance pour les gens heureux
      Je connais trop leurs mensonges
      Un portefeuille bien garni
      Une belle cuisine aménagée
      Une nouvelle vie après le sport
      Fais-moi l’amour chéri
      N’oublie pas ton Viagra

      On partira
      Comme on est né
      Dans les cris et les larmes
      Tout le monde assemblé
      Autour du malade
      Ou bien
      La solitude d’une chambre d’hôpital
      Merci de nettoyer la 264
      Un nouveau patient attend
      On fait ce qu’on peut avec les médicaments
      Il ne va pas tarder à crever

      Ou bien encore
      Si on a du courage
      Compter sur le Smith & Wesson 9mm
      Posé sur le chevet du soir
      Une balle suffit
      Viser le cœur
      Viser la bouche
      Repeindre la chambre en rouge
      Pour lui donner un air ensoleillé
      Mais c’est compliqué

      Il faut aller chez l’armurier
      Bonjour je cherche une balle qui tue
      Et produire aussi comble de la vertu
      Un permis de port d’arme
      Pour se zigouiller

      Depuis que je le sais
      L’idée de mourir a jeté sur moi
      Son ombre fatale
      Je n’y comprends que dalle
      A ces philosophes du Carpe Diem
      J’ai beau profiter
      Je vois toujours ma mort
      Se profiler
      Sur l’écran du GPS

      Où faut-il aller ?
      Où est la direction ?
      Pourquoi cette déviation ?
      Je voudrais rentrer chez moi
      Dans ma maison aux murs de charbon
      Sur lesquelles je dessine parfois
      Un oiseau libre
      Une empreinte sur le sable de la plage
      Un bouquet de pivoines explosé de blancheur

      Il pleut à verse
      J’écoute la pluie couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je suis cela
      Un feu follet
      Dont la lumière vive et brève
      Sera bientôt avalée par la nuit

      Les gens heureux
      Passez votre chemin
      Vous verrez bien qu’un jour
      En dépit du butin
      D’autres prendront votre tour
      Alors plus rien
      Seulement le mauvais jour
      La pluie qui tombe
      La pluie qui tombe à verse
      Et s’en va se jeter au fond du caniveau.

    • Dressage

      Je suis dans ton silence

      Comme un lion en cage

      Je rugis

      Tu te tais

      Je me fais docile

      Tu te tais

      Je t’envoie des mots de mer

      Tu te tais

      Comme la marée en son reflux

      Ainsi va ton dressage

      Qu’à la fin je me tais

      Emmuré dans mes mots

      Doux et durs

      Comme tes ongles acérés

      Reflets de ton propre langage.

    • Prière sans visage

      Je me suis dit
      Va écrire un poème
      Avant que la nuit tombe
      J’ai besoin d’entendre ta voix
      J’ai besoin de voir ton visage

      Alors j’ai écrit ce poème
      Avec mon cœur
      Avec mes doigts
      Te caressant dans la chambre nue
      Comme je faisais autrefois

      Puis j’ai éteint la lampe
      J’ai attendu que tu répondes
      Nulle voix
      Nul visage
      Juste le silence de la nuit.
    • Violence

      En moi tu as insufflé
      La griffe et le miel
      La caresse et le désordre
      Le chaos et la mer étale
      Le désir de l’attente
      Et la torture du silence

      En moi tu as déposé tout cela
      Sans vraiment y croire
      Comme on passe d’une pièce à l’autre
      Comme on feuillette un livre
      Qui bientôt tombera des mains

      Et à présent tout est là encore
      Tout est là sans usure
      Et sans usage
      La pièce tes mains le livre ouvert
      Refusés verrouillés cadenassés
      Par le rasoir de ton silence

      Tu as changé de quai
      Sans me dire au revoir.
    • Flux et reflux

      Si lointaine
      Et dans mon cœur

      La mer reflue
      Tu apparais

      Monte le soir
      Mon cœur se serre

      La mer reflue
      Où es-tu ?

      Dans mon cœur
      Et si lointaine

      Monte la mer
      Mon cœur déborde.

    • Rester ouvert

      Il est tard
      Dans la rue on ferme les volets
      Tu n’aimes pas ce qui se ferme
      Tu ne l’as jamais aimé
      Les volets
      Les cafés
      Les chemins
      Les visages
      Les livres
      Les jambes
      Les bras
      Les yeux
      Les cœurs
      Tu aimes ce qui reste ouvert
      Toujours
      De jour comme de nuit
      Les champs
      Les forêts
      Les lacs
      Les paysages de lande
      Loch Lomond
      Cap Fréhel
      Starnberger See in Bayern
      L’appel de l’océan
      Le vent qui fouette la peau
      Tous les oiseaux
      Tous les cieux ouverts
      Aux dieux tutélaires
      Au je-ne-sais-quoi
      Au promeneur solitaire
      Au mouvement
      A la danse
      A la nage
      Aux nuages
      Au partage
      A l’ivresse douce
      Au cœur aventureux
      A toutes ces choses enfin
      Qui laissent l’esprit ouvert
      En éveil
      Et qui font qu’on s’émerveille encore
      D’un rien
      D’un sourire
      D’une épaule douce
      D’une pierre trouvée sur le chemin.
    • IL BRUINE

      Il bruine

      Il bruine partout

      Sur les lunettes

      Et dans la tête

      Il bruine 

      Comme un chagrin

      Venu de loin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Il bruine dehors

      Il bruine dedans

      Les vitres pleurent

      Un vieux chagrin

      Tout suinte l’iode

      Et les embruns

      La plage brouillée

      La mer partout changée

      En fumée froide

      Un café tremblote

      Dans l’air marin

      Néons malingres

      On pousse la porte

      Bottes et cirés

      Ont élu domicile

      Il bruine encore

      C’est certain

      Mais la bière brille

      Entre les mains

      On se boit un coup

      Et puis un autre

      On oublie le crachin

      La mer fondue grise

      Comme un noyé

      Bottes et cirés

      Bavardent au débotté

      Et on espère

      Qu’on sortira bientôt

      De ce crachin

      De ce chagrin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Quand bien même

      Le soleil revenu

      Tous les deuils

      Ne seront pas effacés.

    • Retour

      J’ai laissé derrière moi la mer

      Comme une amante inassouvie

      La ville est fade 

      Confinée dans la chaleur

      Comme une petite vieille rabougrie

      Où vont ces rues sans horizon

      Sans voiles caressées par le vent

      Ces nageurs nus nageant

      A contre-courant ?

      J’erre

      Je cherche ma place

      Mes dernières pièces au bar

      Tandis que je rêve

      Aux souvenirs de la mer.

    • Nager nu

      Poème qui s’inscrit dans un projet de textes liés au monde de la plage et de la mer…

      Nager nu

      Nager à crue

      Sur un cheval d’eau

      Adieu maillot mailles liens

      Adieu ce qui retient

      L’eau rassemble

      La peau devient

      Eau flux et reflux

      Tout se fond en Un

      Un 

      Anagramme de Nu

      Tout s’unit

      La peau et l’eau

      Devenues amies

      Devenues amantes

      Tout devient sexe

      Étreinte océanique

      Soleil d’eau

      Yin et Yang

      Enlacés

      Rien n’est séparé. 

    • Interview

      Interview du 13 juillet 2025, à l’Echo Républicain, à propos de mon dernier recueil: Bois et Dérivés, éditions L’Harmattan.

    • Le Songe de la mer

      Un jour tu reviendras

      Dans le songe de la mer

      J’aurai laissé ma voix

      Dans les murmures de l’écume

      Je serai ce ressac

      Qui battra encore en toi

      J’aurai depuis longtemps

      Passé l’horizon calme

      Nulle part je ne serai

      Sinon dans ton cœur

      Qui se souviendra combien

      Il fut doux de se connaître

      Et les souvenirs seront là

      Comme ces vagues entêtantes

      Battant contre tes tempes

      Battant contre ton cœur

      Alors d’un regard tu embrasseras

      La mer aux larges épaules

      Je te verrai sans te voir

      En te serrant contre moi

      Dans le songe de la mer

      Où j’aurai disparu.

    • Le Belvédère

      Je me souviens de la maison de Ravel

      On voulait la visiter

      Mais elle était fermée ce jour-là

      Je t’ai prise en photo devant Le Belvédère

      C’était le nom de la maison

      Puis on s’est promené dans les petites rues

      Aux façades de maison de poupée

      Me rappelant que Ravel collectionnait les jouets

      Et qu’on ne lui connaissait encore amour féminin

      Travaillant sans relâche ses partitions jusqu’à l’ennui

      L’église était belle et toi aussi

      Belle cela rimait bien avec Ravel

      Tu m’as dit Je vivrais bien ici

      La campagne tout près de Paris

      Et je me suis vu avec toi dans une grande maison

      Où chacun aurait été libre de vivre sa vie

      On a bu des blancs sous une tonnelle

      On n’avait pas envie de rentrer

      On touchait là un petit paradis

      Fait de maisons sages et de roses trémières

      Encore un dernier verre et c’en serait fini

      Du petit paradis et de cette grande maison

      Où nous ne vivrions jamais

      Jamais nous n’avons revu la maison de Ravel

      Tu es partie vivre ailleurs

      Ailleurs c’est toujours mieux qu’ici

      On n’a pas à attacher son cœur

      Qui tôt ou tard se flétrit

      Comme les roses trémières. 

    • VILLA OUVERTE

      VILLA OUVERTE, poème. ©Pascal Hérault.

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      Le parfum des pins dans les dunes

      Je me souviens d’une villa ouverte au vent

      On y allait et venait au gré des marées

      Et des amours conjugués au plaisir de la voile

      On appareillait dans la lumière du matin

      La peau léchée d’écume et de soleil frais

      Vers des routes paresseuses bordées de criques

      On naviguait à vue en riant et en chantant

      On sautait dans l’eau sombre au large du littoral

      La plage au loin s’étirait comme un corps mince

      Plus tard on revenait par vent arrière le spi déployé

      Comme un étendard de joie et d’insouciance

      Les corps essorés d’embruns et de soleil salé

      On s’enfonçait mollement sur le rivage

      Fatigués et ravis d’avoir communié avec la mer

      La faim au ventre comme des naufragés sans blessures

      Plus tard encore dans la villa ouverte au vent

      On partageait le sable et le feu sur la terrasse fraîche

      Dévolue au festin des amours et du vin

      L’avenir se nommait Soleil couchant

      Tout serait beau le lendemain inéluctablement beau

      On s’endormait dans des parfums d’iode et de pins

      Puis à nouveau la plage nous appelait dès le matin

      Comme un royaume une main accueillante

      Qui nous entrainait encore vers l’appel du vent

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      J’ai dû toucher là à un paradis qui ne reviendra plus

      Mais je le sens encore dans mon cœur d’ombre

      Quand je foule le sable de mes souvenirs à la nuit tombée

      Sur la plage où dorment les gréments et le vent de demain.

    • Hello World!

      Welcome to WordPress! This is your first post. Edit or delete it to take the first step in your blogging journey.

    • Ton silence

      Je tourne dans les rues
      Comme je tourne dans ma tête
      Prisonnier d’une quête
      Sans but

      Thésée sans labyrinthe
      Chevalier sans Graal
      Ployant sous la grêle
      Des souvenirs

      Qui pour m’abriter ?
      Pas tes bras sans épaules
      Pas ton cœur mis à sécher
      Sur la corde de la Raison

      Je tourne dans ma tête
      Comme je tourne dans les rues
      Te cherchant aux carrefours
      Cherchant mon visage

      Sans reflet est mon visage
      N’imprimant que le mur
      D’un labyrinthe de mots
      Bruissant de ta voix

      Qui s’est tue.
    • Hellebore


      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le ciel au-dessus de ma tête
      Comme la terre sous mes pas

      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le soleil sur l’eau gelée
      Comme la fleur en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Dans cette répétition des mots
      Qui te ferait advenir

      Comme la première fois
      Où je t’ai reconnue
      Moi qui ignorais tout de toi

      Moi qui ne voyais plus le ciel
      Ni la terre sous mes pas
      Et gelé comme l’eau en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Non pour retenir
      Mais pour faire advenir

      La fleur en hiver
      L’épaule douce des mots
      A la commissure de tes lèvres.

    • Nouvelle parution.

      Mon quatrième recueil de poèmes commencé en Octobre 2024.

      Recueil de poèmes entamé en Octobre 2024. Tout est sur la quatrième de couverture…

      https://www.editions-harmattan.fr/…/l-horizon-de…/80382

    • Cécité du coeur

      Tu étais le jour en pleine nuit
      Quand tu ouvrais mon cœur

      Qu’as-tu fait du tien
      Offert à celui qui le ferme ?

      Tu es devenue la nuit
      Dans le jour de mon cœur

      Et tes yeux ouverts
      Restent fermés sur les miens.
    • Désir entêtant

      Tu es ce désir entêtant
      Sans tête ni visage
      Toi l’Effacée
      Dérobée à ma vue

      Souvent tu me reviens
      Quand je n’attends plus rien
      Sinon de te revoir
      Comme la première fois

      Fausse croyance
      Dirais-tu
      On ne retourne pas en enfance
      Quand on a tout perdu

      Mais tu me reviens quand même
      Dans la nuit nue
      Quand s’ouvre les yeux de l’insomnie
      Sur ton corps en absence.
    • Terminus

      Je reprends le train
      De Paris vers la Beauce
      Je refais le chemin à l’envers
      Tu n’es pas dans le train
      Tu n’y es plus depuis longtemps
      Les champs sont encore verts
      J’avais une main sur ton genou
      Tu portais une robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau

      Je refais le chemin à l’envers
      Tu es toujours dans mes pensées
      Mais le wagon est vide
      Et chaque gare à l’arrêt me ramène
      Au quai que tu as quitté
      Sans te retourner
      Dans un manteau d’hiver masquant
      Peut-être ton sourire ou tes larmes
      Je ne l’ai jamais su

      Ce que je sais seulement
      C’est que tu es toujours en moi
      Comme un coquelicot rebelle
      Qui tache ceux qui le touchent
      Rouge était ta couleur
      C’était la mienne aussi
      Rouge ta robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau
      Rouge mon cœur lourd

      A présent le train arrive en gare
      Non je n’ai rien oublié sur la banquette
      Le wagon est vide et sans voix
      Pour me dire : Je suis bien avec toi
      Impossible de refaire le chemin à l’envers
      Il faut sortir se cogner à la foule
      Prendre le visage des autres sans amour
      Avancer avancer encore vers la sortie
      Vers l’abime de solitude.
    • Fin du jour

      FIN DU JOUR, poème. Par Pascal Hérault.
      C’est la fin du jour
      L’heure que je n’aime pas
      Les volets se ferment
      Et les visages aussi
      Chacun dans sa tanière
      A ramasser la poussière
      Du jour fini

      D’aucuns disent
      C’était une belle journée
      D’autres encore
      Vraiment une journée pourrie

      Chacun dans sa tanière
      Ramasse sa poussière
      Où brillent des étoiles
      Ou des soleils morts

      Ainsi je vais par les rues
      Dérivant dans mon poème
      Sans trouver d’issue
      Les volets sont fermés
      Et les visages aussi.
    • Le Feu follet

      
      
      
      
      
      Il pleut à verse
      J’écoute l’eau couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je n’ai jamais eu d’attirance pour les gens heureux
      Je connais trop leurs mensonges
      Un portefeuille bien garni
      Une belle cuisine aménagée
      Une nouvelle vie après le sport
      Fais-moi l’amour chéri
      N’oublie pas ton Viagra

      On partira
      Comme on est né
      Dans les cris et les larmes
      Tout le monde assemblé
      Autour du malade
      Ou bien
      La solitude d’une chambre d’hôpital
      Merci de nettoyer la 264
      Un nouveau patient attend
      On fait ce qu’on peut avec les médicaments
      Il ne va pas tarder à crever

      Ou bien encore
      Si on a du courage
      Compter sur le Smith & Wesson 9mm
      Posé sur le chevet du soir
      Une balle suffit
      Viser le cœur
      Viser la bouche
      Repeindre la chambre en rouge
      Pour lui donner un air ensoleillé
      Mais c’est compliqué

      Il faut aller chez l’armurier
      Bonjour je cherche une balle qui tue
      Et produire aussi comble de la vertu
      Un permis de port d’arme
      Pour se zigouiller

      Depuis que je le sais
      L’idée de mourir a jeté sur moi
      Son ombre fatale
      Je n’y comprends que dalle
      A ces philosophes du Carpe Diem
      J’ai beau profiter
      Je vois toujours ma mort
      Se profiler
      Sur l’écran du GPS

      Où faut-il aller ?
      Où est la direction ?
      Pourquoi cette déviation ?
      Je voudrais rentrer chez moi
      Dans ma maison aux murs de charbon
      Sur lesquelles je dessine parfois
      Un oiseau libre
      Une empreinte sur le sable de la plage
      Un bouquet de pivoines explosé de blancheur

      Il pleut à verse
      J’écoute la pluie couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je suis cela
      Un feu follet
      Dont la lumière vive et brève
      Sera bientôt avalée par la nuit

      Les gens heureux
      Passez votre chemin
      Vous verrez bien qu’un jour
      En dépit du butin
      D’autres prendront votre tour
      Alors plus rien
      Seulement le mauvais jour
      La pluie qui tombe
      La pluie qui tombe à verse
      Et s’en va se jeter au fond du caniveau.

    • Dressage

      Je suis dans ton silence

      Comme un lion en cage

      Je rugis

      Tu te tais

      Je me fais docile

      Tu te tais

      Je t’envoie des mots de mer

      Tu te tais

      Comme la marée en son reflux

      Ainsi va ton dressage

      Qu’à la fin je me tais

      Emmuré dans mes mots

      Doux et durs

      Comme tes ongles acérés

      Reflets de ton propre langage.

    • Prière sans visage

      Je me suis dit
      Va écrire un poème
      Avant que la nuit tombe
      J’ai besoin d’entendre ta voix
      J’ai besoin de voir ton visage

      Alors j’ai écrit ce poème
      Avec mon cœur
      Avec mes doigts
      Te caressant dans la chambre nue
      Comme je faisais autrefois

      Puis j’ai éteint la lampe
      J’ai attendu que tu répondes
      Nulle voix
      Nul visage
      Juste le silence de la nuit.
    • Violence

      En moi tu as insufflé
      La griffe et le miel
      La caresse et le désordre
      Le chaos et la mer étale
      Le désir de l’attente
      Et la torture du silence

      En moi tu as déposé tout cela
      Sans vraiment y croire
      Comme on passe d’une pièce à l’autre
      Comme on feuillette un livre
      Qui bientôt tombera des mains

      Et à présent tout est là encore
      Tout est là sans usure
      Et sans usage
      La pièce tes mains le livre ouvert
      Refusés verrouillés cadenassés
      Par le rasoir de ton silence

      Tu as changé de quai
      Sans me dire au revoir.
    • Flux et reflux

      Si lointaine
      Et dans mon cœur

      La mer reflue
      Tu apparais

      Monte le soir
      Mon cœur se serre

      La mer reflue
      Où es-tu ?

      Dans mon cœur
      Et si lointaine

      Monte la mer
      Mon cœur déborde.

    • Rester ouvert

      Il est tard
      Dans la rue on ferme les volets
      Tu n’aimes pas ce qui se ferme
      Tu ne l’as jamais aimé
      Les volets
      Les cafés
      Les chemins
      Les visages
      Les livres
      Les jambes
      Les bras
      Les yeux
      Les cœurs
      Tu aimes ce qui reste ouvert
      Toujours
      De jour comme de nuit
      Les champs
      Les forêts
      Les lacs
      Les paysages de lande
      Loch Lomond
      Cap Fréhel
      Starnberger See in Bayern
      L’appel de l’océan
      Le vent qui fouette la peau
      Tous les oiseaux
      Tous les cieux ouverts
      Aux dieux tutélaires
      Au je-ne-sais-quoi
      Au promeneur solitaire
      Au mouvement
      A la danse
      A la nage
      Aux nuages
      Au partage
      A l’ivresse douce
      Au cœur aventureux
      A toutes ces choses enfin
      Qui laissent l’esprit ouvert
      En éveil
      Et qui font qu’on s’émerveille encore
      D’un rien
      D’un sourire
      D’une épaule douce
      D’une pierre trouvée sur le chemin.
    • IL BRUINE

      Il bruine

      Il bruine partout

      Sur les lunettes

      Et dans la tête

      Il bruine 

      Comme un chagrin

      Venu de loin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Il bruine dehors

      Il bruine dedans

      Les vitres pleurent

      Un vieux chagrin

      Tout suinte l’iode

      Et les embruns

      La plage brouillée

      La mer partout changée

      En fumée froide

      Un café tremblote

      Dans l’air marin

      Néons malingres

      On pousse la porte

      Bottes et cirés

      Ont élu domicile

      Il bruine encore

      C’est certain

      Mais la bière brille

      Entre les mains

      On se boit un coup

      Et puis un autre

      On oublie le crachin

      La mer fondue grise

      Comme un noyé

      Bottes et cirés

      Bavardent au débotté

      Et on espère

      Qu’on sortira bientôt

      De ce crachin

      De ce chagrin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Quand bien même

      Le soleil revenu

      Tous les deuils

      Ne seront pas effacés.

    • Retour

      J’ai laissé derrière moi la mer

      Comme une amante inassouvie

      La ville est fade 

      Confinée dans la chaleur

      Comme une petite vieille rabougrie

      Où vont ces rues sans horizon

      Sans voiles caressées par le vent

      Ces nageurs nus nageant

      A contre-courant ?

      J’erre

      Je cherche ma place

      Mes dernières pièces au bar

      Tandis que je rêve

      Aux souvenirs de la mer.

    • Nager nu

      Poème qui s’inscrit dans un projet de textes liés au monde de la plage et de la mer…

      Nager nu

      Nager à crue

      Sur un cheval d’eau

      Adieu maillot mailles liens

      Adieu ce qui retient

      L’eau rassemble

      La peau devient

      Eau flux et reflux

      Tout se fond en Un

      Un 

      Anagramme de Nu

      Tout s’unit

      La peau et l’eau

      Devenues amies

      Devenues amantes

      Tout devient sexe

      Étreinte océanique

      Soleil d’eau

      Yin et Yang

      Enlacés

      Rien n’est séparé. 

    • Interview

      Interview du 13 juillet 2025, à l’Echo Républicain, à propos de mon dernier recueil: Bois et Dérivés, éditions L’Harmattan.

    • Le Songe de la mer

      Un jour tu reviendras

      Dans le songe de la mer

      J’aurai laissé ma voix

      Dans les murmures de l’écume

      Je serai ce ressac

      Qui battra encore en toi

      J’aurai depuis longtemps

      Passé l’horizon calme

      Nulle part je ne serai

      Sinon dans ton cœur

      Qui se souviendra combien

      Il fut doux de se connaître

      Et les souvenirs seront là

      Comme ces vagues entêtantes

      Battant contre tes tempes

      Battant contre ton cœur

      Alors d’un regard tu embrasseras

      La mer aux larges épaules

      Je te verrai sans te voir

      En te serrant contre moi

      Dans le songe de la mer

      Où j’aurai disparu.

    • Le Belvédère

      Je me souviens de la maison de Ravel

      On voulait la visiter

      Mais elle était fermée ce jour-là

      Je t’ai prise en photo devant Le Belvédère

      C’était le nom de la maison

      Puis on s’est promené dans les petites rues

      Aux façades de maison de poupée

      Me rappelant que Ravel collectionnait les jouets

      Et qu’on ne lui connaissait encore amour féminin

      Travaillant sans relâche ses partitions jusqu’à l’ennui

      L’église était belle et toi aussi

      Belle cela rimait bien avec Ravel

      Tu m’as dit Je vivrais bien ici

      La campagne tout près de Paris

      Et je me suis vu avec toi dans une grande maison

      Où chacun aurait été libre de vivre sa vie

      On a bu des blancs sous une tonnelle

      On n’avait pas envie de rentrer

      On touchait là un petit paradis

      Fait de maisons sages et de roses trémières

      Encore un dernier verre et c’en serait fini

      Du petit paradis et de cette grande maison

      Où nous ne vivrions jamais

      Jamais nous n’avons revu la maison de Ravel

      Tu es partie vivre ailleurs

      Ailleurs c’est toujours mieux qu’ici

      On n’a pas à attacher son cœur

      Qui tôt ou tard se flétrit

      Comme les roses trémières. 

    • VILLA OUVERTE

      VILLA OUVERTE, poème. ©Pascal Hérault.

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      Le parfum des pins dans les dunes

      Je me souviens d’une villa ouverte au vent

      On y allait et venait au gré des marées

      Et des amours conjugués au plaisir de la voile

      On appareillait dans la lumière du matin

      La peau léchée d’écume et de soleil frais

      Vers des routes paresseuses bordées de criques

      On naviguait à vue en riant et en chantant

      On sautait dans l’eau sombre au large du littoral

      La plage au loin s’étirait comme un corps mince

      Plus tard on revenait par vent arrière le spi déployé

      Comme un étendard de joie et d’insouciance

      Les corps essorés d’embruns et de soleil salé

      On s’enfonçait mollement sur le rivage

      Fatigués et ravis d’avoir communié avec la mer

      La faim au ventre comme des naufragés sans blessures

      Plus tard encore dans la villa ouverte au vent

      On partageait le sable et le feu sur la terrasse fraîche

      Dévolue au festin des amours et du vin

      L’avenir se nommait Soleil couchant

      Tout serait beau le lendemain inéluctablement beau

      On s’endormait dans des parfums d’iode et de pins

      Puis à nouveau la plage nous appelait dès le matin

      Comme un royaume une main accueillante

      Qui nous entrainait encore vers l’appel du vent

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      J’ai dû toucher là à un paradis qui ne reviendra plus

      Mais je le sens encore dans mon cœur d’ombre

      Quand je foule le sable de mes souvenirs à la nuit tombée

      Sur la plage où dorment les gréments et le vent de demain.

    • Hello World!

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    • Ton silence

      Je tourne dans les rues
      Comme je tourne dans ma tête
      Prisonnier d’une quête
      Sans but

      Thésée sans labyrinthe
      Chevalier sans Graal
      Ployant sous la grêle
      Des souvenirs

      Qui pour m’abriter ?
      Pas tes bras sans épaules
      Pas ton cœur mis à sécher
      Sur la corde de la Raison

      Je tourne dans ma tête
      Comme je tourne dans les rues
      Te cherchant aux carrefours
      Cherchant mon visage

      Sans reflet est mon visage
      N’imprimant que le mur
      D’un labyrinthe de mots
      Bruissant de ta voix

      Qui s’est tue.
    • Hellebore


      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le ciel au-dessus de ma tête
      Comme la terre sous mes pas

      J’aimerais tant que tu sois là
      Comme le soleil sur l’eau gelée
      Comme la fleur en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Dans cette répétition des mots
      Qui te ferait advenir

      Comme la première fois
      Où je t’ai reconnue
      Moi qui ignorais tout de toi

      Moi qui ne voyais plus le ciel
      Ni la terre sous mes pas
      Et gelé comme l’eau en hiver

      J’aimerais tant que tu sois là
      Non pour retenir
      Mais pour faire advenir

      La fleur en hiver
      L’épaule douce des mots
      A la commissure de tes lèvres.

    • Nouvelle parution.

      Mon quatrième recueil de poèmes commencé en Octobre 2024.

      Recueil de poèmes entamé en Octobre 2024. Tout est sur la quatrième de couverture…

      https://www.editions-harmattan.fr/…/l-horizon-de…/80382

    • Cécité du coeur

      Tu étais le jour en pleine nuit
      Quand tu ouvrais mon cœur

      Qu’as-tu fait du tien
      Offert à celui qui le ferme ?

      Tu es devenue la nuit
      Dans le jour de mon cœur

      Et tes yeux ouverts
      Restent fermés sur les miens.
    • Désir entêtant

      Tu es ce désir entêtant
      Sans tête ni visage
      Toi l’Effacée
      Dérobée à ma vue

      Souvent tu me reviens
      Quand je n’attends plus rien
      Sinon de te revoir
      Comme la première fois

      Fausse croyance
      Dirais-tu
      On ne retourne pas en enfance
      Quand on a tout perdu

      Mais tu me reviens quand même
      Dans la nuit nue
      Quand s’ouvre les yeux de l’insomnie
      Sur ton corps en absence.
    • Terminus

      Je reprends le train
      De Paris vers la Beauce
      Je refais le chemin à l’envers
      Tu n’es pas dans le train
      Tu n’y es plus depuis longtemps
      Les champs sont encore verts
      J’avais une main sur ton genou
      Tu portais une robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau

      Je refais le chemin à l’envers
      Tu es toujours dans mes pensées
      Mais le wagon est vide
      Et chaque gare à l’arrêt me ramène
      Au quai que tu as quitté
      Sans te retourner
      Dans un manteau d’hiver masquant
      Peut-être ton sourire ou tes larmes
      Je ne l’ai jamais su

      Ce que je sais seulement
      C’est que tu es toujours en moi
      Comme un coquelicot rebelle
      Qui tache ceux qui le touchent
      Rouge était ta couleur
      C’était la mienne aussi
      Rouge ta robe d’été aussi légère
      Que le vol d’un oiseau
      Rouge mon cœur lourd

      A présent le train arrive en gare
      Non je n’ai rien oublié sur la banquette
      Le wagon est vide et sans voix
      Pour me dire : Je suis bien avec toi
      Impossible de refaire le chemin à l’envers
      Il faut sortir se cogner à la foule
      Prendre le visage des autres sans amour
      Avancer avancer encore vers la sortie
      Vers l’abime de solitude.
    • Fin du jour

      FIN DU JOUR, poème. Par Pascal Hérault.
      C’est la fin du jour
      L’heure que je n’aime pas
      Les volets se ferment
      Et les visages aussi
      Chacun dans sa tanière
      A ramasser la poussière
      Du jour fini

      D’aucuns disent
      C’était une belle journée
      D’autres encore
      Vraiment une journée pourrie

      Chacun dans sa tanière
      Ramasse sa poussière
      Où brillent des étoiles
      Ou des soleils morts

      Ainsi je vais par les rues
      Dérivant dans mon poème
      Sans trouver d’issue
      Les volets sont fermés
      Et les visages aussi.
    • Le Feu follet

      
      
      
      
      
      Il pleut à verse
      J’écoute l’eau couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je n’ai jamais eu d’attirance pour les gens heureux
      Je connais trop leurs mensonges
      Un portefeuille bien garni
      Une belle cuisine aménagée
      Une nouvelle vie après le sport
      Fais-moi l’amour chéri
      N’oublie pas ton Viagra

      On partira
      Comme on est né
      Dans les cris et les larmes
      Tout le monde assemblé
      Autour du malade
      Ou bien
      La solitude d’une chambre d’hôpital
      Merci de nettoyer la 264
      Un nouveau patient attend
      On fait ce qu’on peut avec les médicaments
      Il ne va pas tarder à crever

      Ou bien encore
      Si on a du courage
      Compter sur le Smith & Wesson 9mm
      Posé sur le chevet du soir
      Une balle suffit
      Viser le cœur
      Viser la bouche
      Repeindre la chambre en rouge
      Pour lui donner un air ensoleillé
      Mais c’est compliqué

      Il faut aller chez l’armurier
      Bonjour je cherche une balle qui tue
      Et produire aussi comble de la vertu
      Un permis de port d’arme
      Pour se zigouiller

      Depuis que je le sais
      L’idée de mourir a jeté sur moi
      Son ombre fatale
      Je n’y comprends que dalle
      A ces philosophes du Carpe Diem
      J’ai beau profiter
      Je vois toujours ma mort
      Se profiler
      Sur l’écran du GPS

      Où faut-il aller ?
      Où est la direction ?
      Pourquoi cette déviation ?
      Je voudrais rentrer chez moi
      Dans ma maison aux murs de charbon
      Sur lesquelles je dessine parfois
      Un oiseau libre
      Une empreinte sur le sable de la plage
      Un bouquet de pivoines explosé de blancheur

      Il pleut à verse
      J’écoute la pluie couler dans le caniveau
      Je vois ma vie crouler au fond de l’eau

      Je suis cela
      Un feu follet
      Dont la lumière vive et brève
      Sera bientôt avalée par la nuit

      Les gens heureux
      Passez votre chemin
      Vous verrez bien qu’un jour
      En dépit du butin
      D’autres prendront votre tour
      Alors plus rien
      Seulement le mauvais jour
      La pluie qui tombe
      La pluie qui tombe à verse
      Et s’en va se jeter au fond du caniveau.

    • Dressage

      Je suis dans ton silence

      Comme un lion en cage

      Je rugis

      Tu te tais

      Je me fais docile

      Tu te tais

      Je t’envoie des mots de mer

      Tu te tais

      Comme la marée en son reflux

      Ainsi va ton dressage

      Qu’à la fin je me tais

      Emmuré dans mes mots

      Doux et durs

      Comme tes ongles acérés

      Reflets de ton propre langage.

    • Prière sans visage

      Je me suis dit
      Va écrire un poème
      Avant que la nuit tombe
      J’ai besoin d’entendre ta voix
      J’ai besoin de voir ton visage

      Alors j’ai écrit ce poème
      Avec mon cœur
      Avec mes doigts
      Te caressant dans la chambre nue
      Comme je faisais autrefois

      Puis j’ai éteint la lampe
      J’ai attendu que tu répondes
      Nulle voix
      Nul visage
      Juste le silence de la nuit.
    • Violence

      En moi tu as insufflé
      La griffe et le miel
      La caresse et le désordre
      Le chaos et la mer étale
      Le désir de l’attente
      Et la torture du silence

      En moi tu as déposé tout cela
      Sans vraiment y croire
      Comme on passe d’une pièce à l’autre
      Comme on feuillette un livre
      Qui bientôt tombera des mains

      Et à présent tout est là encore
      Tout est là sans usure
      Et sans usage
      La pièce tes mains le livre ouvert
      Refusés verrouillés cadenassés
      Par le rasoir de ton silence

      Tu as changé de quai
      Sans me dire au revoir.
    • Flux et reflux

      Si lointaine
      Et dans mon cœur

      La mer reflue
      Tu apparais

      Monte le soir
      Mon cœur se serre

      La mer reflue
      Où es-tu ?

      Dans mon cœur
      Et si lointaine

      Monte la mer
      Mon cœur déborde.

    • Rester ouvert

      Il est tard
      Dans la rue on ferme les volets
      Tu n’aimes pas ce qui se ferme
      Tu ne l’as jamais aimé
      Les volets
      Les cafés
      Les chemins
      Les visages
      Les livres
      Les jambes
      Les bras
      Les yeux
      Les cœurs
      Tu aimes ce qui reste ouvert
      Toujours
      De jour comme de nuit
      Les champs
      Les forêts
      Les lacs
      Les paysages de lande
      Loch Lomond
      Cap Fréhel
      Starnberger See in Bayern
      L’appel de l’océan
      Le vent qui fouette la peau
      Tous les oiseaux
      Tous les cieux ouverts
      Aux dieux tutélaires
      Au je-ne-sais-quoi
      Au promeneur solitaire
      Au mouvement
      A la danse
      A la nage
      Aux nuages
      Au partage
      A l’ivresse douce
      Au cœur aventureux
      A toutes ces choses enfin
      Qui laissent l’esprit ouvert
      En éveil
      Et qui font qu’on s’émerveille encore
      D’un rien
      D’un sourire
      D’une épaule douce
      D’une pierre trouvée sur le chemin.
    • IL BRUINE

      Il bruine

      Il bruine partout

      Sur les lunettes

      Et dans la tête

      Il bruine 

      Comme un chagrin

      Venu de loin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Il bruine dehors

      Il bruine dedans

      Les vitres pleurent

      Un vieux chagrin

      Tout suinte l’iode

      Et les embruns

      La plage brouillée

      La mer partout changée

      En fumée froide

      Un café tremblote

      Dans l’air marin

      Néons malingres

      On pousse la porte

      Bottes et cirés

      Ont élu domicile

      Il bruine encore

      C’est certain

      Mais la bière brille

      Entre les mains

      On se boit un coup

      Et puis un autre

      On oublie le crachin

      La mer fondue grise

      Comme un noyé

      Bottes et cirés

      Bavardent au débotté

      Et on espère

      Qu’on sortira bientôt

      De ce crachin

      De ce chagrin

      Qui colle aux yeux

      Qui colle au cœur

      Quand bien même

      Le soleil revenu

      Tous les deuils

      Ne seront pas effacés.

    • Retour

      J’ai laissé derrière moi la mer

      Comme une amante inassouvie

      La ville est fade 

      Confinée dans la chaleur

      Comme une petite vieille rabougrie

      Où vont ces rues sans horizon

      Sans voiles caressées par le vent

      Ces nageurs nus nageant

      A contre-courant ?

      J’erre

      Je cherche ma place

      Mes dernières pièces au bar

      Tandis que je rêve

      Aux souvenirs de la mer.

    • Nager nu

      Poème qui s’inscrit dans un projet de textes liés au monde de la plage et de la mer…

      Nager nu

      Nager à crue

      Sur un cheval d’eau

      Adieu maillot mailles liens

      Adieu ce qui retient

      L’eau rassemble

      La peau devient

      Eau flux et reflux

      Tout se fond en Un

      Un 

      Anagramme de Nu

      Tout s’unit

      La peau et l’eau

      Devenues amies

      Devenues amantes

      Tout devient sexe

      Étreinte océanique

      Soleil d’eau

      Yin et Yang

      Enlacés

      Rien n’est séparé. 

    • Interview

      Interview du 13 juillet 2025, à l’Echo Républicain, à propos de mon dernier recueil: Bois et Dérivés, éditions L’Harmattan.

    • Le Songe de la mer

      Un jour tu reviendras

      Dans le songe de la mer

      J’aurai laissé ma voix

      Dans les murmures de l’écume

      Je serai ce ressac

      Qui battra encore en toi

      J’aurai depuis longtemps

      Passé l’horizon calme

      Nulle part je ne serai

      Sinon dans ton cœur

      Qui se souviendra combien

      Il fut doux de se connaître

      Et les souvenirs seront là

      Comme ces vagues entêtantes

      Battant contre tes tempes

      Battant contre ton cœur

      Alors d’un regard tu embrasseras

      La mer aux larges épaules

      Je te verrai sans te voir

      En te serrant contre moi

      Dans le songe de la mer

      Où j’aurai disparu.

    • Le Belvédère

      Je me souviens de la maison de Ravel

      On voulait la visiter

      Mais elle était fermée ce jour-là

      Je t’ai prise en photo devant Le Belvédère

      C’était le nom de la maison

      Puis on s’est promené dans les petites rues

      Aux façades de maison de poupée

      Me rappelant que Ravel collectionnait les jouets

      Et qu’on ne lui connaissait encore amour féminin

      Travaillant sans relâche ses partitions jusqu’à l’ennui

      L’église était belle et toi aussi

      Belle cela rimait bien avec Ravel

      Tu m’as dit Je vivrais bien ici

      La campagne tout près de Paris

      Et je me suis vu avec toi dans une grande maison

      Où chacun aurait été libre de vivre sa vie

      On a bu des blancs sous une tonnelle

      On n’avait pas envie de rentrer

      On touchait là un petit paradis

      Fait de maisons sages et de roses trémières

      Encore un dernier verre et c’en serait fini

      Du petit paradis et de cette grande maison

      Où nous ne vivrions jamais

      Jamais nous n’avons revu la maison de Ravel

      Tu es partie vivre ailleurs

      Ailleurs c’est toujours mieux qu’ici

      On n’a pas à attacher son cœur

      Qui tôt ou tard se flétrit

      Comme les roses trémières. 

    • VILLA OUVERTE

      VILLA OUVERTE, poème. ©Pascal Hérault.

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      Le parfum des pins dans les dunes

      Je me souviens d’une villa ouverte au vent

      On y allait et venait au gré des marées

      Et des amours conjugués au plaisir de la voile

      On appareillait dans la lumière du matin

      La peau léchée d’écume et de soleil frais

      Vers des routes paresseuses bordées de criques

      On naviguait à vue en riant et en chantant

      On sautait dans l’eau sombre au large du littoral

      La plage au loin s’étirait comme un corps mince

      Plus tard on revenait par vent arrière le spi déployé

      Comme un étendard de joie et d’insouciance

      Les corps essorés d’embruns et de soleil salé

      On s’enfonçait mollement sur le rivage

      Fatigués et ravis d’avoir communié avec la mer

      La faim au ventre comme des naufragés sans blessures

      Plus tard encore dans la villa ouverte au vent

      On partageait le sable et le feu sur la terrasse fraîche

      Dévolue au festin des amours et du vin

      L’avenir se nommait Soleil couchant

      Tout serait beau le lendemain inéluctablement beau

      On s’endormait dans des parfums d’iode et de pins

      Puis à nouveau la plage nous appelait dès le matin

      Comme un royaume une main accueillante

      Qui nous entrainait encore vers l’appel du vent

      J’ai le soleil sur la nuque et l’ombre dans mon cœur

      J’ai des souvenirs de plage et d’ombre mêlés

      J’ai dû toucher là à un paradis qui ne reviendra plus

      Mais je le sens encore dans mon cœur d’ombre

      Quand je foule le sable de mes souvenirs à la nuit tombée

      Sur la plage où dorment les gréments et le vent de demain.

    • Hello World!

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